Le potentiel de Jérémie Poirier ou la sécurité de Justin Barron?
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La Centrale de recrutement de la LNH a récemment publié sa liste finale en vue du prochain repêchage.
Justin Barron et Jérémie Poirier sont les deux défenseurs de la LHJMQ qui y sont le mieux classés, se hissant respectivement au 16e et 18e échelon des plus beaux espoirs chez les patineurs nord-américains.
Les deux arrières se démarquent par leurs habiletés en possession du disque, ce qui pourrait leur permettre d’être sélectionnés dès la première ronde.
Fort d’une récolte de 53 points, dont 20 buts, en 60 rencontres avec les Sea Dogs de Saint-John, Jérémie Poirier se révèle celui de ces deux défenseurs qui a connu la meilleure campagne sur le plan individuel.
En zone adverse, peu de défenseurs n’ont été aussi efficaces que Poirier. C’est essentiellement pour ses qualités offensives que de nombreuses formations risquent d’avoir un œil sur le Québécois.
Dès qu’il en a l’occasion, Poirier décoche un lancer au filet. Ce qui est d’autant plus intéressant, c’est qu’il ne se contente pas de tirer depuis la pointe, alors qu’une large proportion de ses tirs provienne de l’enclave. D’ailleurs, 11 de ses 20 buts inscrits cette saison avaient pour origine la zone payante.
Lorsqu’un défenseur dirige un volume aussi important de tirs depuis l’enclave, c’est généralement un indice probant qu’il se joint fréquemment aux montées offensives.
De plus, Poirier récupère un grand nombre de rondelles libres en zone adverse, ce qui distingue les défenseurs à caractère offensif. Pour être le premier à bondir sur le disque, le joueur doit se trouver à proximité et donc être au cœur de la séquence offensive.
Poirier s’avère également être un excellent fabricant de jeux, alimentant avec brio ses coéquipiers en territoire adverse.
Pour un même temps d’utilisation, un seul autre arrière du circuit Courteau a touché plus fréquemment la cible que Poirier. Il génère un nombre impressionnant de chances de marquer, car il utilise à bon escient ses multiples armes offensives. Ainsi, ses faits et gestes deviennent imprévisibles.
Poirier a aussi brillé en raison de son efficacité sur le jeu de transition, ce qui est une qualité essentielle pour un défenseur dans la LNH.
Le temps de possession impressionnant généré par Poirier confirme qu’il est régulièrement en possession du disque, orchestrant tant des sorties que des entrées de territoires. Il est capable de transporter lui-même la rondelle d’une zone à l’autre et de repérer ses coéquipiers, ce qui en fait un hockeyeur polyvalent lors de ces séquences.
Le rendement défensif de Poirier est cependant loin d’être resplendissant. Même s’il crée un bon nombre de chances de marquer lorsqu’il est sur la patinoire, ses adversaires sont généralement parvenus à cadrer davantage de tirs depuis le bas de l’enclave que ne l’ont fait les Sea Dogs.
Le nombre de revirements commis par Jérémie Poirier est également inquiétant, étant l’un des pires de la LHJMQ cette saison. Ces bévues deviennent rapidement impardonnables dans la LNH alors que les athlètes professionnels ne bousillent que très rarement ces occasions.
En somme, Poirier démontre des qualités indéniables en possession de la rondelle, ce qui pourrait l’élever au rang de joueur d’impact dans quelques années. Il ne pourra toutefois pas percer au plus haut niveau, à moins de devenir beaucoup plus responsable avec le disque et améliorant radicalement son rendement défensif.
Pour toutes ces raisons, Poirier pourrait être un beau pari pour une formation qui saura en faire un athlète complet.
Quant à Justin Barron, sa récolte personnelle est moins impressionnante et les statistiques avancées qu’il a cumulées suggèrent qu’il ait été moins efficace que Poirier cette saison.
Barron demeure un défenseur excellant sur le jeu de transition, ce qui en fait une option intéressante.
Pour un même temps d’utilisation, Barron a généré un temps de possession impressionnant, car il a assumé le rôle de quart-arrière lors des sorties et des entrées de territoire.
Barron distribue le disque avec efficacité, ce qui est une qualité prisée par les équipes de la LNH.
Aucun joueur ne se déplace plus rapidement que la rondelle et les passes précises permettent de désorganiser la couverture défensive.
Le défenseur des Mooseheads de Halifax devra travailler pour faire diminuer la fréquence à laquelle il commet des revirements. Il n’en demeure pas moins que Barron commet 23% moins de revirements que Poirier pour un même temps de jeu.
Défensivement, il devra assurément peaufiner son jeu pour accéder au plus haut niveau.
Les statistiques suggèrent que le potentiel de Barron ne soit peut-être pas aussi élevé que celui de Poirier. Cependant, Barron pourrait être un choix moins risqué, alors qu’il commet moins d’erreurs en possession de la rondelle.
Il ne faut pas sous-estimer que Justin Barron a assumé un rôle de premier plan au sein de la brigade défensive de Halifax en 2018-19. Cette saison, en dépit de ses pépins physiques, Barron a su maintenir un rendement similaire quant à son ratio de point récolté par partie disputée. Inscrire ses succès dans la durée démontre que cet espoir fait preuve de constance, ce qui est non-négligeable.
Considérant que Jérémie Poirier et Justin Barron présentent de nombreuses caractéristiques communes, il sera intéressant de voir lequel sera réclamé en premier. Poirier semble avoir un plus grand potentiel, mais Barron se révèle probablement le choix le plus sûr.
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