SAGUENAY - Quatre mois après une bagarre qui s'était déroulée sur la glace, le hockeyeur Jonathan Roy a été accusé, jeudi, de voies de fait simple en rapport avec les incidents violents qui se sont déroulés au Centre Georges-Vézina de Chicoutimi le 22 mars dernier.

L'accusation a été déposée au palais de justice de Chicoutimi par le procureur en chef Denis Dionne. S'il est reconnu coupable, le gardien de but des Remparts de Québec de la Ligue de hockey junior majeure du Québec, fils de l'entraîneur et copropriétaire de l'équipe, Patrick Roy, est passible d'une amende maximale de 2000 $ ou de six mois de prison.

Jonathan Roy comparaîtra le 16 septembre au palais de justice de Chicoutimi pour enregistrer un plaidoyer. Son avocat, Jean-Louis Lemay, a refusé de commenter l'affaire. Le hockeyeur n'est pas tenu de se présenter en personne devant la cour puisqu'il s'agit d'une accusation sommaire.

Lors d'une rencontre éliminatoire contre les Saguenéens de Chicoutimi, le jeune homme âgé de 19 ans avait traversé la patinoire durant une bagarre générale pour s'en prendre violemment au gardien adverse, Bobby Nadeau, qu'il avait roué de coups. Le gardien des Saguenéens n'avait même pas riposté.

Le comité de discipline de la ligue l'avait suspendu pour sept matches pour s'être attaqué au gardien des Saguenéens, et pour s'être livré à des gestes inappropriés à l'endroit de la foule - des "doigts d'honneur" généreusement exhibés.

Patrick Roy, qui était derrière le banc des joueurs pendant cette échauffourée, avait nié avoir joué un quelconque rôle dans cette mêlée. Mais il avait posé un geste qui semblait inviter son fils Jonathan, gardien substitut des Remparts, à foncer en zone adverse quelques instants avant que ce dernier ne s'attaque à son homologue.

Accusé d'avoir incité son fils à la violence, l'entraîneur Roy avait présenté ses excuses à l'organisation des Remparts de Québec, tout spécialement à Jacques Tanguay, l'un des propriétaires de l'équipe. Il avait été suspendu pour cinq matches pour une conduite jugée préjudiciable.

En entrevue à TVA, le gardien Bobby Nadeau a affirmé accueillir la nouvelle de l'accusation avec indifférence. "Je reste quand même un peu indifférent. Je suis passé à autre chose. Je me prépare pour ma prochaine saisonet puis si j'ai à aller témoigner, je vais aller témoigner", a-t-il déclaré jeudi après-midi.

A la suite de ces violents incidents, la ministre de l'Education et responsable des Sports, Michelle Courchesne, qui s'était dit scandalisée par les incidents, était intervenue publiquement pour demander à la ligue et au commissaire Gilles Courteau de prendre des dispositions afin d'éliminer les bagarres dès la saison prochaine.

Mme Courchesne avait aussi obtenu l'appui de ses homologues des autres provinces dans sa croisade contre la violence au hockey.