L’une des plus belles histoires des deux premières rondes éliminatoires fut certainement celle des Hurricanes. Après s’être qualifiés de peine et misère pour la danse printanière, les Hurricanes ont vaincu les champions en titre de la coupe Stanley, soit les Capitals de Washington, avant de balayer avec aplomb les Islanders de New York.

Ces victoires ont permis aux Hurricanes de surprendre de nombreux experts et amateurs, tout en plaçant à plusieurs joueurs de la formation américaine sous les feux de la rampe.

L’histoire de l’édition actuelle des Canes était avant tout le récit d’un club déterminé à déjouer les pronostics, à ébranler les conventions du monde du hockey et à gagner via l’effort incommensurable fourni par l’ensemble de son collectif.

Or, dans le monde du sport professionnel, le vent peut rapidement changer de direction et la Caroline l’apprend à ses dépens. Après seulement deux parties disputées à la finale d’association, les Hurricanes se trouvent déjà en bien mauvaise posture, alors qu’ils doivent combler un déficit de deux à zéro.

Cela ne veut pas pour autant dire qu’il faut tenir la Caroline pour battu. Par le passé, les Canes ont su se dresser face à l’adversité, notamment en remportant leur sixième et septième partie face aux Capitals de Washington, alors qu’ils faisaient face à l’élimination.

La troupe de Rob Brind’Amour sera assurément en mode « solution ». Ainsi, que devra faire la Caroline pour espérer revenir de l’arrière dans cette série?

L'avantage numérique des BruinsTout d’abord, les Hurricanes doivent trouver une façon de neutraliser l’avantage numérique des Bruins qui fait des ravages dans cette finale d’association.

Comparativement aux deux autres rondes précédentes, Boston ne fait pas davantage circuler le disque ou n’est pas plus souvent en possession de celui-ci pour un même temps de glace avec l’avantage d’un homme. En revanche, les Bruins complètent beaucoup plus de passes transversales en ces circonstances, ce qui désorganise complètement la boîte défensive des Hurricanes.

À la suite d’une passe transversale, le jeu bascule de côté, ce qui change tous les angles de passes et de tirs. Ainsi, les joueurs de la Caroline doivent se repositionner rapidement, ce qui leur cause présentement de nombreux maux de tête. Ultimement, cela a un effet domino qui permet à Boston de décocher un nombre impressionnant de lancers depuis la zone payante.

En effet, Boston profite de la désorganisation régnant au sein de l’unité défensive de la Caroline afin qu’un joueur se fasse oublier dans le bas de l’enclave. En temps opportun, les Bruins sont en mesure d’alimenter celui-ci avec brio, ce qui leur permet de décocher beaucoup de tirs depuis cet emplacement. C’est d’ailleurs depuis le bas de l’enclave que la formation de Bruce Cassidy a inscrit ses quatre buts marqués sur l’avantage numérique en finale d’association.

Afin de neutraliser l’attaque à cinq de Boston, la Caroline devra impérativement mieux protéger le bas de l’enclave en présentant une boîte défensive plus hermétique. De même, un autre moyen d’étouffer l’avantage numérique des Bruins sera d’éviter le banc des punitions.

Les Hurricanes n'arrivent pas à quitter leur territoireUne autre clé aux succès des Bruins est leur jeu en échec avant. Les attaquants de Boston pressent constamment les joueurs des Canes lorsqu’ils sont en possession de la rondelle dans leur territoire. Il en résulte que le porteur du disque finit souvent par commettre un revirement qui profite aux Bruins.

Les statistiques avancées confirment que pour un même temps de glace, le nombre de revirements commis par les Hurricanes dans leur territoire défensif est en hausse de 30 % depuis le début de la finale d’association.

Ultimement, cela se traduit par moins de sorties réussies par la Caroline, alors que Boston profite de ces bévues pour bourdonner en attaque. Cela explique notamment que la troupe de Bruce Cassidy passe plus de 30 secondes supplémentaires en possession du disque dans le territoire des Canes que ne l’ont fait leurs adversaires précédents.

Si la Caroline veut revenir dans cette série, elle devra faire fi de l’échec avant de Boston et réduire son nombre de revirements. Une piste de solution pourrait être de simplifier son jeu lors des sorties de zone, quitte à se défaire du disque si la pression est trop forte.

Depuis le mois de mars, les Hurricanes ont dû faire preuve d’une grande résilience. Certes, la Caroline se trouve présentement dans une posture inconfortable, mais cela n’a rien de nouveau. Il ne faudra pas se surprendre si les Canes rebondissent avec assurance, eux qui ont été si souvent repoussés dans leurs derniers retranchements au cours des derniers mois.