PHILADELPHIE - Jérémy Lauzon s’est fixé un objectif bien simple à l’aube de son cinquième camp d’entraînement avec les Bruins de Boston : prouver qu’il est en mesure de s’installer pour de bon dans la LNH.

Repêché en deuxième ronde (52e sélection) en 2015, le Québécois a disputé 16 matchs avec le grand club l’an dernier. Seize matchs qui lui ont permis de confirmer ses prétentions : « j’ai réalisé que j’étais capable de jouer dans la Ligue nationale. La compétition est forte. Il y a beaucoup de talent et d’expérience à la ligne bleue des Bruins, mais je me suis entraîné tout l’été pour arriver prêt et en forme afin de percer la formation », a lancé le défenseur de 22 ans originaire de Val-d’Or, mais qui a passé sa carrière junior dans l’uniforme du club voisin et ennemi de Rouyn-Noranda.

Croisé à sa sortie du vestiaire des Bruins après une victoire de 3-1 aux dépens des Flyers, jeudi, à Philadelphie, Lauzon était visiblement satisfait de sa performance et de celle de son équipe.

Il y a de quoi!

Contre des Flyers qui misaient sur une majorité de réguliers, les Bruins avaient dépêché un club composé surtout d’espoirs. Le défi était donc grand pour Lauzon et ses coéquipiers. Et ce défi, les jeunes Bruins l’ont relevé.

Cassidy lui fait confiance

Avec Connor Clifton à sa droite, Jeremy Lauzon composait le premier duo des Bruins. Il a amorcé la rencontre contre le gros trio des Flyers : Sean Couturier au centre flanqué de Claude Giroux et du jeune Joel Ferabee qui pourrait entreprendre la saison à Philly. En 23 présences totalisant près de 21 minutes d’utilisation, le Québécois a adéquatement composé avec l’opposition. Il a décoché cinq tirs dont deux ont atteint la cible, asséné deux mises en échec, bloqué deux tirs et s’est rendu coupable de deux revirements. Il était sur la patinoire pour un but des Flyers, but que le défenseur Matt Niskanen a inscrit à l’aide d’un tir frappé qui a touché la lucarne au-dessus de l’épaule droite de Jaroslav Halak. Mais Lauzon était également sur la glace lorsque son partenaire Clifton a marqué le but d’assurance à la suite d’une échappée obtenue dès sa sortie du banc des pénalités.

Des 20 min 57 s qu’il a passées sur la patinoire, Lauzon en a disputées plus de sept alors que son équipe écoulait une pénalité. Une indication claire de la confiance que lui voue l’entraîneur-chef Bruce Cassidy.

« C’était mon premier match préparatoire de l’année. Mon premier match en quatre mois. J’avais hâte. Je suis content de ce que j’ai fait ce soir. J’espère rejouer rapidement afin de prouver que j’ai ma place avec l’équipe. Je sais que j’ai encore des choses à apprendre. Je dois être plus constant avec la rondelle. Être plus précis et rapide dans mes relances offensives. Mais comme je t’ai dit tantôt, la chose la plus importante est que je me suis prouvé que j’étais de calibre de la Ligue nationale. Le reste viendra avec le travail et l’expérience », de poursuivre le Québécois.

Congestion derrière Chara

Cette confiance affichée par Lauzon est justifiée. Du moins aux yeux de son entraîneur-chef Bruce Cassidy. « Il est vraiment près de Boston et de la Ligue nationale. On l’aime beaucoup et on croit qu’il est vraiment sur le point de faire le saut », a lancé le coach des finalistes de la coupe Stanley.

Que manque-t-il à Lauzon pour endosser définitivement un chandail noir et or avec un « B » sur la poitrine et non le « P » qui orne le chandail du club-école à Providence?

« Il manque de la place, réplique bien simplement Cassidy. Sur le flanc gauche, nous avons Zdeno Chara, Torey Krug, Matt Grzelcyk et John Moore déjà disponibles. Ça ne laisse pas beaucoup de place d’entrée de jeu. Mais dans l’éventualité d’une blessure, il pourrait facilement se retrouver avec nous. Surtout si c’était un gars comme Zdeno qui était blessé. Jeremy est un solide défenseur. Il a un bon gabarit. Il est physique. Il est difficile à affronter. On sait ce qu’il nous offre sur l’aspect défensif du jeu. On sait qu’il est fiable. Il doit améliorer son jeu avec la rondelle. Bon! On ne lui demandera jamais de se tailler une place en avantage numérique. Ce n’est pas son style et ce n’est pas ce qu’on attend de lui chez les Bruins. Mais il maximisera ses chances de demeurer à Boston en étant plus constant, plus rapide et plus précis avec la rondelle. Je ne peux faire de promesse tout de suite, mais je pourrais facilement voir Jérémy se retrouver à Providence avec le titre de premier défenseur à rappeler en cas de besoin », a conclu l’entraîneur-chef des Bruins.

En 16 matchs disputés avec les Bruins l’hiver dernier, Lauzon a inscrit son premier but dans la LNH. C’est le seul point à son actif... pour le moment.