Il y a des congédiements d’entraîneur qui sont surprenants, d’autres un peu moins. Celui annoncé ce matin par la direction des Mooseheads de Halifax s’inscrit dans la seconde catégorie. Jim Midgley fait partie des « bons gars du hockey »,  un chic type qui s’est retrouvé dans une situation délicate.  

Il était l’adjoint des Mooseheads de Halifax sous Dominique Ducharme et il l’était aussi l’an dernier sous André Tourigny. Cette année, quand Tourigny a décidé de quitter pour se rapprocher de sa famille à Ottawa, on lui a confié les rênes d’une équipe bourrée de talent, mais il est de notoriété publique qu’il n’est jamais facile de passer d’entraîneur adjoint à entraîneur-chef au sein de la même équipe. Jim Midgley l’a appris à la dure cette année. 

En fin de saison l’équipe a subi quelques déroutes: 11-1 contre le Titan le 20 janvier, mais surtout deux revers de 7-1 et 8-2 à la maison contre les Voltigeurs et les Tigres à la fin du mois de février. Les Mooseheads ont aussi perdu leurs deux derniers duels de la saison contre le Titan, ce qui leur a coûté le 1er rang de la section des Maritimes et le 2e rang du classement général.  Les carottes n’étaient pas cuites, mais pas loin pour Jim Midgley. 

Les Mooseheads sont parvenus à se défaire du Drakkar de Baie-Comeau relativement facilement en première ronde, mais au lendemain de l’annonce par la LHJMQ que la ville d’Halifax serait hôtesse du tournoi de la Coupe Memorial en 2019, tout s’est effondré alors que l’équipe de la Nouvelle-Écosse s’est fait balayer en quatre matchs consécutifs par les Islanders de Charlottetown.
     
En avril 2000, il y a 18 ans, les Mooseheads, alors équipe hôtesse du Tournoi de la Coupe Memorial, avaient dû se résigner à congédier leur entraîneur-chef et directeur général Robert Mongrain à la suite d’une élimination hâtive en 2e ronde des séries. Mongrain avait été remplacé par son adjoint Shawn MacKenzie et c’est avec lui aux commandes que les Mooseheads ont maintenu un dossier de 2 gains et 2 échecs au tournoi de mai 2000 éventuellement remporté par l’Océanic de Rimouski.  
 
Pour épauler MacKenzie, les Mooseheads avaient lancé un SOS à Cam Russell, un natif de Cole Harbour qui venait d’accrocher ses patins après une carrière de près de 400 matchs dans la LNH pour devenir entraîneur adjoint. Russell faisait ainsi son entrée dans l’organisation des Mooseheads et il y est toujours, 18 ans plus tard, comme directeur général de l’équipe. C’est lui et son patron Bobby Smith, le propriétaire majoritaire de l’équipe, qui en sont venus à la conclusion que pour conduire les Mooseheads vers une 2e Coupe Memorial il fallait un entraîneur-chef avec plus de vécu. Midgley n’était plus leur homme pour un si grand défi.
         
À mon humble avis le candidat numéro un pour les Mooseheads en cette année de Coupe Memorial est sans conteste Éric Veilleux, qui vient de passer les quatre dernières saisons dans les rangs professionnels à Norfolk et San Antonio. Veilleux, qui dirigeait le club-école de l’Avalanche du Colorado, ne suivra pas l’équipe dans son déménagement et il est libre comme l’air.  

En près de 8 saisons dans la LHJMQ, Veilleux a participé à trois finales de la Coupe du Président (2009, 2013 et 2014) et il a surtout conduit les Cataractes de Shawinigan à la conquête de la Coupe Memorial en 2012 dans un scénario identique à celui que vivront les Mooseheads la saison prochaine. Si les Mooseheads lancent un appel à l’entraîneur de 46 ans, vous pouvez être certain qu’il sera à l’écoute...