BROSSARD – Dire que Claude Giroux a failli ne jamais atteindre le junior majeur. Ignoré au repêchage du circuit ontarien, il a fini par obtenir une chance avec les Olympiques de Gatineau qui ont retiré son chandail, mercredi soir.
 
C’est intéressant de savoir que le frère de Claude Julien, Richard, a joué un rôle déterminant dans le parcours du sous-estimé qu’était Giroux. Il avait convaincu les dirigeants des Olympiques, dont l’entraîneur Benoit Groulx, de venir épier Giroux dans un circuit mineur.

Sans être tombé sous le charme sur le coup, Groulx avait accordé un essai à celui qui a fini par accumuler une quantité astronomique de points (321 en 187 matchs). Le droitier a franchi le plateau des 100 points à ses trois années avec les Olympiques et que dire de sa production de 51 points durant les éliminatoires du printemps 2008 lorsque Gatineau a soulevé la coupe du Président.
 
À partir de sa deuxième année avec les Olympiques, Giroux a pu compter sur un partenaire idéal en Paul Byron qui a gravi les échelons selon un parcours très similaire.
 
Byron n'allait pas rater cette soirée bien spéciale pour son ami et ancien coéquipier. Il était heureux de souligner le parcours exceptionnel de Giroux dans la LHJMQ.
 
« La coupe du Président en 2008, c’est l’une de mes meilleures expériences au hockey. C’était une année incroyable, notre trio était sur une autre planète, on avait beaucoup de plaisir ensemble », a raconté Byron.
 
Très rapidement, Giroux est devenu une inspiration pour Byron à son arrivée dans le circuit Courteau.
 
« Il me montrait comment travailler et être un bon professionnel. Ça m’a donné de la confiance de voir son succès. Je n’avais jamais vu un joueur avec autant de talent et une si grande éthique de travail. Toutes les personnes qui ont pu le voir dans le junior savaient qu’il était un joueur spécial », a vanté Byron.
 
Pour la finale de cette coupe du Président, Giroux et Byron se mesuraient aux Huskies de Rouyn-Noranda qui comptaient sur la recrue Nicolas Deslauriers.
 
« Claude, c’est un joueur exceptionnel. Je me souviens quand il pognait le puck à Robert-Guertin, ça criait partout Giroux-Giroux ! », a confié Deslauriers, mercredi matin.  
 
« J’avais 16 ans donc tout m’impressionnait de son jeu : sa vitesse, sa vision et sa production. Lui et Paul étaient très dynamiques même en séries », a ajouté Deslauriers.
 
Si on avait levé le nez sur lui auparavant, ça semblait de plus en plus évident qu’il se vengerait dans la LNH. Repêché au 22e rang en 2006, Giroux produit à près d’un point par match (738 points en 798 parties) et il a même réussi une saison 102 points en 2017-2018.  
 
« Il a du succès depuis ses débuts dans la LNH, ce n’est pas pour rien. Il déteste perdre et ça paraît », a noté Deslauriers.
 
En tant que défenseur, Jordie Benn a souvent eu à limiter les dégâts contre Giroux.
 
« Si tu arrêtes de le regarder pendant une fraction de seconde, il réussit à disparaître ! Je n’ai pas encore compris comment il fait pour réussir ça, c’est fascinant parce qu’on parle de hockey à cinq contre cinq sur une petite patinoire. Il finit par compléter un jeu quelques instants plus tard et la rondelle se retrouve dans le filet. Ce qu’il fait avec la rondelle, c’est phénoménal », a souligné Benn.
 
De son côté, Nate Thompson a été confronté à son trio depuis bien des années en plus de l’affronter pour les mises au jeu.
 
« Il est tellement dynamique et talentueux, mais je pense qu’on ne parle pas souvent de tous les petits détails qu’il parvient à accomplir. Il est excellent pour les mises au jeu, il se débrouille très bien en infériorité numérique. C’est un athlète intelligent qui travaille très fort, il ne laisse pas sa place sur la patinoire, je peux vous le dire. On finit souvent par oublier qu’il est toujours parmi l’élite offensive. Il ne reçoit pas toute la reconnaissance méritée à mon avis », a avancé Thompson.
 
Giroux rejoint donc des noms prestigieux comme Luc Robitaille, Martin Gélinas, Guy Rouleau, Maxime Talbot et José Théodore.