BOISBRIAND – Mario Pouliot nous avait bien prévenus la veille. Son club était capable de mieux. Beaucoup mieux.

 

Le Titan d’Acadie-Bathurst a donné raison à son entraîneur-chef samedi soir au Centre d’excellence Sports Rousseau, s’imposant 4-0 aux dépens de l’Armada de Blainville-Boisbriand et nivelant ainsi les chances 1-1 dans la finale de la Coupe du Président.

 

Antoine Morand, deux fois, Noah Dobson et Ethan Crossman ont été les marqueurs du Titan, qui a surtout pu compter sur les 27 arrêts d’Evan Fitzpatrick, premier gardien à blanchir l’Armada cette saison.

 

La troupe de Joël Bouchard n’avait pas subi de jeu blanc depuis le match no 3 de la finale de l’an dernier face aux Sea Dogs de Saint John.

 

La série se transporte maintenant à Bathurst, où seront disputés les matchs no 3 et 4 mardi et mercredi.

 

Morand en sang

 

Dominé d’entrée de jeu vendredi soir dans un revers de 4-1, le Titan a vite entrepris de rétablir le rapport de forces. Plus incisif en échec-avant, plus rapide et plus physique, le club du Nouveau-Brunswick ressemblait enfin à l’équipe qui venait de balayer ses deux séries précédentes.

 

Si bien que dès la troisième minute de jeu, Morand a obtenu la meilleure occasion de marquer de l’engagement lorsque son lancer des poignets a échappé à Émile Samson, avant d’aboutir sur le poteau.

 

« On n’était pas satisfait [de la défaite de vendredi], on n’avait pas joué le hockey dont on est capable d’habitude. On rebondit tout le temps bien après une contre-performance. C’était un peu une claque dans la face. Ça nous a réveillés », a observé Morand.

 

Le ton était donné. Pressée, l’Armada a ensuite offert deux avantages numériques à son rival, dont un pour avoir envoyé Morand panser ses plaies au vestiaire.

 

Alors qu’il était engagé dans un sprint avec le défenseur de l’Armada Michael Kemp afin de récupérer une rondelle libre derrière le filet de Samson en toute fin de période, l’espoir des Ducks d’Anaheim a perdu pied tout juste au moment où Kemp a initié le contact avec son épaule. Morand a alors été propulsé tête première contre la rampe. Saignant abondamment, ce dernier s’est aussitôt relevé pour aller recevoir les premiers soins.

 

« C’est les playoffs, les blessures [ça] arrivent, a minimisé Morand, qui dissimulait une coupure au front sous sa casquette. Quand j’ai vu le sang à terre, j’ai capoté un p’tit peu, mais c’était moins pire que je pensais. Le staff a fait une bonne job, ils m’ont bien cousu. Ç’a pas trop fait mal, c’est correct. On a pu revenir fort après. »

 

Une quinzaine de minutes plus tard, Morand amorçait la deuxième période au cercle de mise en jeu afin de tenter de monnayer les 21 dernières secondes du jeu de puissance qu’il venait de générer.

 

Si le Titan n’a pu tirer avantage de cette attaque massive pour ouvrir le pointage, Dobson s’en est chargé à peine trois minutes plus tard quand son lancer des poignets a déjoué Samson sous le bloqueur alors qu’il avait la vue partiellement voilée.

 

La réaction de Joël Bouchard a été immédiate. Après les avoir jusque-là séparés depuis le début de la série, Alexandre Alain, Alex Barré-Boulet et Drake Batherson – les trois meilleurs pointeurs des séries – étaient à nouveau réunis au sein du premier trio de l’Armada.

 

L’effet a été instantané.

 

Propulsée par ces derniers, l’Armada a rôdé autour de la cage de Fitzpatrick pendant le reste de la période, sans toutefois parvenir à le déjouer.

 

« Après hier soir, on savait tous qu’on se devait de rebondir et de jouer mieux. Je voulais faire mon possible pour les gars, qui ont été là pour moi depuis le début des séries », a noté Fitzpatrick.

 

Samson freiné

 

Le manque d’opportunisme de l’Armada n’a pas tardé à s’avérer coûteux. Le Titan n’a en effet patienté jusqu’à la 108e seconde de jeu au dernier tiers avant de freiner l’élan des locaux.

 

Le Titan peut-il retourner à la maison à égalité?

Alors qu’il orchestrait une incursion en zone ennemie qui s’annonçait inoffensive, Morand s’est servi de l’écran que lui offrait Kemp pour tromper Samson d’un lancer des poignets dans la partie supérieure qu’il aurait dû repousser.

 

« Le deuxième but nous a fait mal. L’émotion a été haute cette semaine, on va se dire les vraies choses. […] Les deux journées de congé vont faire du bien », a estimé Bouchard, dont l’équipe disputait un quatrième match en sept jours.

 

Morand en a rajouté dans un filet désert avant de voir son coéquipier Ethan Crossman surprendre Samson dans la lucarne avec 23 secondes à faire au match.

 

C’en était déjà fait de l’Armada et de la chasse au record de Samson, qui a cédé trois fois sur 20 tirs. Le portier recrue a ainsi vu sa séquence de victoires en temps régulier s’arrêter à 29, soit à une longueur du record de la LHJMQ établi par Cédrick Desjardins en 2004-2005 avec l’Océanic de Rimouski.

 

L’Armada, qui montre un dossier de 4-4 sur les patinoires adverses depuis le début de son parcours éliminatoire, aura maintenant le mandat de vaincre le Titan là où ce dernier n’a subi qu’une seule défaite en sept rencontres.

« Personne n’a dit que c’était pour être une série facile, a signalé Bouchard, fier de ses joueurs malgré tout. On joue contre la deuxième meilleure équipe au classement. On ne jouera pas à mon père est plus fort que le tien. »