Mission accomplie! Voilà comment je décrirais, sur le plan individuel, la tenue du jeune Alexis Lafrenière lors du dernier Championnat du monde de hockey junior, à Ostrava, en République tchèque – et sur le plan collectif aussi, car le Canada a remporté la médaille d’or, après tout!

 

Au-delà des habiletés techniques, au-dessus de la moyenne, qui se trouvent dans le coffre à outils de ce jeune homme passionné et obsédé à devenir le meilleur joueur de hockey au monde dans son groupe d’âge, Lafrenière a démontré de très belles choses.

 

Canada 4 - Russie 3

En quelques semaines, il aura réussi à éliminer le moindre doute restant sur ses capacités à devenir le tout premier choix lors de la prochaine séance de sélection de la LNH, qui se déroulera au Centre Bell, à Montréal, en juin prochain.

 

Possédant une carte du mental « exceptionnelle » pour un athlète de 17 ans seulement, qui dans ces moments de fortes chaleurs et sous le microscope de plusieurs hommes de hockey du meilleur circuit de hockey au monde, le principal concerné a su démontrer sa grande capacité à répondre aux attentes.

 

De l’audace, de l’assurance à l’état pur dans les moments critiques, une confiance en soi hors du commun dans un contexte où il veut faire la différence, et être sur la ligne de feu, peu importe les enjeux, voilà les qualités démontrées par Lafrenière durant cette compétition internationale. Il a fait preuve d’une grande maturité.

 

Carburant aux défis, le jeune homme a réussi à valider, pour ceux qui en doutaient encore, qu’il est un grand amoureux de la pression et de tout ce qui l’entoure.

 

Il faut cependant faire attention à ne pas tomber dans le jeu des comparaisons trop vite, chose qui deviendra malheureusement inévitable avec le temps.

 

La jeune sensation de l’Océanic de Rimouski fait saliver plusieurs hauts dirigeants de la LNH désireux de bâtir autour de ce profil de joueur pour les années futures. L’autorité personnelle de Lafrenière, le fait qu’il s’autorise à vouloir être le meilleur et sa force de caractère habitée par un haut niveau de compétitivité hors du commun représentent toutes les qualités figurant sur sa carte de visite à l’aube de la prochaine séance de sélection de la LNH.

 

La pression sera forte, et ce, tout au long de sa carrière. Or, chose certaine, ce type d’athlète passionné carbure aux différents défis qui se présentent devant lui, peu importe la nature de ceux-ci.

 

Le facteur intangible rattrape le Canadien

 

Portant l’étiquette d’une bonne petite équipe en phase transitoire en début de saison, étiquette qui leur avait été apposée par la forte majorité des observateurs qui voyaient cette formation lutter pour une place en séries éliminatoires, voilà que le CH est en train de revenir à la réalité, brusquement.

 

Le facteur intangible (blessures) combiné à certaines autres carences lentement, mais sûrement rattrape la formation de Claude Julien qui, malgré de bonnes intentions, doit composer et négocier jusqu’à un certain niveau avec la frustration du moment.

 

L’impossibilité de satisfaire immédiatement la soif des plus fidèles partisans, très irrités par les temps qui courent, et les échecs des dernières années risquent de créer certaines zones de turbulence au cours des prochaines semaines.

 

Si le contexte actuel fait appel à la patience, alors que plusieurs joueurs se retrouvent dans une chaise qui ne leur appartient pas nécessairement, il reste que c’est plus facile à dire qu’à faire.

 

Le directeur général du Canadien, Marc Bergevin, devra encore une fois – pas sa première – se libérer du regard des autres dans le moment critique actuel, alors que plusieurs exigeront du grand patron Geoff Molson la tête de ce dernier, lui qui se veut l’architecte et le grand responsable du département hockey.       

 

En faisant le choix et en démontrant la ferme intention de ne pas sacrifier de jeunes espoirs ou de choix au repêchage dans la quête de renfort dans l’immédiat pour permettre au vestiaire de s’accrocher au mince espoir d’accéder aux présentes séries éliminatoires, Bergevin a décidé de respecter son plan.

 

Son plan et sa vision des choses qui ont pour but de rebâtir le club de hockey canadien sur le moyen et le long terme, et non viser les résultats à court terme, qui sont souvent de la poudre aux yeux.

 

Au risque que l’ambiance devienne de plus en plus lourde dans l’environnement actuel de la Sainte-Flanelle, alors que le discours démontre des signes de redondance aux oreilles de plusieurs amateurs, le DG reste fidèle à lui-même.

 

Dans un sport où tôt ou tard il devra être redevable de ses actions à titre de directeur général, Bergevin démontre des signes d’un homme de hockey qui est prêt à vivre ou mourir avec ses propres idées et orientations.

 

Le principal concerné a décidé d’accepter les conséquences. Il est prêt à vivre avec le fait que son poste sera remis sérieusement en question si le CH ne participe pas aux séries, mais ce n’est rien de nouveau pour lui, qui doit négocier jour après jour avec cette chaleur du marché montréalais. Un marché très demandant et exigeant.

 

Tampa Bay et Vegas : ne pas paniquer de l’intérieur

 

Pendant que certaines équipes de la LNH ont procédé à certains changements derrière le banc, et ce, pour différentes raisons, dont les Maple Leafs de Toronto, les Flames de Calgary et les Stars de Dallas, entre autres.

 

Pendant ce temps, d’autres équipes ont refusé de céder à la panique et même si certains doutes subsistent, disons que Lightning de Tampa Bay et les Golden Knights de Vegas semblent avoir réussi à sortir la tête de l’eau, et ce, suite à un début de saison très laborieux et chaotique.

 

Sans pour autant tenir les choses pour acquises, ces deux formations semblent de plus en plus démontrer qu’elles ont retrouvé leur vitesse de croisière et leurs paramètres en lien avec les attentes organisationnelles à court terme.

 

Malheureusement, on ne peut en dire autant des Predators de Nashville qui semblent toujours être à la recherche de leur identité depuis le début de la présente saison.

 

Un rendement sous les attentes qui pourrait éventuellement être dangereux pour l’entraîneur-chef Peter Laviolette, qui pourrait voir son poste être remis en question. Chose certaine, le DG, David Poile devra prendre des décisions si les choses ne se replacent pas d’ici la pause du Match des étoiles, à la fin du mois de janvier.