MONTRÉAL – Avec un grand sourire au visage, Maxime Comtois s’est empressé d’enlacer son grand chum, Antoine Morand, par le cou. Le geste d’amitié semblait dire : « C’est fait, on vient de finir une autre étape importante ensemble et il ne reste qu’à attendre après le repêchage. »

Comtois pouvait bien être soulagé. En effet, le camp des espoirs de la LNH est loin d’être reposant avec les éreintants tests physiques ainsi que les entrevues poussées auxquelles les joueurs doivent se soumettre.

Le processus s’avère encore moins facile pour un joueur comme Comtois qui n’a pas été en mesure de combler les attentes offensives placées à son endroit pour sa deuxième saison dans la LHJMQ.

Ainsi, après avoir été souvent questionné à ce sujet par les journalistes, Comtois a eu droit au même traitement par les dirigeants des organisations.

« Il y a eu beaucoup de questions auxquelles je m’attendais avec la saison que j’ai connue », a convenu Comtois avec honnêteté. « Je leur répondais pas mal la même chose que je disais pendant l’année. »

Maxime ComtoisDans l’adversité, Comtois s’est accroché et il a inscrit un but lors du match des meilleurs espoirs de la LCH. Après la partie, il s’était permis de lancer, avec un sourire en coin, « vous allez peut-être arrêter de m’en parler ».

Comtois pourrait donc se réjouir que le tout soit enfin terminé.

« Je ne sais pas si ça va finir un jour », a-t-il réagi en riant. « C’est le travail des journalistes, ils cherchent à savoir ce qui se passe. Tu apprends avec ça, j’ai pu le faire et j’ai hâte à l’an prochain. »

Fort sympathique en entrevue, le colosse de six pieds deux pouces et 200 livres a expliqué comment cet obstacle l’a aidé à grandir.

« C’est arrivé à mon année de repêchage et ça devient un autre outil dans mon coffre. Je pense que tous les joueurs vont connaître au moins une saison difficile. On en a une preuve avec Patrice Bergeron cette année et Sidney Crosby avait connu un mauvais départ l’an passé. Ça fait juste prouver que même les meilleurs joueurs au monde traversent des périodes comme ça », a exposé Comtois qui peut évoluer aux trois positions en attaque.

Comme n’importe quel jeune, l’appui des amis remplit un rôle colossal au quotidien. Comtois a eu le privilège de se tourner vers Antoine Morand, l’un de ses meilleurs amis, avec lequel il a évolué aux niveaux Bantam et Midget AAA. Même si plus de 650 kilomètres séparent Victoriaville de Bathurst – où Morand évolue avec le Titan – leur amitié est demeurée précieuse.

« On a toujours été assez proches et on continue de se parler malgré la distance. On a connu deux saisons différentes et j’étais extrêmement content pour lui. On essayait de ne pas trop en discuter parce qu’on en entend déjà assez parler de plein de monde. Entre nous, on parlait souvent d’autres choses », a exprimé Comtois.

Le patineur originaire de Longueuil peut également compter sur l’appui d’anciens entraîneurs.

« On oublie souvent que ce sont des jeunes. On regarde une histoire comme celle de Frédérick Gaudreau qui ressort beaucoup parce qu’il n’y avait aucune attente envers lui. Personne ne le connaissait et boum, il devient une belle histoire. Pour Maxime, il y avait des attentes pour sa deuxième année et il était plus surveillé. Les gens disent qu’il y a eu une mauvaise année parce qu’il n’a pas eu les chiffres désirés, mais il s’est amélioré dans des éléments qui ne se voient pas dans les statistiques », a maintenu Bruce Richardson qui l’a dirigé à son année recrue à Victoriaville.

« Je n’ai aucune crainte qu’il sera en mesure de rebondir et connaître une belle carrière parce que c’est un jeune homme très mature qui aborde le hockey avec sérieux. C’est un professionnel dans tous les sens du mot. En plus de la pression du repêchage, il ne faut pas oublier tous les changements qui sont survenus chez les Tigres avec le congédiement de Richardson, la nomination et le départ d’Éric Veilleux. Ça peut nuire à un jeune de 17 ans », a ciblé Steve Hartley qui l’a encadré dans le Midget AAA à Châteauguay.

La suite de l’histoire lui appartient

Il y a un an, les prévisions laissaient présager que Comtois serait sélectionné tôt en première ronde. Sa baisse de production (51 points après une saison recrue de 60 points) a provoqué des répercussions si bien que ses chances sont minces d’être choisi lors de la première soirée du repêchage.

Deux recruteurs ont accepté de décrire leur vision de cet attaquant polyvalent.

« C’est sûr qu’il n’a pas connu sa meilleure année, mais c’est quand même un joueur assez complet. C’est un gros bonhomme, un attaquant de puissance qui va devant le filet et qui n’a pas peur de bousculer des adversaires même s’il ne le fait pas beaucoup. Il a produit partout où il est passé. Est-ce que cette baisse s’explique par l’équipe, le stress du repêchage ? Il est peut-être moins offensif qu’on pensait, mais il faut garder en tête qu’il a eu de bonnes statistiques avant. C’est un joueur complémentaire qui va définitivement se rendre dans la LNH », a mentionné le premier.

« Je le vois plus comme un attaquant d’énergie, un joueur combatif qui va devoir continuer à améliorer ses habiletés en espaces restreints et avec la rondelle. Il devra aussi s’assurer d’être assez physique à toutes ses présences ce qui va peut-être lui permettre de faire sa marque ou de développer une identité. Quand les attentes sont là, certains s’imposent trop de pression sur les épaules. Je suis convaincu que c’est quelque chose qui l’a affecté », a témoigné le deuxième intervenant consulté.

L’équipe qui prononcera son nom se retrouvera avec un actif intrigant. Comtois se verra confier une occasion en or de prouver que la tangente de sa carrière sera ascendante.

« J’ai toujours dit que mettre la casquette au repêchage, c’est différent d’enfiler le casque au camp d’entraînement. Être repêché tôt, ça fait surtout que tu manges moins de popcorn dans les gradins. Une fois rendu au camp d’entraînement, tous les choix sont présents et tu dois être prêt pour le défi.

« Je n’aurais pas peur de parier de l’argent qu’il sera capable d’atteindre son but », a mis en contexte Richardson.

Pour ceux qui cherchent une comparaison du côté de la LNH, les suggestions sont moins nombreuses. En précisant qu’il ne parle que du hockeyeur et non de la personnalité, Hartley a nommé Benoit Pouliot (244 points en 551 matchs). Quant à Stéphane Leroux, il voit en lui des airs de Patric Hornqvist et Chris Kunitz.