C’est jeudi soir à Rouyn-Noranda que se mettra en marche la grande finale de la 50e saison de la Ligue de hockey junior majeur du Québec. Pour la première fois en un demi-siècle, les deux entraîneurs qui se font face dans l’étape ultime possèdent tous les deux une bague de la Coupe Memorial acquise comme entraîneur-chef. Mario Pouliot, des Huskies, l’a gagnée l’an dernier avec le Titan d’Acadie-Bathurst alors qu’Éric Veilleux, des Mooseheads de Halifax, a conduit les Cataractes de Shawinigan au Championnat canadien en 2012, alors que son équipe agissait comme formation hôtesse.

 

Certes il est assuré que les deux équipes participantes à la grande finale vont se retrouver à Halifax pour la Coupe Memorial, peu importe le résultat de l’étape ultime, mais qu’à cela ne tienne les deux protagonistes vous diront qu’ils veulent entrer au tournoi canadien par la « grande porte ».

 

On a tendance à penser que parce que les deux clubs sont assurés de participer au Championnat canadien l’intensité sera moins élevée, mais on ne peut que se rappeler de la dernière fois où une telle situation s’est produite, en 2015, les Remparts de Québec et l’Océanic de Rimouski nous avait offert une des meilleures finales de l’histoire. 

 

Ce sera d’ailleurs la 7e fois en 50 ans qu’une finale de la LHJMQ sera jouée en sachant que les deux protagonistes se retrouveront, peu importe le résultat, au tournoi de la Coupe Memorial. Une telle situation s’est produite en 1988, 1991, 1994, 1997, 2006 et 2015 auparavant.

 

Voici donc l’analyse des forces en présence dans cette 50e finale de l’histoire :
 

Les Huskies de Rouyn-Noranda présentent, au moment d’amorcer l’étape ultime, un dossier de 71 victoires et 11 revers en 82 matchs (saison et séries incluses). C’est assez hallucinant comme rendement et avec un tel dossier il semble bien difficile de parier contre eux dans l’étape ultime. 

 

Les Huskies sont reposés et pratiquement imbattables sur leur petite patinoire de l’Arena Iamgold (38-3-0 en 2018-2019). Ils misent probablement sur le meilleur joueur de la LHJMQ en ce moment en la personne du défenseur Noah Dobson. La défensive est presque sans faille avec seulement 26 buts accordés en 14 matchs et en attaque, même si le meilleur pointeur du circuit Peter Abbandonato est toujours absent, la formation abitibienne mise sur une belle profondeur avec les Teasdale, Harvey-Pinard, Bibeau, Côté, Beaucage et Lauko. 

 

Devant le filet, à sa 5e saison avec l’équipe, Samuel Harvey est en contrôle avec sa moyenne de buts alloués de 1,67 et son taux d’efficacité de ,928 alors que derrière le banc Mario Pouliot connaît le tabac pour l’avoir vécu l’an dernier à Bathurst et il semble en plein contrôle de sa troupe qui, depuis le match numéro cinq contre les Cataractes en première ronde, est quasi parfaite avec 10 victoires de suite. 

 

C’est la 16e année de suite que l’équipe championne du calendrier régulier se qualifie pour la grande finale, et 11 fois au cours des 15 dernières années elle a éventuellement soulevé le précieux trophée.

           

Chez les Mooseheads l’adversité vécue contre les Remparts de Québec au premier tour a probablement rendu la formation meilleure et c’est sans doute ce qui explique qu’elle a déjoué la plupart des « preneurs aux livres » en venant à bout des Voltigeurs de Drummondville en 6 matchs. 

 

Alexis Gravel connaît de superbes séries éliminatoires devant la cage des Mooseheads. Après un départ chancelant contre les Remparts, il a su se relever. Il présente une moyenne de buts alloués de 2,52 et un taux d’efficacité de ,921.  En attaque Raphael Lavoie compte 17 buts à sa fiche, six de plus que tout autre patineur du circuit en séries. En défensive il n’y a pas de Dobson chez les Mooseheads, mais le groupe d’arrières joue du hockey solide alors qu’en attaque les trois unités envoyées sur la patinoire par Éric Veilleux peuvent faire du dommage, c’est d’ailleurs le 3e trio qui a marqué le gros but (Xavier Parent) qui a envoyé les Voltigeurs en vacances dimanche dernier.

           

Parlant d’Éric Veilleux il se présente en finale pour la 4e fois de sa carrière dans le circuit. Est-ce que cette fois-ci sera la bonne après des échecs en 2009, 2013 et 2014? Il pourrait devenir le 5e entraîneur à gagner la Coupe du Président comme joueur et comme « coach » et on peut dire qu’il est passé très près deux fois perdant en 7 matchs avec les Cataractes en 2009 et avec le Drakkar en 2014… Cinq ans plus tard il tentera à nouveau de mener son équipe à bon port. 

           

Les Mooseheads en seront à leur 4e participation à la grande finale, ils l’ont gagnée en 2013, mais l’avaient perdue en 2003 et 2005. Pour ce qui est des Huskies ils en seront à une 3e présence.  Ils ont perdu en 2008, mais ont été champions en 2016.

           

La dernière prédiction : ROUYN-NORANDA EN CINQ!

 

(Taux de succès des prédictions pour les 3 premières rondes : 12/14)