Patrick Roy et Jacques Tanguay quittent les Remparts
C'est tout un pan de l'histoire des Remparts de Québec qui a pris fin mardi, alors que le directeur général et entraîneur-chef Patrick Roy et le président Jacques Tanguay ont confirmé leurs départs de l'organisation.
Des rumeurs circulaient déjà en ce sens depuis un certain temps. Tanguay avait même confirmé son départ la semaine dernière. Il n'y a maintenant plus de doute : Québecor, propriétaire du club depuis 2015, devra trouver une nouvelle direction pour l'équipe de la Ligue de hockey junior majeur du Québec.
La réflexion de Roy a été de très courte durée: c'est au moment de triompher à Kamloops, au tournoi de la Coupe Memorial, que sa décision s'est prise.
« Quand Jacques est venu me chercher il y a 26 ans, être entraîneur, ça ne devait être qu'une transition. Finalement, ça s'est avéré ma deuxième carrière, qui m'a même permis d'être entraîneur dans la Ligue nationale », a déclaré Roy au cours de la conférence de presse tenue au Centre Vidéotron.
« Quand il m'a ramené il y a cinq ans, il m'a permis de réaliser un rêve en remportant le trophée Gilles-Courteau et la coupe Memorial. Mais il m'a aussi permis de travailler avec un groupe de jeunes extraordinaires, qui ont accepté la culture qu'on voulait implanter chez les Remparts. Ça a été pour moi un privilège. »
« La victoire à la Coupe Memorial a été pour moi un moment marquant. Elle a aussi été un point tournant dans ma réflexion. Je trouve qu'il n'y a pas de meilleure façon pour moi de boucler ma boucle. Dans la vie, il faut savoir quitter au bon moment. Je quitte aujourd'hui mes fonctions avec le sentiment du devoir accompli. »
Roy n'a pour l'instant aucun autre projet qu'un voyage de golf en Écosse en compagnie de Tanguay, périple qui se poursuivra en Italie. L'ex-gardien du Canadien de Montréal et de l'Avalanche du Colorado assure n'avoir eu aucun contact avec des équipes de la LNH au sujet d'une éventuelle embauche comme entraîneur-chef.
À ce sujet, il a toutefois admis que le fait d'avoir occupé le poste de vice-président des opérations hockey en plus du poste d'entraîneur-chef de l'Avalanche peut refroidir certains directeurs généraux qui seraient tentés de ne lui offrir « seulement » qu'un poste derrière le banc.
Âgé de 57 ans, Roy assure ne ressentir aucune crainte de se retrouver sans projet pour les prochains mois, voire les prochaines années. Il a toutefois ajouté que comme il l'a toujours fait depuis qu'il a mis fin à sa carrière de joueur, il demeurerait à l'écoute de toute proposition qui pourrait lui être faite.
Tanguay a quant à lui admis réfléchir à son avenir depuis deux mois. Il a réalisé qu'à 62 ans, il avait envie d'autre chose.
« Ça a été une grande partie de ma vie. Les séries éliminatoires cette année, ça a été neuf semaines. Dans tout ce que j'ai entrepris dans ma vie, surtout dans le sport, je n'ai jamais donné de demi-mesure. Suivre une équipe de hockey junior pendant 10 mois, surtout dans les séries éliminatoires comme on l'a fait cette année, c'est extraordinaire, mais ce n'est pas la vie à laquelle je m'attends à 63, 64 ou 65 ans. Je pense qu'il me reste de belles années, je ne compte pas les passer dans des arénas; j'ai assez donné de ce côté! »
Longue association
Les deux hommes sont associés depuis 26 ans. Roy et Tanguay faisaient partie d'un groupe complété par Michel Cadrin qui s'est porté acquéreur du club à la fin des années 1990, alors que Roy n'avait pas complété sa carrière dans la Ligue nationale de hockey.
Une fois qu'il ya mis un terme, il a rejoint l'organisation et l'a menée à une première conquête de la Coupe Memorial dès sa première saison derrière le banc, en 2006.
Cette année, Roy et les Remparts ont réussi un triplé en gagnant le championnat de la saison, le trophée Gilles-Courteau et la coupe Memorial. C'est cette ultime victoire qui a fait réaliser à Roy qu'il avait accompli tout ce qu'il avait à accomplir et qu'il était temps de laisser sa place.
« Dans les dernières semaines, j'ai pu célébrer et profiter pleinement de ce moment. Je voulais aussi me concentrer sur le repêchage, parce que ça permettait à la personne (qui me succédera) de continuer le succès de cette organisation. »
« J'ai aussi pris toute la mesure du chemin parcouru avec les Remparts de Québec. (...) Ce qu'on a vécu au cours des cinq dernières années a dépassé toutes mes aspirations. C'est beau de parler du rêve de gagner une coupe Memorial. C'en est une autre de le réaliser. Les Remparts sont maintenant champions nationaux, mais surtout, ils ont gagné le coeur des partisans de Québec. »
À Québecor de choisir
Au sujet de leur successeurs, Roy et Tanguay ont indiqué qu'ils n'avaient pas fait de suggestion aux dirigeants de Québecor. Il semble toutefois évident que la venue de Simon Gagné au sein du groupe d'entraîneurs avait pour but d'assurer une continuité, à tout le moins derrière le banc.
Tanguay était particulièrement fier de voir Gagné de retour au sein de l'organisation.
« Quand j'ai acheté le club, il a été mon premier joueur étoile. De le voir revenir au sein de l'organisation, c'est une belle boucle qui a été bouclée. »
L'ex-président a toutefois répété plusieurs fois au cours de cette conférence de presse qu'il "n'avait pas de conseil à donner à personne".
S'il quitte le hockey, Tanguay a toutefois promis de poursuivre son association au sein du Rouge et Or de l'université Laval. Il a même entrouvert la porte à une éventuelle participation à la mise sur pied d'une ligue universitaire de hockey de premier plan.
« Si le gouvernement et le RSEQ sont sérieux dans ce dossier, je pourrais sûrement leur apporter une aide précieuse. »
Un ÉNORME merci à Patrick Roy et Jacques Tanguay! 🙏 #LHJMQ | @quebec_remparts pic.twitter.com/7mpCcGs4g6
— LHJMQ (@LHJMQ) June 13, 2023