BOISBRIAND – Deux jours. C’est tout le temps dont dispose l’Armada de Blainville-Boisbriand pour se préparer à affronter en finale le Titan d’Acadie-Bathurst, un rival qui affûte ses armes depuis le 25 avril dernier.

Si le club du Nouveau-Brunswick a emprunté la voie rapide en balayant les Tigres de Victoriaville en demi-finale, l’Armada vient quant à elle tout juste de sortir du chemin de gravelle et d’arriver à destination. Sept matchs contre les Islanders de Charlottetown, c’est éprouvant.

Mais c’est peut-être une bonne chose.

« L’année passée, je trouve qu’on a eu trop de breaks, ose avancer l’entraîneur-chef et directeur général de l’Armada, Joël Bouchard. On avait gagné en cinq contre Charlottetown [en demi-finale] et je pense que ça nous a tués. Ç’a tué notre momentum. On a eu trop le temps de penser et on se disait qu’on avait du temps pour reposer nos blessés, mais on les a trop reposés. Ç’a été plus tough pour eux de repartir la machine. »

Face à un adversaire supérieur sur papier, les Sea Dogs de Saint John, l’Armada n’avait en effet pas fait long feu en finale. Quatre petits matchs et c’était fini.

Confrontée cette fois à une équipe qui aura pu profiter de huit journées complètes de repos avant que la rondelle de soi déposée au centre de la patinoire du Centre d’Excellence Sports Rousseau vendredi, l’Armada refuse de voir la situation comme un désavantage.

« C’est sûr que de gagner en sept, c’est plus épuisant, mais je pense que quand tu es rendu en finale, si tu n’as pas de jambes, tu n’es pas dans le bon sport », plaidait l’attaquant Alex Barré-Boulet, mardi, après avoir glané 1 but et 3 passes dans la victoire décisive des siens face aux Islanders.

« C’est sûr que ç’a été une série fatigante, mais on va être prêts, assurait aussi le capitaine Alexandre Alain. Charlottetown nous a offert une excellente opposition. Il faut leur donner crédit, cette équipe-là n’a pas lâché jusqu’à la fin. [...] On a fait face à l’adversité dans cette série-là et ç’a vraiment été un challenge pour nous. Ça va juste nous aider à être prêts contre le Titan. »

Ils ont intérêt. L’Armada a beau compter sur le trident offensif par excellence des séries jusqu’à maintenant – Alain, Drake Batherson et Barré-Boulet dominent dans l’ordre le classement des meilleurs pointeurs – ce dernier aura tout un corps défensif dans les pattes.

Menée par le défenseur par excellence du circuit, Olivier Galipeau, la défense du Titan peut aussi compter sur le prometteur Noah Dobson, que plusieurs voient comment un choix de premier tour en juin prochain, en plus d'Elijah Francis et Adam Holwell.

« Ils vont nous attendre de pied ferme, c’est sûr, a convenu Barré-Boulet. C’est une équipe qui se prépare et qui regarde contre qui elle va jouer depuis plusieurs jours déjà. Ça va être une série haute en émotions. Ça ne se gagnera pas en quatre, ça c’est sûr. »

Pour ne pas revivre le scénario l’an dernier, l’Armada devra toutefois s’en remettre avant tout à ses trois attaquants d’impact. Contre les Islanders, ce sont eux qui ont mené la charge tout au long de la série avant d’avoir le dernier mot lors du match ultime. Des 20 buts marqués par l’Armada dans la série, 14 ont été l’œuvre d’Alain (7), Batherson (4) et Barré-Boulet (3).

« Elle ne rentrait juste pas pour les joueurs de soutien », a défendu Bouchard, tout en notant que son équipe s’est heurtée à « 15 ou 20 poteaux » au fil des sept rencontres.

« Des fois, elle ne veut pas rentrer, mais je suis content de la façon dont mes joueurs ont géré ça, s’est consolé Bouchard. C’est frustrant pour une équipe qui marque [normalement] beaucoup de buts de ne pas marquer, de gagner 1-0 quand tu pourrais gagner 4-0 ou 4-1. C’est frustrant pour une équipe d’avoir 4 poteaux dans un match et quelques mauvais bonds avant de perdre en prolongation. Ça peut te faire décrocher mentalement.

« Mais on n’est pas tombé dans les punitions stupides parce que ça ne marchait pas à notre façon. On n’avait pas l’air d’enfants dans un Toys "R" Us qui n’avaient pas leurs jouets. Ils ont montré beaucoup de maturité. »

Cette sagesse, plus que jamais, sera mise à l’épreuve.