Au cours du prochain mois, le RDS.ca vous propose un tour d’horizon des 30 formations de la LNH qui auront l’obligation de soumettre une liste de protection en vue du repêchage d’expansion du Kraken de Seattle du 21 juillet prochain et des décisions qui attendent les directeurs généraux.

Aide-mémoire : les règlements du repêchage d'expansion

Peu de formations de la LNH ont misé sur un noyau d’attaquants aussi jeune que celui qu’ont déployé les Ducks d’Anaheim lors de la saison 2020-2021.

Bien entendu, la présence du capitaine des 11 dernières années Ryan Getzlaf (36 ans) et du vieux routier David Backes (37 ans) contribue à augmenter l’âge moyen du groupe de joueurs d’avant, mais il n’en demeure pas moins que le directeur général Bob Murray amorçait cette nouvelle année en sachant pertinemment qu’il en demandait beaucoup à de jeunes joueurs qui cherchent toujours à s’implanter dans la ligue et à définir le rôle qu’ils seront en mesure d’y jouer.

Les Ducks savaient par ailleurs fort bien qu’avec le réalignement des divisions, ce calendrier écourté allait être ponctué de sept affrontements face à des puissances de la ligue, l’Avalanche du Colorado et les Golden Knights de Vegas, et par un nombre égal de matchs face aux Blues de St. Louis et le Wild du Minnesota, d’autres clubs chevronnés de la division Ouest.

Ce qui devait arriver arriva, alors qu’on a rapidement dans l’année pu identifier Anaheim comme la pire formation de ce bloc de huit, quelques longueurs derrière leurs rivaux californiens de San Jose et leurs voisins de Los Angeles. Difficile direz-vous, voire même impossible de se montrer le moindrement compétitif en affichant une moyenne de buts marqués par match dépassant de justesse la barre du 2,00.

COMMENT S'ANNONCE L’AVENIR DES DUCKS?

Malgré cette sécheresse offensive généralisée, au moins un membre du jeune noyau des Ducks a offert des raisons de s’encourager, alors que le Québécois Maxime Comtois a affiché une production soutenue à sa première saison complète dans le circuit. L’ailier âgé de 22 ans, choix de deuxième ronde en 2017, a terminé la campagne au sommet de la colonne des pointeurs des Ducks, en plus d’être le seul patineur parmi les dix meilleurs pointeurs de son club à afficher un différentiel +/- positif.

Comtois a solidifié, avec la progression qu’il a affichée, sa place dans le « noyau dur » de son équipe dans le court, moyen et long terme. Et le plus beau dans l’histoire pour les Ducks est qu’ils auront l’esprit tranquille en ce qui a trait au Longueuillois, puisque son statut l’exempte du repêchage d’expansion du Kraken, tout comme les joyaux de l’organisation Trevor Zegras et Jamie Drysdale, à qui on a choisi de donner un premier goût de la meilleure ligue au monde à 19 et 18 ans respectivement.

Même s’il n’a pas rempli le filet durant sa première vingtaine de matchs avec les Ducks, Zegras affiche toutes les qualités recherchées dans un joueur de centre de concession, dont une créativité peu commune ainsi qu’une anticipation et une vision du jeu hors pair. Dans le cas de Drysdale, sa première audition n’a fait que rassurer ceux qui le voient devenir à terme un des arrières les plus complets de la LNH, excellant particulièrement dans la relance de l’attaque.

CANDIDATS ÉVIDENTS EN ATTAQUE

Si on se penche maintenant sur les candidats les plus probables à se retrouver sur la liste de protection des Ducks parce que leur statut le requiert, les noms de Rickard Rakell et Jakob Silfverberg viennent immédiatement en tête.

Chancelant par moments depuis sa récolte de 69 points en 77 matchs en 2017-2018, Rakell a semblé retrouver une bonne partie de sa confiance en territoire adverse ces derniers mois, même si sa moyenne de près de trois lancers au filet par match s’est traduite par une mince récolte de buts.

Dans le cas de Silfverberg, cela peut sembler moins clair puisqu’à 30 ans, sa production de points a chuté drastiquement et qu’il empochera 5,25 M$ pour encore trois autres saisons. Ces deux facteurs étant pris en considération, les Ducks pourraient à tout le moins jongler avec l’idée de le rendre disponible au Kraken, mais ce serait plutôt radical pour Anaheim, en dépit de son virage jeunesse, de se départir d’un ailier quatre fois marqueur de 20 buts et utilisé à toutes les sauces par son entraîneur.

Adam Henrique est dans une situation similaire à celle de Silfverberg, en ce sens qu’il a lui aussi atteint la trentaine, et qu’on lui verse un généreux salaire de 5,825 M$ jusqu’à la conclusion de la saison 2023-2024. Cela peut sembler anodin, et ce n’était peut-être qu’une simple gymnastique financière, mais n’oublions pas que le nom de Henrique s’est retrouvé au ballottage l’espace d’une journée, en février. On ne pourrait blâmer les Ducks de tenter de voir si Seattle mordra à l’hameçon avec un vétéran pouvant marquer 20 à 25 buts dans un club mieux nanti et s’acquitter du rôle de deuxième centre.

Par la suite, on peut être tenté de regrouper quatre jeunes attaquants dont les débuts avec le grand club se sont faits à peu près au même moment. Il s’agit ici de Troy Terry, Sam Steel, Max Jones et Isac Lundestrom. Ce dernier est le moins expérimenté du lot, tandis que les trois premiers ont surpassé la barre des 100 matchs dans la LNH au cours des derniers mois.

Un joueur d’élite durant son stage junior avec les Pats de Regina dans la Ligue junior de l’Ouest, Steel semble avoir pris un pas de recul ou deux offensivement en 2020-2021, sa deuxième année complète avec l’équipe. D’ailleurs, son utilisation au sein de l’avantage numérique a régressé au lieu d’augmenter depuis deux ans pour se retrouver à un modeste 1:13 par rencontre. Steel demeure néanmoins un passeur doué, et à 23 ans seulement, continue de s’affirmer comme un membre régulier du top-9. À voir maintenant si le potentiel offensif qu’on lui reconnaît se matérialisera par une présence plus soutenue sur la feuille de pointage. Un de ses défauts est qu’il ne tire à peu près pas au filet.

La production offensive de Jones, sélectionné six rangs avant Steel en 2016, n’a rien d’éclatant elle non plus, mais ce dernier n’arrivait pas de la Ligue junior de l’Ontario avec le même curriculum vitae dans cet aspect précis du jeu. C’est le potentiel de miser sur un futur attaquant de puissance qui avait séduit Murray et les Ducks il y cinq ans. Il a déjà fait la preuve de son utilité au sein des deux derniers trios, mais l’ailier américain doit se montrer plus fiable avant d’obtenir de Dallas Eakins davantage de temps de jeu que les 14:10 qu’on lui accorde en moyenne. En 2020-2021, il n’a à peu près pas été déployé sur les unités spéciales des Ducks.

Réclamé avec le 23e choix au total en 2018, le Suédois Lundestrom ne mènera probablement jamais son club dans les colonnes offensives, mais c’est l’intelligence de son jeu dans la plupart des aspects qui font de lui un joueur dont la contribution est déjà très appréciée, 70 matchs à peine après ses débuts dans la ligue. Cette saison, à 21 ans, il a été le quatrième attaquant le plus utilisé des Ducks en infériorité numérique, derrière Derek Grant, Silfverberg et Carter Rowney.

Modeste choix de 5e ronde en 2015, Terry a quant à lui peaufiné ses habiletés offensives  avec l’Université de Denver au point de voir exploser les attentes des partisans des Ducks à son endroit. Il possède un bon tir et sa production a approché le demi-point par rencontre en 2020-2021, mais sa moyenne de 1,4 lancer par match demeure pour l’instant nettement insuffisante, surtout pour un attaquant qu’on emploie 1:45 par rencontre sur l’attaque massive.

CASSE-TÊTE À LA DÉFENSE?

Mine de rien, Cam Fowler se rapproche des 750 matchs joués dans la LNH et même s’il n’a pas récolté 40 points une seule fois depuis sa saison recrue, il continue à 29 ans d’être une présence stabilisante dont les Ducks n’ont aucune raison de vouloir se départir.

Deux ans plus jeune que son coéquipier, Hampus Lindholm est l’autre valeur sûre au sein de la brigade défensive d’Anaheim, et ce, depuis ses premiers coups de patin sur la glace du Honda Center, en 2013. Ces dernières années, Lindholm a passé plus que sa part de matchs à l’infirmerie – il n’a jamais disputé une saison complète un huit ans dans la LNH –, et la plus récente campagne n’y a pas fait exception. Il demeure une des pierres d’assise de cette formation; un arrière mobile qui peut aisément s’accommoder de 22 à 24 minutes de jeu dans une variété de situations de matchs.

Quant au reste du groupe de défenseurs, il n’y a rien de coulé dans le béton, mais on ne peut pour autant suggérer avec certitude que Bob Murray ne cherchera pas à en protéger deux autres du Kraken en juillet prochain.

Josh Manson offre encore du hockey solide malgré un rôle quasi strictement défensif. Son temps d’utilisation a diminué de plus de deux minutes par rapport aux années précédentes, mais à 4,1 M$, il demeure une valeur intéressante. Parlant de défenseur dont la contribution se fait exclusivement dans son propre territoire, Jacob Larsson tarde à 23 ans à prendre ses aises dans la LNH malgré son statut d’ancien premier choix. Rien dans ses statistiques jusqu’ici ne laisse présager qu’Anaheim aurait à faire de Larsson une priorité.

Il sera par ailleurs intéressant de voir ce que les Ducks entendront faire avec Haydn Fleury, acquis des Hurricanes de la Caroline à la date limite des transactions. Lors de son acquisition, Murray, qui a envoyé Jani Hakanpaa aux Canes dans ce troc, a dit de Fleury qu’il était « un bon jeune défenseur quelque peu piégé derrière un excellent groupe de défenseurs en Caroline », et un joueur « n’ayant pas obtenu une réelle opportunité ».

À 24 ans, Fleury, frère aîné de Cale et ancien 7e choix au total, sera admissible au statut de joueur autonome avec compensations durant l’entre-saison.

Cette situation n’est pas sans rappeler celle d’Alexander Volkov, également obtenu à la date butoir dans une transaction avec le Lightning de Tampa Bay. Volkov, qui n’a que 23 ans, a été une belle révélation dès son arrivée à Anaheim.

GIBSON ENCORE ET TOUJOURS

Avant ce calendrier écourté, John Gibson était un véritable bourreau de travail devant la cage des Ducks, n’ayant jamais obtenu moins de 51 départs depuis quatre ans (c’était l’an dernier, lorsque la saison avait été interrompue par la COVID-19). Inutile d’analyser cette décision sous toutes ses coutures : l’Américain de 27 ans est le gardien de confiance de la formation californienne et le sera encore pour un bon moment.

Tandis que Ryan Miller a accroché ses jambières après une admirable carrière de près de 800 matchs (et le record pour les victoires parmi les gardiens américains), les astres sont alignés pour qu’Anthony Stolarz soit le gardien rendu disponible au Kraken. Quel hasard!... Stolarz a paraphé une prolongation de contrat de deux saisons avec Anaheim en janvier dernier, ce qui veut dire qu’il répond au critère d’admissibilité établi par la LNH. 

Prédictions du RDS.ca

Peu de formations de la LNH opteront pour la formule « 8 attaquants et un gardien ». Bob Murray et les Ducks vont possiblement y penser deux fois, car il s’avère ardu de dresser une liste de sept attaquants qui méritent à tout prix de se retrouver sur une liste de protection.

Attaquants (7)

Rickard Rakell
Jakob Silfverberg
Troy Terry
Isac Lundestrom
Sam Steel
Max Jones
Alexander Volkov

Défenseurs (3)

Cam Fowler
Hampus Lindholm
Haydn Fleury

Gardien (1)

John Gibson

Principaux éléments non-protégés

Ryan Getzlaf (A / Joueur autonome sans compensation)
Adam Henrique (A)
Danton Heinen (A)
Sonny Milano (A)
Derek Grant (A)
Kevin Shattenkirk (D)
Josh Manson (D)
Jacob Larsson (D)
Josh Mahura (D)
Anthony Stolarz (G)

Le portrait des équipes de la LNH

Ducks Anaheim Coyotes Arizona Bruins Boston
Sabres Buffalo Flames Calgary Hurricanes Caroline
Blackhawks Chicago Avalanche Colorado Blue Jackets Columbus
Stars Dallas Red Wings Detroit Oilers Edmonton
Panthers Floride Kings Los Angeles Wild Minnesota
Predators Nashville Devils New Jersey Islanders New York
Rangers New York Sénateurs Ottawa Flyers Philadelphie 
Penguins Pittsburgh Sharks San Jose  Blues St. Louis
Lightning Tampa Bay Maple Leafs Toronto Canucks Vancouver 
Capitals Washington  Jets Winnipeg Canadien Montréal