La fierté, ça ne s‘achète pas au centre d‘achats, ni dans l‘allée des surgelés à l‘épicerie.

La fierté, ça ne se dessine pas. Ça n‘a pas de couleur, ni d‘odeur.

La fierté, c‘est un sentiment qui nous habite et qui est difficile à contrôler.



Hier soir, lorsque les Foreurs ont gagné la Coupe du Président, je me suis revu tout jeune lors des deux premières conquêtes, emporté par cette fierté abitibienne.

Les yeux étincelants. Bouche bée devant le fait accompli d‘un club dont la survie était menacée il y a quelques années.

Hier, la fierté avait une couleur et une odeur. Elle était verte et or, et sentait le champagne.

Les Foreurs auront encore une fois captivé leurs partisans comme en 1998 (1re titre), 2001 (2e titre) et 2007 (défaite en finale).



Cette fierté n‘est pas venue seule. À commencer par les nouveaux propriétaires qui ont cru en la renaissance de la concession.

Elle a pris du muscle avec l‘arrivée d‘Alexandre Rouleau comme directeur général, lui-même vainqueur de la Coupe avec les Foreurs en 2001.

Rouleau n‘a pas eu peur d‘y aller de façon agressive aux Fêtes, en allant chercher celui qui allait éventuellement devenir le joueur par excellence des séries, Antoine Bibeau. Dire qu‘à un certain moment, on se demandait si Anthony Mantha allait être échangé. Rouleau a pris le pari d‘être acheteur. Pari réussi.

La fierté s‘est aussi développée avec l‘homme d‘expérience qu‘est Mario Durocher, champion en 2002 avec Victoriaville.

Puis s‘est ajouté Steve Bégin derrière le banc pour les séries, l‘un des joueurs favoris de l‘histoire des Foreurs, qui avait soulevé la Coupe en 1998 à titre de capitaine de l‘équipe. De la fierté, Steve en mange comme il mangeait les bandes.

Le Valdorien et ancien gardien de la LNH Dany Sabourin a aussi accompagné l’équipe. Celui qui a joué en Autriche cet hiver s’est établi à Val-d’Or avec sa famille.

Cette fierté s‘est transportée dans les rues de Val-d‘Or dans les minutes et les heures qui ont suivi le sacre des Foreurs. Partisans bruyants et bruits de klaxons étaient au rendez-vous avant de partir vers l‘aéroport, acclamer les champions, attendus vers 3 heures du matin.



Cette fierté, elle ne se transmet pas. On a pu la lire dans les yeux de l‘émotif capitaine Samuel Henley lorsque le commissaire Gilles Courteau lui a offert la Coupe au Centre Henry-Leonard.

Originaire de Val-d‘Or, Henley était sur le point de célébrer ses 8 ans lorsque les Foreurs ont gagné leur dernière Coupe. Il dit s’en rappelé, mais il était certainement trop jeune pour réaliser la fierté du moment.

Les célébrations seront de courte durée pour Henley et les Foreurs puisqu‘ils amorceront le tournoi de la Coupe Memorial dès vendredi contre London.

Après un dur passage à Spokane en 1998, les Foreurs s‘étaient inclinés en finale en prolongation en 2001 à Régina contre les Rebels de Red Deer.

Cette journée-là, la fierté a fait mal. Rassemblés au Palais des Sports pour regarder la finale sur écran géant, les partisans n‘ont rien pu faire et ils ont encore la défaite sur le coeur.

Transportés par des joueurs aussi fiers que leurs dirigeants, les Foreurs de 2014 tenteront de ramener une 4e Coupe Memorial de suite à la LHJMQ.