QUÉBEC – Parmi l’imposant bassin de 60 joueurs au Boot Camp de Québec, Thomas Chabot pique la curiosité puisqu’il pourrait disputer sa première saison dans la LNH en 2017-2018 et il détient les atouts pour y parvenir avec fracas.

Le défenseur gaucher de 20 ans poursuit sa préparation estivale en participant à ce rendez-vous et il en profite pour déployer son style intrusif contre des adversaires de haut calibre.

Le moment est idéal pour tester le tout étant donné qu’il sait très bien qu’il attirera l'attention au camp d’entraînement des Sénateurs d’Ottawa. C’est tout simplement normal à la suite de son épatante dernière saison dans la LHJMQ et sa performance au Championnat mondial junior qui lui a valu le titre de joueur par excellence.

« Je vais arriver avec la même mentalité que l’an dernier. Je m’étais présenté au camp d’entraînement en voulant me tailler une place à temps plein. J’ai eu la chance de le faire pour le début de la saison sauf que je n’ai joué qu’un match. Je veux vraiment rentrer dans le club cette année et je souhaite leur forcer la main le plus possible », a expliqué Chabot qui avait affronté les Coyotes de l’Arizona le 18 octobre.

Renvoyé chez les Sea Dogs de Saint John au début novembre, Chabot a redoublé d’ardeur et il a bénéficié d’une aide précieuse pour accomplir la mission qu’il s’était fixée.

« On a souvent douté du fait que j’étais un défenseur bon dans les deux sens de la patinoire. C’était important pour moi de le prouver à tout le monde durant la dernière année. J’ai travaillé très fort avec mon entraîneur des défenseurs, Paul Boutilier », a raconté Chabot en citant cet homme de hockey réputé. 

« J’ai passé beaucoup de temps à étudier des vidéos et je sautais souvent sur la patinoire avant la plupart des joueurs… J’ai vu l’occasion qui se présentait avec le Championnat mondial junior, je savais que je serais le défenseur de confiance et j’ai voulu en profiter pour montrer que je pouvais jouer contre les meilleurs joueurs de mon âge. Ça s’est bien passé et j’étais bien satisfait », a relaté le patineur de la Beauce en marge de cet événement qui amasse des fonds pour la Fondation québécoise du cancer.

Pour les partisans qui ont eu la chance de constater son aisance sur la glace au cours des derniers mois, il serait difficile de parier contre les chances de Chabot de mériter un poste régulier avec les Sens. C’est encore plus plausible à la suite de la perte de Marc Methot.

S’il convainc l’entraîneur Guy Boucher et son adjoint Marc Crawford - qui chapeaute les défenseurs – de miser sur lui dès maintenant, Chabot se dit persuadé que sa progression ne dérogera pas de sa tangente actuelle.

« Je pense qu’ils peuvent m’aider beaucoup. En restant avec eux pendant seulement un mois, j’ai appris beaucoup autant sur la patinoire qu’à l’extérieur. C’est certain que je vais me développer encore plus si j’ai la chance de rester avec l’équipe pendant une saison complète », a commenté celui qui a souvent passé 30 minutes ou plus sur la patinoire lors des parties des Sea Dogs la saison passée.

Malgré son évolution évidente, Chabot ne se plaindra pas de la gestion parfois intransigeante de Crawford avec ses protégés.

« Évidemment, c’est différent du junior. Tout le monde doit être exigeant, c’est un travail. C’est comme mon père qui doit s’assurer de bien faire le sien tous les jours quand il va enseigner. Marc m’a beaucoup parlé et il a passé du temps avec moi, je me sentais choyé d’avoir cette chance. En même temps, je sais que rien ne sera facile au niveau professionnel », a évalué Chabot avec maturité.

Informé du décès du vénérable Bryan Murray, Chabot a vanté la passion de cet homme inséparable du hockey. Ce décès vient s’ajouter à la liste de tragédies ayant heurté les Sénateurs comme l’épreuve du cancer subie par la femme de Craig Anderson.

Un défi personnel et collectif pour Ouellet

Chabot espère donc s’établir dans la LNH sans tarder. Un autre défenseur québécois, Xavier Ouellet, n’a pas réussi à emprunter la voie rapide avec les Red Wings de Detroit qui sont réputés pour leur patience avec leurs espoirs.

Après avoir disputé ses 4 premières parties dans la LNH en 2013-2014, Ouellet a dû se contenter de 21 rencontres la saison suivante et seulement 5 en 2015-2016. Sa patience a finalement rapporté lors du plus récent calendrier avec 66 matchs. Xavier Ouellet

Malheureusement pour Ouellet, ça s’est produit alors que les Wings ont été écartés des éliminatoires à la suite d’une impressionnante séquence de 25 participations.

Ce contexte renferme tout de même du positif puisque Ouellet pourra participer à la relance de cette organisation.

« J’ai vraiment hâte que ça commence, j’ai signé un nouveau contrat de deux ans ce qui me donne deux saisons pour continuer à me prouver. Je suis vraiment excité par la nouvelle saison et le nouvel aréna », a déclaré l’athlète de 24 ans.

À son avis, son équipe a surtout souffert d’une carence expliquant cette conclusion décevante.

« Ça va prendre plus de constance, c’est vraiment ce qui a coûté cher la saison dernière », a ciblé l’ancien du Junior de Montréal et de l’Armada de Blainville-Boisbriand.

D’ailleurs, Ouellet entend exercer une influence considérable pour renverser la vapeur.

« Je crois que l’expérience va m’aider à jouer encore mieux. J’arrive au plateau des 100 matchs dans la LNH (96 au compteur) et ça paraît. Tu maîtrises mieux tes repères et tu sais davantage comment gérer tes matchs; je pense que ça fera une grosse différence », a affirmé le gaucher.

Le choix de deuxième ronde en 2011 se dit donc convaincu de pouvoir propulser son jeu de quelques crans. Cette évolution serait la bienvenue, car les fervents des Wings ne risquent pas de tolérer longtemps les printemps trop longs.

« C’est certain que la pression sera présente, mais ce n’est rien de nouveau. La dose sera peut-être un peu supérieure avec ce qui est arrivé l’an passé, mais c’est à nous de revenir en force », a conclu Ouellet qui était un acteur prépondérant de ses clubs dans le junior.