Au mois de janvier, les Golden Knights de Vegas performaient en deçà des attentes et l’organisation a choisi de procéder à un changement d’entraîneur afin de fouetter ses troupes. C’est dans ces circonstances que Peter DeBoer a succédé à Gerard Gallant au Nevada.

De prime abord, cette décision pouvait paraître osée. Les Knights n’étaient pas évincés de la course aux séries éliminatoires et Gallant avait brillé ces dernières années, raflant le trophée Jack-Adams et menant ce club d’expansion à la finale de la coupe Stanley à sa première année d’existence.

Sous la gouverne de DeBoer, Vegas a déployé ses ailes. Les Golden Knights trônent maintenant au sommet de la division Pacifique et sont l’une des formations les plus performantes en cette dernière étape du calendrier. Même que depuis le 13 février, la formation de la ville du péché a arraché huit victoires consécutives, avant de s’avouer vaincue face aux Kings dimanche soir.

Parfois, avec les années qui filent, le message d’un entraîneur ne passe plus, et ce indépendamment de ses compétences.

Les Kights explosent à l'attaque sous DeBoerDepuis l’arrivée de DeBoer, Vegas marque davantage de buts, car les Golden Knights foncent plus souvent au filet, exploitant ainsi la zone payante.

La clé pour marquer avec régularité dans la LNH est de lancer depuis l’enclave. Le tireur y bénéficie d’un angle optimal, alors que le temps de réaction du gardien y est minimal. Cela explique que près de 83 % des buts inscrits dans la LNH proviennent de cet emplacement.

Sous la gouverne de DeBoer, les Knights tirent plus fréquemment depuis l’enclave et le bas de l’enclave. Les gardiens adverses sont également forcés d’effectuer davantage de déplacements latéraux, alors que Vegas complète plus de passes dans l’enclave, ce qui se traduit par un nombre accru de tirs sur réception provenant de la zone payante.

Non seulement Vegas génère un volume plus important de tirs dangereux, mais une large proportion de ces lancers présente un coefficient de difficulté plus élevé.

Ce qui est d’autant plus intéressant, c’est que la différence de rendement offensif est encore plus marquée ces dernières semaines. C’est un indice probant voulant que DeBoer soit en train de mettre la formation du Nevada à sa main.

Rang de l'attaque de Vegas depuis le 13 févrierDepuis le 13 février, soit la période correspondant à une récolte de huit victoires en neuf parties pour Vegas, les Knights sont le club cadrant le plus de tirs depuis l’enclave et le bas de l’enclave pour une même période de temps.

Sous Gallant, Vegas avait de la difficulté à capitaliser, alors que seuls Detroit, Los Angeles, New Jersey et la Caroline affichaient de pires différentiels de buts marqués et attendus, ce qui est généralement caractéristique des clubs manquant cruellement de talent.

Cet algorithme suggérait que Vegas soit en sous-régime, se comparant à des formations flirtant avec le bas-fond du classement général. Les récentes performances des Golden Knights confirment cette hypothèse alors que Vegas bousille moins de chances de marquer.

Vegas encore plus impressionnant sous DeBoerDeBoer a visiblement su redonner confiance aux Golden Knights qui ne cessent de s’améliorer offensivement. Même que depuis le 13 février, Vegas inscrit en moyenne 0,7 but supplémentaire par rencontre comparativement à la période où Gallant en était l’entraîneur-chef.

Depuis l’arrivée de DeBoer, Vegas n’est pas seulement davantage performant à l’attaque, les Knights sont aussi globalement plus incisifs.

La statistique la plus frappante à cet égard est que Vegas génère un temps de possession supplémentaire de 62 secondes pour chaque tranche de 60 minutes de jeu sous DeBoer.

Ultimement, cela réduit considérablement le temps de possession de l’adversaire. Autrement dit, les Knights préfèrent désormais dicter l’action en étant en possession du disque plutôt que laisser leurs adversaires contrôler le rythme de la rencontre.

Vegas semble également être davantage combatif depuis l’arrivée de DeBoer, bondissant sur davantage de rondelles libres, soutirant plus fréquemment le disque à l’adversaire et bloquant un nombre impressionnant de tirs.

Ces gestes peuvent facilement passer sous silence, mais compliquent drôlement la vie des adversaires. Ce sont tous les joueurs des Knights qui semblent adhérer au plan de DeBoer. Tous mettent l’épaule à la roue, ce qui rapporte actuellement des dividendes.

Ce n’est pas sans hasard que Vegas accorde récemment un nombre beaucoup moins important de tirs sur réception provenant de la zone payante, ce qui facilite le travail de ses gardiens.

Lorsque chacun s’applique à réaliser avec brio ces petits détails, cela allège la tâche de ses coéquipiers. C’est un effet domino qui s’enclenche.

Personne ne saurait remettre en doute les qualifications de Gallant qui se retrouvera rapidement un nouveau poste, s’il le désire. Cependant, après trois saisons, son discours avait visiblement perdu de son lustre auprès de son vestiaire et un vent de changement était nécessaire.Désormais dirigé par DeBoer, Vegas semble pratiquement être inarrêtable à l’aube des séries. Un calendrier de la LNH comportant 82 parties est éreintant. Ce qui importe réellement est de conclure avec le vent dans les voiles pour bien commencer son périple en éliminatoires.