Il y a longtemps que les amateurs de hockey junior du Saguenay-Lac-Saint-Jean n’ont pas été aussi fébriles à l’aube d’une saison de hockey de la LHJMQ. 

Au dire de la plupart des observateurs, aux quatre coins du circuit, les Sags forment, sur papier du moins, l’équipe à battre en ce début de saison. Voici donc l’analyse des forces en présence dans l’association de l’Est et bien sûr, les prédictions de début de campagne.

1- CHICOUTIMI (Dernier championnat : 1994)

Les Saguenéens seront à surveiller cette année. L’émergence des jeunes Hendrix Lapierre, Théo Rochette et William Dufour, combinée à la présence des vétérans qui grandissent avec l’équipe depuis les deux ou trois dernières années, devrait permettre à la formation de Yanick Jean de se maintenir dans le haut du peloton de la LHJMQ. L’acquisition des vétérans Rafaël Harvey-Pinard et Ethan Crossman, deux gagnants de la Coupe Memorial, apportera beaucoup de leadership.

Pour un, Harvey-Pinard, sera le capitaine de la formation de sa région. Il a inscrit 40 buts l’an dernier et il a laissé une belle carte de visite à son premier camp avec le Canadien qui l’a sélectionné en 7e ronde en juin dernier. De plus, les Sags ont une banque de choix bien garnie, dont trois choix de 1re ronde en 2020, qui leur permettra de s’améliorer à la période des Fêtes en faisant l’acquisition de vétérans qui viendront solidifier la défense, qui se veut peut-être le maillon faible en début de campagne.

2- MONCTON (Dernier championnat : 2010)

Les Wildcats présenteront aussi une solide formation avec comme leader l’attaquant Jakob Pelletier, choix de 1re ronde des Flames de Calgary en juin dernier. Les Wildcats ont annoncé leurs couleurs dès les assises du circuit en faisant l’acquisition du vétéran gardien de but de 19 ans Olivier Rodrigue, des Voltigeurs de Drummondville. Rodrigue est considéré, en début de saison du moins, comme le potentiel gardien numéro un d’Équipe Canada junior 2020. 

Les Wildcats, ce sont aussi les Cyr, Khovanov, Aspirot et Spence. Le directeur général et entraîneur-chef de l’équipe, John Torchetti, veut gagner dès cette année, alors les Wildcats devraient aussi être agressifs sur le marché des transactions à la période des Fêtes.

3- RIMOUSKI (Dernier championnat : 2015)

L’Océanic aligne le joueur par excellence au hockey junior canadien en Alexis Lafrenière. Quand tu as la chance de compter sur un joueur spécial comme lui, qui en est sans doute à sa dernière saison dans le circuit, tu n’as d’autres choix que d’y aller à fond pour tenter de remporter les grands honneurs. Il faut toutefois être honnête : Lafrenière ne pourra tout faire seul et on devra mieux l’entourer en cours de route pour permettre à Rimouski de remporter une 4e Coupe du Président après celles de 2000, 2005 et 2015.

Outre Lafrenière, qui a récolté 80 et 105 points à ses deux premières saisons, Serge Beausoleil compte aussi sur un des meilleurs portiers de la LHJMQ en Colten Ellis. L’Océanic célèbre ses 25 ans cette année et a l’occasion de faire les choses en grand avec un joueur spécial dans son alignement, un joueur qui a de bonnes chances de devenir le tout premier choix de la séance de sélection de la LNH en 2020. Mais, on le répète, il ne pourra tout faire seul.

4- CAP-BRETON (En quête d’un premier titre)

Les Eagles (ils ont délaissé le « Screaming » durant l’été) amorcent une nouvelle ère avec l’arrivée de Jake Grimes à la barre de l’équipe, lui qui succède à Marc-André Dumont, qui était le seul maître à bord depuis sept ans. Grimes arrive avec une formation plus que respectable qui mise sur une belle profondeur à chaque position. Devant le filet, Kevin Mandolese en sera à sa 4e saison. En défense, les Crête-Belzile, Larose, Havlena et Baker forment une brigade respectable. À l’attaque, on devrait marquer beaucoup de buts avec les Boudrias, Gentile, Laferrière, Sokolov, Lafrance et le nouveau venu Ivan Ivan, un nom et un prénom (sic) que les amateurs du Cap-Breton découvriront au fil des prochaines semaines.

5- HALIFAX (Dernier championnat : 2013)

Les Mooseheads se sont inclinés en grande finale de la Coupe Memorial l’an dernier face aux Huskies de Rouyn-Noranda, lesquels les avaient aussi vaincus en finale du circuit Courteau. Halifax ne repart pas à zéro cette année, car on compte encore sur les Groulx, Lavoie, Trépanier, McIsaac et Gravel notamment, mais il n’en demeure pas moins qu’on se demande comment on pourra s’améliorer à la pause des Fêtes puisque la banque de choix au repêchage est pour ainsi dire à sec.

Il ne serait donc pas étonnant qu’un virage s’opère à Halifax à la mi-saison; après tout n’a-t-on pas déjà cédé Xavier Parent à Sherbrooke en retour d’un jeune défenseur de 16 ans?  Pour la 4e fois en quatre ans, c’est une nouvelle figure qui pilotera les Mooseheads : Après André Tourigny, Jim Midgley et Éric Veilleux place cette fois à Jean-Jacques Daigneault, qui fera ses débuts dans la LHJMQ comme entraîneur après avoir travaillé autant dans la LNH que dans la Ligue américaine.  Les « Orignaux » devraient être solides en première moitié de saison, mais n’auront peut-être pas le choix d’être « vendeurs » à la pause des Fêtes

6- CHARLOTTETOWN (En quête d’un premier titre)

Les Islanders de Charlottetown sont dirigés de main de maître par Jim Hulton depuis la saison 2015-2016. En quatre ans à la barre de l’équipe de l’Île-du-Prince-Édouard, jamais Hulton a compilé une fiche sous la barre des ,500. Les Islanders misent toujours sur Matthew Welsh qui, s’il passe toute la saison à Charlottetown, deviendra seulement le 3e gardien de l’histoire à jouer cinq saisons complètes avec la même équipe.

Durant l’été, les Islanders ont mis la main sur le jeune défenseur Oscar Plandowski, qui avait été réclamé par les Saguenéens. Il s’agit probablement du début du virage jeunesse pour les insulaires.

7- BAIE-COMEAU (En quête d’un premier championnat)

Le Drakkar a un nouveau directeur général, Pierre Rioux, un nouvel entraîneur-chef, Jon Goyens, et il y a fort à parier qu’après les Fêtes l’équipe comptera sur un nouveau noyau. Le Drakkar a raté le quai l’an dernier en se faisant éliminer dès la première ronde pour la 3e année de suite avec une équipe pourtant très solide. Cette élimination hâtive a sonné le glas pour le DG Steve Ahern et l’entraîneur-chef Martin Bernard.

Le Drakkar n’a joué que 28 matchs en séries au cours des cinq dernières années, le plus faible total parmi les 18 équipes du circuit Courteau. Certes, il reste un noyau intéressant à Baie-Comeau pour amorcer la saison, mais il semble presqu’acquis que les Gabriel Fortier et Xavier Bouchard seront transigés à fort prix aux Fêtes. Il sera intéressant de surveiller la progression de l’attaquant Nathan Légaré qui a inscrit 45 buts l’an dernier à l’âge de 17 ans, avant de devenir un choix de 3e ronde des Penguins de Pittsburgh.

8- QUÉBEC (Aucun championnat pour les Remparts 2e génération)

Les Remparts de Québec amorcent la saison 2019-2020 avec cinq joueurs de 16 ans, ce qui en fait l’équipe la plus jeune du circuit à égalité avec le Titan. Les Remparts vont avoir la vie dure certains soirs, mais l’avenir s’annonce prometteur avec les Gaucher, Melanson et aussi James Malatesta qui, après avoir lorgné du côté des États-Unis, a finalement décidé de se joindre à la formation de Patrick Roy. Les Remparts n’ont pas gagné en séries depuis leur entrée au Centre Vidéotron en 2015-2016.

Comme ils devraient se retrouver en 2e portion de classement encore cette année, il faudra vraisemblablement causer une surprise pour accéder à la ronde des quarts de finale.  Parmi les jeunes joueurs qui feront aussi leurs débuts à Québec, un Japonais de 17 ans, Yu Sato, qui deviendra le 2e joueur originaire du pays du soleil levant à jouer dans la LHJMQ. En matchs préparatoires, Sato a récolté trois points en cinq sorties.

9- ACADIE-BATHURST (Dernier championnat : 2018)

Le Titan d’Acadie-Bathurst a souffert l’an dernier, le mot est faible, en gagnant seulement 8 fois en 68 matchs, dont une seule victoire à domicile en 34 rencontres. Le Titan a fait quelques bonnes acquisitions lors de la période estivale avec la venue du gardien Tristan Bérubé, des défenseurs Yan Aucoin et Jéremy Diotte de même que de l’attaquant Shawn Element. La formation de Mario Durocher a meilleure mine, mais ce sera quand même difficile de rivaliser avec les puissances de l’Association de l’Est.

Parlant de Durocher, le vénérable entraîneur, qui deviendra le 4e pilote du circuit à diriger 1000 matchs le 27 septembre prochain, est emballé par ses jeunes de 16 ans Riley Kidney et Cole Huckins. Place donc à l’an numéro deux de la reconstruction du Titan.

10- SAINT JOHN (Dernier championnat : 2017)  

On voudrait bien placer les Sea Dogs plus haut au classement qu’au cours des deux dernières saisons, mais la réalité est que ça devrait être encore difficile cette année pour la formation du Nouveau-Brunswick. Après n’avoir gagné que 14 matchs en 2017-2018, les loups de mers ont fait pire l’an dernier avec 13 gains en 68 parties! Qu’est-ce qui attend cette formation au cours des prochaines semaines? Disons qu’avec 12 joueurs de 17 ans et moins, ça pourrait encore être long certains soirs.

Le talent est là il n’y a aucun doute, mais l’équipe arrivera à la terre promise avec son noyau actuel en 2021-22. Les Sea Dogs pourraient donc être exclus des séries pour la 3e année de suite, ce qu’aucune autre équipe n’a vécu depuis plus de 25 ans. Il sera intéressant de surveiller les premiers pas de Joshua Roy dans la LHJMQ, lui qui a été le tout premier choix de la séance de sélection midget en juin dernier. Roy a récolté deux mentions d’aide en 6 matchs préparatoires.

Prédictions

1- Chicoutimi             6- Charlottetown

2- Moncton                 7- Baie-Comeau

3- Rimouski               8- Québec

4- Cap-Breton            9- Acadie-Bathurst

5- Halifax                    10- Saint John

Stéphane Leroux met la table pour la saison 2019-2020 de la LHJMQ