La date du 27 septembre 2019 restera gravée dans la mémoire des partisans de l’Océanic de Rimouski.

 

C’est en effet demain soir que l’organisation rimouskoise va procéder au retrait du chandail numéro 87 bleu et blanc qu’a porté celui qu’on considère comme le meilleur joueur de hockey de son époque pendant deux ans de 2003 à 2005. Parlant du « 87 », associé au nom de Crosby, sachez que c’est dans un match de la LHJMQ, à Rouyn-Noranda, le 12 septembre 2003, qu’il l’a porté pour la première fois le soir où il est devenu le 7e joueur de l’histoire à inscrire un tour du chapeau à son premier match en carrière.

Je me considère chanceux d’avoir eu la chance de couvrir plusieurs matchs du numéro 87 au cours de ces deux saisons, que ce soit avec l’Océanic, lors des matchs contre les Russes lors de la série annuelle du mois de novembre ou avec Équipe Canada junior de 2004 et 2005.

Lorsqu’on me demande qui a été le meilleur joueur que j’ai couvert en 30 ans à RDS je n’hésite pas une seconde : Sidney Crosby.  Des anecdotes concernant le « 87 » j’en ai une kyrielle et l’occasion est belle de vous en partager quelques-unes.

 

Avant son arrivée à Rimouski, j’avais vu Sidney Crosby à l’œuvre en personne deux fois : un jeudi matin de février 2002 au tournoi Midget de Drummondville alors qu’il n’avait que 14 ans et qu’il évoluait pour l’équipe de Dartmouth, et une autre fois la saison suivante au Minnesota alors qu’il s’alignait pour l’équipe de Shattuck St. Mary’s.

 

La première fois qu’il a joué un match préparatoire au Colisée de Rimouski, le vendredi 29 août 2003, j’étais là.  Ça l’air banal comme ça car je préparais des reportages pour le début de la saison. Ce soir-là, contre le Drakkar de Baie-Comeau, Sidney Crosby m’a ébloui : après deux périodes, celui qui portait le numéro 23 en matchs préparatoires comptait 3 buts et 5 mentions d’aide! 

 

Oui, 8 points en deux périodes seulement. Le moins que l’on puisse dire est que la légende était née dans le Bas Saint-Laurent. En début de 3e période Crosby a été victime d’une mise en échec douteuse dans le dos et l’entraîneur-chef Donald Dufresne, par mesure préventive, l’avait retiré de la circulation. Reste que de récolter huit points à 16 ans dans un match préparatoire c’était du jamais vu!

Une autre anecdote : le 30 novembre 2003, deux jours après avoir inscrit son fameux but de derrière le filet à Rimouski en collant la rondelle sur sa palette pour déjouer le gardien des Remparts de Québec Jean-François Bernard, je suis à Chicoutimi pour un match de l’Océanic un dimanche après-midi. Trois heures avant le match, la direction rimouskoise apprend que le nom de Crosby sera sur la liste des joueurs invités au camp de sélection d’Équipe Canada junior, liste qui  sera dévoilée le lendemain lors d’une conférence de presse au Centre Bell et à laquelle Hockey Canada souhaiterait que Crosby assiste à Montréal. 

 

Après le match à Chicoutimi, où il avait inscrit son 27e but en 29 matchs, chemin faisant vers Rimouski, l’Océanic a laissé Crosby dormir à Québec et le lendemain c’est dans ma voiture personnelle, en compagnie du directeur des communications de l’Océanic à l’époque Yannick Dumais, que Crosby a fait le voyage de Québec vers Montréal. 

 

Je me souviens qu’un blizzard du début du mois de décembre s’était abattu sur l’autoroute 20 cette journée-là. Donald Dufresne appelait Yannick à toutes les 20 minutes pour être certain que tout allait bien. Sachez que c’était la première fois que Crosby mettait les pieds dans le domicile du Canadien, l’équipe de son enfance. Je me suis toujours vanté que c’est dans ma vieille Mazda que Crosby avait mis les pieds pour la première fois au Centre Bell. À la blague j’avais dit à Yannick, alors que Crosby sommeillait sur la banquette arrière pendant qu’on roulait sur la chaussée glissante, que ce ne serait pas la bonne journée pour une sortie de route!

 

Dany Roussin, complice de Crosby à Rimouski

Des anecdotes comme celles-là, les gens de Rimouski en ont plusieurs à raconter. Que ce soit les préposés à l’équipement, le personnel administratif de l’équipe, les ex-coéquipiers et bien sûr les partisans, qui ont eu la chance de le connaître alors qu’il n’avait que 16 ans, tout le monde a un bon mot pour « Sid the Kid ».

 

Au cours des 25 dernières années, il est le seul joueur qui a fait déplacer les foules à l’étranger dans la LHJMQ et certaines des équipes adverses avaient même instauré un système unique forçant l’achat de billets pour au moins trois matchs à quiconque voulait acheter un billet pour la visite de l’Océanic et de Crosby... Ce n’est pas peu dire.

 

Demain soir, on va hisser le chandail numéro 87 de Crosby dans les hauteurs du Colisée, il y a longtemps que l’équipe voulait le faire mais, dans sa grande humilité, Crosby avait toujours refusé. Pour le 25e anniversaire de l’équipe, on lui a un peu forcé la main et celui qui a été élu 3e meilleur joueur du premier demi-siècle d’histoire du circuit derrière Guy Lafleur et Mario Lemieux sera là pour saluer l’équipe de toute une région!

 

On va vivre un bon moment!