S’il y a une équipe dans la LHJMQ pour qui la pandémie de mars dernier a fait mal, c’est bien les Wildcats de Moncton. La formation du Nouveau-Brunswick était « All-in » comme on dit au poker et force est d’admettre que les lendemains de cette saison 2019-2020 seront difficiles.

 

Souvenons-nous que les Wildcats avaient fait les acquisitions de plusieurs joueurs étoiles : Benoît-Olivier Groulx, Jared McIsaac, Gabriel Fortier et le gardien Olivier Rodrigue pour ne nommer que ceux-là. Résultat des courses : la saison a été stoppée le 12 mars et les Wildcats, qui étaient sur une irrésistible lancée, n’ont pas été en mesure d’aller chercher une coupe du Président et ils se retrouvent aujourd’hui avec une banque de choix au repêchage dégarnie et plusieurs de leurs jeunes joueurs partis pour assumer les achats de la dernière période des fêtes.

 

Quand on regarde l’alignement des Wildcats en ce moment, il est difficile de voir comment cette équipe pourra éviter une élimination des prochaines séries éliminatoires. L’entraîneur-chef Daniel Lacroix, qui est de retour pour une première saison complète, aura tout un travail à faire et la patience sera de mise.

Devant le filet on espère que le Slovène Val Usnik, qui n’est toujours pas arrivé, apportera une certaine stabilité. Dakota Lund-Cornish (20 ans) sera là en début de saison, mais se veut-il véritablement une solution, lui qui a un taux d’efficacité en carrière de ,886?

 

En défensive Jordan Spence est la pièce maitresse et le choix de 4e ronde des Kings de Los Angeles en 2019 va se sentir bien seul. Il vient de connaître deux saisons de 49 et 52 points avec un ratio de (plus-49) l’an dernier, mais autour de lui c’est plutôt mince. On retrouve Tristan DeJong, Sean Stewart et quatre recrues. Il y a fort à parier que Spence sera transigé à la période des Fêtes à une équipe aspirante. Il vaudra son pesant d’or pour aider la reconstruction du directeur général Richie Thibeau.

 

En attaque, à la surprise générale, Gabriel Fortier va amorcer la saison dans la LHJMQ. L’espoir du Lightning de Tampa Bay, âgé de 20 ans, ne pourrait toutefois qu’être de passage et il devrait se rapporter au Crunch de Syracuse de la Ligue américaine quelque part à la mi-décembre. Fortier est déjà sous contrat avec la formation floridienne et si on l’envoie à Moncton pour amorcer la saison c’est parce qu’il n’y a pas beaucoup d’autres ligues en action an Amérique du Nord. N’empêche que sa présence en début de saison va aider les Wildcats à aller chercher quelques victoires et va permettre aux jeunes recrues de l’équipe de côtoyer un vétéran d’expérience qui a récolté 222 points en 223 matchs au cours des quatre dernières saisons. 

 

Normalement, Eliot Desnoyers et Zachary L’Heureux auraient dû faire partie du noyau offensif de l’équipe à Moncton, mais les deux ont été transigés aux Mooseheads d’Halifax. Donc, outre Fortier, les Wildcats devront se tourner vers plusieurs recrues en offensive dont Yoan Loshing, réclamé au 13e rang lors du dernier encan midget, lui qui devrait se retrouver sur le premier trio de l’équipe même s’il n’a que 16 ans. 

 

Pour le reste, on ne peut parler de valeurs sûres car la plupart des vétérans de retour ne jouaient pas beaucoup l’an dernier et les autres n’ont à peu près pas d’expérience.

 

À Moncton on espère aussi que le Russe Maxim Barbashev, réclamé lors de l’encan des joueurs européens, pourra avoir le même impact que son frère Ivan des Blues de St Louis, lui qui a joué trois ans chez les Wildcats de 2012 à 2015.

 

En résumé, les attentes ne sont pas très élevées à Moncton cette année. On repart le cycle et, dans la section des Maritimes, les Wildcats sont considérés comme les négligés des parieurs.