MONTRÉAL – « Eh boy... »

La question a beau être simple, Anthony Beauvillier est sans mot. La vedette des Cataractes de Shawinigan prend donc une pause, se creuse la tête et passe en revue son emploi du temps des derniers mois avant d’identifier le seul moment de l’été où il a pu décrocher du hockey.

« J’ai pris une semaine de vacances au repêchage de la LNH en Floride, c’est tout ce que je pouvais me permettre. »

Disons qu’il y a plus relaxant comme vacances...

« L’été, c’est pour l’entraînement en vue de la saison suivante, répond le choix de première ronde des Islanders de New York. Les joueurs ne décrochent jamais vraiment du hockey pendant l’été. » Encore moins Beauvillier, visiblement.

C’est ainsi que l’infatigable attaquant a enchaîné séances d’entraînement, camp des recrues des Islanders et camp de développement d’Équipe Canada junior au fil d’une saison morte tout sauf reposante.

Et le voilà maintenant de retour à Shawinigan, où il ne fait qu’escale en attendant son départ le 9 septembre prochain pour le camp d’entraînement officiel des Islanders, qui ont fait de lui la 28e sélection au total du dernier encan amateur du circuit Bettman.

« Ce camp à New York, je ne le prends pas comme un stress car je sais que je ne ferai pas l’équipe cette année, raisonne-t-il. Ce n’est qu’une opportunité de vivre une belle expérience et de revenir à Shawinigan grandi. »

Les Cataractes lanceront donc leur saison sans leur nouveau capitaine, le 10 septembre, sur la patinoire de l’Océanic de Rimouski. Qui sait à quel moment Beauvillier sera de retour. Une chose est sûre, il entend poursuivre le travail amorcé l’an dernier, alors qu’il avait succédé à Félix-Antoine Bergeron à titre de meneur des Cataractes.

« On ne voulait pas l’identifier officiellement comme notre capitaine l’an passé parce que c’était son année de repêchage. […] On voulait lui laisser vivre cette année, mais il était évident que c’était le leader incontesté de cette équipe-là. Pas juste par son talent, mais aussi par sa personnalité et son éthique de travail. Il représentait vraiment l’identité des Cataractes », note l’entraîneur-chef Martin Bernard.

Un rôle qu’entend plus que jamais interpréter Beauvillier au sein d’une formation qui vise les hauteurs du classement.

« L’an passé, c’était un peu plus concentré sur moi en raison du repêchage, mais cette année c’est l’équipe qui importe. L’objectif c’est de gagner et non pas d’obtenir tant de points ou tant de buts », martèle Beauvillier, qui ne détesterait toutefois pas surpasser les 94 points (42 buts, 52 passes) amassés la saison dernière.

« Je suis orgueilleux, alors c’est sûr que je veux toujours faire mieux, mais je ne me mets pas de pression avec ça. »

« Pas mon année »

Bien que cela lui plairait grandement, Beauvillier ne se fixe pas non plus comme objectif de représenter le Canada au prochain Championnat du monde junior. N’empêche, l’athlète de 18 ans demeure sur l’écran radar de Hockey Canada, comme en témoigne sa participation au dernier camp estival de l’équipe nationale le mois dernier à Calgary.

« Je ne pense pas avoir perdu de points, mais je n’en ai pas gagné non plus. Je suis resté au même niveau. Le deuxième match a pas mal mieux été que le premier », analyse Beauvillier avec recul.

« Ce n’est pas nécessairement mon année pour aller au Mondial junior, estime-t-il.  Je n’ai rien à perdre, tout va dépendre de mon début de saison et de mes matchs à la Super Série Subway. »

Fidèle à lui-même, Beauvillier promet donc de se dévouer d’abord corps et âme à la cause des Cataractes, qui après avoir fait un bond de 11 places au classement général en une saison seulement, peuvent se permettre de rêver.

« On a appris à gagner et à perdre l’an passé. On est vraiment plus conscients de ce que ça prend pour gagner et de ce qui qu’il y a en avant de nous. »

Chose certaine, pour Beauvillier, ce ne sont pas des vacances.

« Tu ne décroches jamais vraiment du hockey jusqu’au jour où tu prends ta retraite. »