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Avant-match Lightning-Canadiens

MONTRÉAL – Si le Canadien continue de s’enfoncer un peu plus chaque jour dans les sables mouvants de la médiocrité, à Tampa, le difficile lendemain de veille qui guette généralement les participants à la finale de la Coupe Stanley a duré un gros deux semaines.

Après leurs six premiers matchs de la saison, les champions en titre montraient un dossier de 2-3-1. Ils avaient accordé un total de 25 buts et leurs deux victoires avaient été arrachées en prolongation, dont l’une contre la modeste formation des Red Wings de Detroit. Au pic de cette période de turbulence, le Lightning a été rossé 5-1 par les pauvres Sabres à Buffalo. Ça vous rappelle quelque chose?

Mais contrairement à ce qui s’est produit à Montréal, cette glissade s’est vite avérée être l’exception plutôt que la règle. Depuis le 26 octobre, la puissance floridienne n’a perdu que deux fois en temps réglementaire et s’est montée un dossier de 13-2-3. Au cours de cette séquence, elle n’a traversé qu’une seule série de défaites qui a duré deux matchs, le temps d’un court voyage au Minnesota et à St. Louis.

Cette semaine, le Lightning revient sur le territoire conquis en juillet dernier fort d’une récolte de trois gains consécutifs. En fin de semaine, il a remporté deux matchs en 24 heures contre Boston et Philadelphie. Le contraste avec son dernier rival des plus récentes séries éliminatoires ne pourrait être plus frappant.

« Des fois c’est difficile après des conquêtes comme ça de revenir et d’avoir faim encore. Pour nous, ça a pris quelques meetings importants qu’on a eus en début de saison », affirmait l’attaquant Mathieu Joseph après l’entraînement matinal mardi.

 « Oui, on a gagné deux [coupes], mais c’est une nouvelle saison et on veut passer à autre chose. On est une nouvelle équipe, on a des nouveaux joueurs. Il y a des gars qui sont rentrés et qui veulent gagner. Alors notre mentalité, on a essayé de ne pas trop la changer. Après deux championnats, tu peux peut-être penser que ça va être un peu plus facile, que tu vas moins avoir à travailler. Tu as peut-être un peu moins d’énergie des fois, mais on a une belle mentalité dans notre équipe, on a des bons leaders qui veulent performer. »

Bien sûr, le talent n’est pas étranger aux succès continus de ce qui commence à ressembler à une petite dynastie à Tampa. Une ligne de centre pilotée par Steven Stamkos et Brayden Point, un général comme Victor Hedman à la ligne bleue et un mur nommé Andrei Vasilevskiy devant le filet sont autant de remèdes efficaces contre le mal de bloc le plus carabiné.

Mais la formule gagnante du Lightning ne se résume pas à la présence d’une poignée de vedettes. D’abord, l’équipe est loin d’être immunisée aux blessures. Elle a subi la perte de Nikita Kucherov en début de saison et Point ratera un neuvième match consécutif ce soir en raison d’un problème au haut du corps.

L’excuse du roulement d’effectif ne passe pas non plus à Tampa. Les cinq membres de la conquête de l’été dernier qui évoluent désormais sous d’autres cieux n’ont pas été remplacés par des acquisitions qui ont défrayé les manchettes. On a bien embauché quelques vétérans, mais on s’est majoritairement tourné vers des jeunes formés par l’organisation qui ont fait leurs classes dans la Ligue américaine.

C’est ainsi que Taylor Raddysh, Boris Katchouk, Gabriel Fortier et Cal Foote ont été mis à contribution pour combler la perte des Blake Coleman, Yanni Gourde, Braclay Goodrow et David Savard, notamment. Dans leurs rôles respectifs, ces recrues ont chacune à leur façon contribué à assurer une transition toute en douceur.

« On est une équipe qui déteste perdre, conclut Joseph. Je sais que tout le monde dans la ligue déteste perdre, mais on est une équipe ultra compétitive et je pense que c’est une mentalité que les entraîneurs et les joueurs, on a amenée en début de saison. On va tout faire pour que ça continue comme ça. »

Le réveil de Perry

L’incapacité du Canadien à retenir les services de Corey Perry après sa première saison en bleu-blanc-rouge en avait chagriné plusieurs. Le récent rendement du vétéran de 36 ans risque de rendre les plus nostalgiques de ses supporteurs montréalais inconsolables.

Perry a été lent à se mettre en marche au début de sa 17e saison dans la Ligue nationale. Il a été complètement blanchi à ses neuf premiers matchs et ne comptait qu’un seul point à sa fiche après 16 parties. Mais depuis une quinzaine de jours, il connaît l’une de ces irrésistibles séquences auxquelles il avait habitué les partisans du Tricolore l’an dernier.

L'impact de Corey Perry dans une chambre

Perry a récolté un point dans six de ses huit derniers matchs. Il totalise huit points, dont cinq buts, au cours de cette période. Dimanche à Philadelphie, il a marqué deux fois et ajouté une aide dans une victoire de 7-1.

Ses principaux compagnons de trio jusqu’ici ont été Patrick Maroon et Pierre-Édouard Bellemare. Ce dernier est un autre vétéran que le Lightning a attiré sur le marché des joueurs autonomes au cours de l’été.

« Tu le vois que dans toutes les équipes dans lesquelles il a été, il a toujours été quelqu’un de très important, note Bellemare au sujet de son nouveau coéquipier. Dans le vestiaire, c’est quelqu’un qui parle beaucoup et il fait en sorte que quand tu joues avec lui, tu te sens bien sur la glace. »

« Peu importe ce qui se passe, un mauvais jour ou un bon jour, [Maroon et lui] vont faire le travail, poursuit le Français. À quelque part, c’est la chose la plus importante pour s’assurer qu’après, les autres peuvent suivre ça. Ça n’a pas fonctionné pour lui pendant les 16 premiers matchs, il n’a pas réussi à avoir des points. Là, tout commence à tomber dans le bon sens pour lui, mais je pense qu’il y a beaucoup plus de travail de l’ombre. Les gens ne sont pas au courant, on ne l’entend pas, mais ce sont des choses respectées par les joueurs qui jouent avec lui et qui s’en rendent compte, à quel point il fait le travail dans le vestiaire. »