Maintenant que la pause du Match des étoiles est chose du passé, que plusieurs joueurs et entraîneurs ont pris ces quelques jours de repos pour refaire le plein d’énergie sur le plan physique et psychologique, place au dernier droit de la saison. Un dernier droit qui sera segmenté de façon bien distincte d’ici la fin du calendrier régulier.

L’avant 29 février et l’après 29 février... La forte majorité des directeurs généraux de la Ligue nationale ont profité de la dernière fin de semaine pour lancer plusieurs lignes à l’eau dans le but de mettre la table pour les prochaines semaines. Il faut cependant comprendre que le contexte est bien différent pour chacun, surtout par rapport au positionnement de leur équipe respective.

Plusieurs expressions seront utilisées à gauche et à droite pour tenter d’expliquer ou de justifier la position prise par chacune de ses organisations : « acheteurs, acheteurs agressifs, acheteurs modérés, vendeurs, vendeurs modérés, ventes de feu, etc. ».

Du côté des formations déjà bien nanties, l’objectif premier sera de se donner cette notion de la profondeur dans la perspective de veiller tard au printemps prochain (élément non négligeable en raison du facteur blessure, entre autres).

Ces formations qui seront beaucoup plus à la recherche de joueurs de type « location », sans céder d’actifs qui pourraient être utiles à court terme, seuls des choix ou des jeunes espoirs à moyen ou long terme pourraient éventuellement servir d’appâts.

Pour ce qui est des formations qui seront engagées dans une lutte de tous les instants et qui s’accrochent tant bien que mal à la possibilité de participer à la danse du printemps, ce sont là des formations qui pourraient être davantage tentées à chercher le coup de circuit, au risque de se retrouver dans une surenchère potentiellement démesurée vis à vis l’offre et la demande d’ici la date butoir des transactions.

Il pourrait également s’agir de formations qui comptent sur des dirigeants plus lucides, c’est-à-dire que peu importe le type d’échanges qu’ils pourraient compléter, ça ne changerait rien vis à vis la possibilité de compétitionner pour les grands honneurs.

Des types de transactions qui en quelque sorte ne sont pas nécessairement synonymes de succès, là où il y aura inévitablement des gagnants, mais aussi de grands perdants.

Nous n’avons qu’à penser aux Capitals de Washington, en avril 2013, lors de l’acquisition du vétéran d’expérience Martin Erat des Predators de Nashville, en retour du surdoué Filip Forsberg. Il s’agit d’une des pires des transactions effectuées au cours des dernières années et ça aura fort possiblement été une des raisons du congédiement du directeur général à l’époque George McPhee, lui qui a occupé cette chaise pendant plus de 17 saisons, et qui aujourd’hui agit à titre conseiller spécial avec les Islanders de New York.

Pour les formations de bas-fonds du classement, aucun doute que celles-ci devraient se retrouver dans une position de force d’ici le 29 février prochain, question de maximiser la réelle valeur des joueurs mis à la disposition des autres formations, soit par l’acquisition de choix ou de jeunes espoirs pour les années futures.

Voici quelques exemples de joueurs autonomes sans compensation à la fin de la présente saison :

- Maple Leafs de Toronto : Michael Grabner, Shawn Matthias, Pierre-Alexandre Parenteau, Brad Boyes.

- Sabres de Buffalo : Carlo Colaiacovo, Mike Weber, Jamie McGinn, Chad Jonhson.

- Oilers d'Edmonton : Teddy Purcell

- Flames de Calgary : Jiri Hudler, David Jones, Kris Russell, Jonas Hiller, Karri Ramo,

- Jets de Winnipeg : Andrew Ladd, Dustin Byfuglien, Grant Clitsome

Voilà tous des noms de joueurs appartenant à de formations qui risquent fortement d’être exclues des présentes séries, ce qui va fort probablement alimenter les rumeurs au cours des prochaines semaines.

Tous ces joueurs seront accompagnés de plusieurs autres noms qui se rajouteront à la liste dépendant du classement d’ici le 29 février prochain. D’autres joueurs eux pourraient se retrouver dans ce lot en raison de leur statut contractuel, et ce, même s’ils évoluent avec des formations aspirantes aux honneurs.

En raison d’impasse contractuelle, ces derniers pourraient être monnayés au risque de ne pas tout perdre, par exemple des joueurs comme Kyle Okposo et Frans Nielsen chez les Islanders de New York.

Les prochaines semaines, comme chaque saison, s’annoncent intéressantes en raison des différentes possibilités existantes et cela laissera place à plusieurs spéculations et rumeurs fondées ou non fondées d’ici la date limite des transactions.

Les fameuses expressions « selon mes sources » et « en exclusivité » seront plus souvent qu’autrement utilisées en avant-plan dans tout ce cirque médiatique qui risque de survenir durant le mois de février.

Sénateurs et Canadiens en position fragile

Eugene Melnyk

Montréal et Ottawa : deux formations qui se cherchent, deux formations exclues du portrait des séries à ce jour et deux formations qui par le faible nombre de victoires en temps réglementaires ou période supplémentaires (excluant les victoires en tirs de barrage) sont nettement désavantagées vis à vis leurs opposants directs pour une place en séries éliminatoires en cas de bris d’égalité.

Il s’agit aussi de deux formations qui, malgré des styles de gestion complètement différents, font partie d’un lot d’équipe pour qui les prochaines semaines feront foi de tout dans certains choix qui pourraient s’imposer.

Chez les Sénateurs, le statu quo risque de prendre toute la place considérant que la formation ottavienne doit composer avec un budget plus restreint (« team budget ») et qui laisse peu de flexibilité au directeur général Bryan Murray.

À moins d’un revirement inattendu du propriétaire, Eugene Melnyk, qui pourrait venir rajouter un peu plus de dollars dans le tiroir-caisse, le lèche-vitrine, sans pouvoir d’achat réel comme par les années passées, risque d’être le scénario anticipé. J’irais même jusqu’à dire que les Sénateurs pourraient se retrouver dans la catégorie des vendeurs modérés.

À moins que le propriétaire apporte une attention particulière aux propos de son joueur franchise Erik Karlsson, qui, lors de la défaite face aux Sabres de Buffalo lors de la dernière sortie des Sénateurs avant la pause du Match des étoiles, a avoué publiquement que la situation était devenue difficile considérant le niveau d’inexpérience de certains jeunes joueurs de la formation.

Le capitaine faisait référence au fait que ces jeunes joueurs étaient utilisés de façon prématurée en remplacement des blessés et qu’ils sont présentement lancés dans la fosse aux lions, dans un contexte où chacune des parties revêt toute son importance dans le classement actuel.

Sans faire de démagogie, voilà des propos intéressants, qui laissent présager un certain message à la haute direction des Sénateurs. Un message qui veut dire qu’il est peut-être venu le temps de poser certaines actions dans le but de se donner les outils nécessaires pour lutter avec les principaux rivaux d’ici la fin du calendrier, au lieu de se retrouver exclus des présentes séries pour une quatrième fois au cours des six dernières campagnes.

Marc BergevinEntretemps, chez le Canadien, le message semble être de plus en plus clair. Après avoir effectué une sortie publique dans le but de calmer le jeu, Marc Bergevin a obtenu sa réponse, mais pas nécessairement celle anticipée. Affichant une seule victoire, en fusillade face aux Maple Leafs de Toronto, et deux défaites contre les Blue Jackets de Columbus, les problèmes du Canadien sont définitivement plus profonds que l’on pense.

Assistons-nous à un choc des générations au niveau du vestiaire ou à une certaine absence de leadership? La question demeure entière.

Or, pour Bergevin, deux situations se présentent. D’une part, l’option d’une transaction « choc » dans un avenir rapproché, question de changer la dynamique. D’autre part, malheureusement la solution la plus facile utilisée dans ce milieu, même s'il ne peut être tenu le seul et unique responsable de ce constat d’échec : le remplacement éventuel de l’entraîneur Michel Therrien.

Cette situation pourrait devenir inévitable, alors que la situation se corse et ça risque de s’agrandir plus que le temps avance. Chose certaine, l’absence de solution semble de moins en moins présente.

Aussi, d’être à la remorque de la possibilité de revoir Carey Price dans les prochaines semaines, dans des conditions optimales, semble de plus en plus illusoire. Et même si c’était le cas, rien ne pourra garantir que la Sainte-Flanelle serait toujours au plus fort de la lutte pour une place en séries.

Gary BettmanLe circuit Bettman se doit d’être inquiet de ne pas voir aucune de ses formations canadiennes être en posture de participer aux présentes séries éliminatoires, et ce, même avec encore plusieurs parties au compteur d’ici la fin du calendrier.

Faisant abstraction de la baisse constante du dollar canadien, l’intérêt du public pour le circuit, advenant l’absence des équipes canadiennes, risque de souffrir énormément, ainsi que les revenus potentiels pour les différents médias attitrés à la couverture du circuit.

Ayant un grand rôle à jouer dans le partage des revenus, l’absence de ces équipes canadiennes risque fortement de faire revoir à la baisse l’objectif visé de trois millions de dollars quant à la hausse du plafond salarial pour la prochaine saison.

Tout cela, sans considérer l’augmentation potentielle du montant retenu sur les salaires des joueurs en raison du système de partage des revenus établi depuis la nouvelle convention collective.

Un autre dossier à suivre...