Un jour, ça a été la poutine, le lendemain la tire d’érable. On y a trempé du caviar, puis des crevettes gaspésiennes. La traditionnelle tournée québécoise de la coupe Stanley a été particulièrement bien documentée cette année.

Pour Anthony Beauvillier, les images n’ont pas été faciles à digérer.

Pour la deuxième année consécutive, il a vu l’équipe qui a sorti la sienne des séries éliminatoires parader avec le gros trophée. En 2020, les Islanders de New York s’étaient inclinés en six matchs devant le Lightning en finale de l’Association Est. Cette année, contre le même club et dans le même contexte, le dénouement a été encore plus crève-cœur. Une défaite de 1-0 dans un septième et décisif match.  

« Ça a été quand même difficile à voir, admet Beauvillier lorsqu’on lui parle des célébrations de ses compatriotes. Tu t’imagines tout le temps avoir la coupe Stanley, faire ta journée avec la Coupe... »

En ce premier jour de septembre, toutefois, le petit deuil du natif de Sorel-Tracy était adouci par une bonne nouvelle. En matinée, l’organisation des Islanders a annoncé s’être entendu avec son ancien choix de première ronde sur les termes d’un nouveau contrat de trois ans. L’entente lui rapportera annuellement 4,15 M$, près du double du salaire qu’il touchait depuis deux ans. À son échéance, Beauvillier aura 27 ans et sera admissible à son autonomie complète.

Les Islanders ont frappé d’une pierre quatre coups mercredi. En plus du dossier Beauvillier, elle a confirmé le retour des attaquants Kyle Palmieri et Casey Cizikas et du gardien Ilya Sorokin.

« Les négociations, ça s’est super bien passé. Tout le monde, on était sur la même longueur d’ondes. Il y a eu des offres, des contre-offres, ça fait partie des négociations, mais ça s’est bien passé. Je suis content de rester avec les Islanders pour les trois prochaines années et de voir que notre noyau reste sensiblement pareil. »

« Il nous reste des choses à accomplir ici, a insisté le jeune vétéran. Dans les deux dernières années, on a passé proche, mais on n'a pas atteint notre but. On veut faire ça l’année prochaine, le plus rapidement possible, c’est sûr. »

De l’édition 2021 des Islanders, seuls deux éléments clés ne seront pas de retour cette saison. Le défenseur Nick Leddy a été échangé aux Red Wings de Detroit tandis que l’attaquant Jordan Eberle a été réclamé au repêchage d’expansion par le Kraken de Seattle.

Bien que des rumeurs continuent d’associer le nom de Vladimir Tarasenko aux Islanders, tout semble pour l’instant indiquer que ces départs seront comblés à l’interne. Le jeune Oliver Wahlstrom, 21 ans, apparaît comme l’option logique pour hériter des minutes qui étaient confiées à Eberle sur le flanc droit. À la défense, l’absence de Leddy pourrait être l’opportunité d’offrir un rôle accru à l’ancien du Titan d’Acadie-Bathurst et des Huskies de Rouyn-Noranda Noah Dobson.

« Je pense qu’ils vont avoir leur chance, c’est sûr, anticipe celui qui a récolté un total de 41 points en 66 matchs la saison dernière. Avec ce qu’ils ont montré la saison dernière, ils ont vraiment beaucoup progressé et qu’ils soient jeunes ou vieux, qu’ils aient de l’expérience ou pas, tout le monde on va pousser dans la même direction et on verra ce que ça donne, mais je suis convaincu que les deux vont faire encore une job incroyable cette année. »

Pour le moment, le statu quo privilégié par Lamoriello fait contraste avec l’entre-saison mouvementé de certains de ses homologues de la division Métropolitaine. Les Flyers de Philadelphie ont reconstruit leur défensive avec les arrivées de Ryan Ellis, Rasmus Ristolainen et Keith Yandle. Les Rangers de New York se sont endurcis avec les acquisitions de Barclay Goodrow, Ryan Reaves et Samuel Blais. Les Devils du New Jersey ont injecté du talent à leur effectif avec les ajouts de Dougie Hamilton, Ryan Graves et Tomas Tatar.  

Mais la bande de cols bleus dirigée par Barry Trotz a l’habitude d’être regardée de haut et Beauvillier est prêt à attaquer ce nouveau défi.

« Ça fait déjà trois, quatre ans que notre division, c’est fou. Juste l’année passée, les quatre équipes qui sont sorties de là auraient pu remporter la coupe Stanley. C’est sûr que ça ne sera pas facile encore cette année, ça va être un grind comme on dit. Mais ça fait des matchs plus excitants tout au long de la saison et chaque point sera important. »