MONTRÉAL – Au terme d’une saison marquée par quatre ennuis de santé, Zachary Bolduc pouvait bien avoir les yeux dans l’eau quand les Blues de St. Louis ont annoncé sa sélection au 17e rang. 

L’attaquant de l’Océanic de Rimouski vient d’écrire l’une des belles histoires de ce repêchage en plus d’être le premier hockeyeur de la LHJMQ à être choisi. 

Nul doute, les Blues lui ont accordé un fabuleux vote de confiance qui lui a fait chaud au cœur. Ce n’était pas banal de se tourner vers lui dès le 17e échelon après autant d’embûches. 

« Ouais, ce sont deux choses auxquelles j’ai pensé quand j’ai entendu mon nom. C’est vraiment un sentiment de fierté après tous les sacrifices effectués. Je suis très bien entouré, on me supporte dans les bons et mauvais moments », a confié Bolduc, vendredi soir, en visioconférence.

« J’ai vraiment forgé mon caractère à travers l’année. J’ai gagné en maturité en tant que personne et coéquipier. L’année a été difficile, mais j’ai appris et je m’étais donné l’objectif de le faire. Je suis fier de ce que j’ai fait même si je n’ai pas joué le hockey que j’aurais voulu pendant la dernière saison », a-t-il ajouté. 

Cette réponse venait faire un lien intéressant avec des commentaires émis par un recruteur à l’auteur de ces lignes il y a quelques semaines. Autant que Bolduc est un athlète naturel, cette source entretenait quelques doutes sur son implication collective et son désir de se sacrifier sur la patinoire. 

Les Blues ont donc déterminé que Bolduc mérite qu’on mise sur lui. Fait intéressant, ils ont demandé à un psychologue de procéder à une longue conversation avec le patineur originaire de Trois-Rivières. 

« C’était vraiment spécial, c’était la première fois que je pouvais partager ce que je ressentais par rapport à certaines situations. Ce fut une prise de conscience pour moi. À la fin, il a revu mes réponses avec moi et il m’a même donné des trucs pour mieux gérer des choses que je vis. C’était vraiment une rencontre enrichissante », a confié Bolduc qui réalise, a posteriori, que cette discussion a été importante dans l’équation. 

Michel Picard, le recruteur des Blues en sol québécois, et ses collègues ont sans doute jugé à la lumière de cet exercice que Bolduc sera en mesure de laisser tout son talent s’exprimer dans les prochaines années. Son arsenal offensif pourrait lui permettre de s’établir dans le top-6 à St. Louis. 

Chose certaine, il a été rapidement accueilli dans la famille puisque David Perron s’est empressé de saluer sa sélection sur Twitter en plus de lui envoyer un message texte. Avec la frénésie qui régnait à son domicile familial, Bolduc n’avait pas été en mesure de lui répondre immédiatement. 

Il se promet d’avoir une belle discussion avec Perron pour en apprendre plus sur sa nouvelle organisation et il a hâte de rappeler Picard. 

« Je lui avais parlé avant le repêchage. Mais je n’ai pas pu lui répondre tantôt, c’est la folie sur mon téléphone. Je vais le remercier de m’avoir repêché », a lancé Bolduc qui avait organisé de belles célébrations pour cette soirée unique. 

Avant de s’engager avec l’Océanic, Bolduc avait reçu un appel de nul autre que Sidney Crosby pour lui exposer les éléments positifs de cette organisation reconnue pour le développement. 

« Je ne le connais pas et on avait parlé pendant 15 à 20 minutes. C’était tout un honneur et il ne m’a jamais dit que je devais aller à l’Océanic. Il m’a plutôt raconté comment il a grandi auprès des gens de l’Océanic », a exposé Bolduc qui aime s’inspirer du jeu d’Evgeny Kuznetsov alors que certains dépisteurs le comparent à Sean Monahan. 

Cette saison, Bolduc, qui se voit désormais plus comme un ailier gauche dans la LNH, n’a pu jouer que 27 des 39 parties de son équipe récoltant 10 buts et 19 aides. Ce n’était pas une progression extraordinaire considérant qu’il a amassé 52 points en 55 matchs la saison précédente. 

Au final, les Blues savent que Bolduc est un jeune homme qui doit encore grandir, mais ils l’ont vu évoluer dans la bonne direction. Sa manière de surmonter l’adversité est ainsi venue s’additionner à son talent dans l’équation des Blues. 

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