(RDS) - Sidney Crosby ne cesse d'épater les amateurs de hockey depuis son tout jeune âge. La visite à Montréal de l'attaquant des Penguins de Pittsburgh est très attendue. Il faut dire que les Québécois l'ont adopté dès ses premiers coups de patins avec l'Océanic de Rimouski.

Au-delà des records et des marques établies par Crosby lors de son passage avec l'Océanic, la plupart des intervenants retiennent son désir de toujours vouloir être le meilleur et sa façon de prêcher par l'exemple.

"Les joueurs vous diront qu'il est un modèle et qu'ils essayaient de le suivre, assure son ancien entraîneur Doris Labonté. Pas seulement pour ses talents de hockeyeur, mais aussi à cause de sa personnalité. Il ne se permettait pas de relâchement et il n'en acceptait pas des autres. Il avait un objectif et il savait quoi faire pour l'atteindre. "

"Il était toujours le premier sur la patinoire lors des entraînements et le dernier à quitter, se rappelle Patrick Coulombe, son ancien coéquipier maintenant avec les Canucks. Les autres n'ont d'autre choix que de le suivre. Il est un grand leader. Il n'était pas celui qui parlait le plus dans le vestiaire, mais sur la glace il montrait l'exemple à chaque présence sur la patinoire."

Dans une maison de la rue des Jésuites à Rimouski, Crosby a passé deux ans avec Christian Bouchard, qui lui servait aussi de tuteur et de professeur de français. Bouchard a été un témoin privilégié de l'apprentissage de la langue française par Crosby.

"Il posait toujours des questions, se souvient-il. Souvent, pour les entrevues, on préparait ses textes en anglais et en français. Il pratiquait son français et y prenait de la fierté."

Lorsque l'Océanic a réclamé Crosby en juin 2003, la formation savait qu'elle mettait la main sur un joueur spécial, mais aussi sur une personne spéciale.

"Ça a été une lune de miel extraordinaire, se remémore Maurice Tanguay, le propriétaire de l'équipe. Je me suis bien entendu avec ses parents. Ils adorent leur fils et ils veulent qu'il connaisse une belle carrière. J'ai toujours eu une bonne relation avec la famille. Sidney était comme un fils pour moi. On jasait toujours ensemble."

"Je pense que la chose la plus importante à propos de Sidney Crosby, c'est sa personnalité et le genre d'être humain qu'il est. Ce qu'il dégageait, la richesse intérieure qu'il avait déjà développée", croit Michel Germain, le descripteur des matchs à la radio de l'Océanic.

Yannick Dumais était l'ange gardien de Crosby et lui servait de guide avec les médias et auprès des amateurs après les matchs.

"Pour moi, c'est très flatteur et c'est une fierté de pouvoir dire que je le connais, dit-il. Il est même devenu un ami. Nous avons eu l'occasion de se parler régulièrement. D'avoir contribué à son développement dans ses relations avec les médias me rend très fier."

Superstitieux et généreux

Sidney Crosby est un joueur extrêmement superstitieux. Chaque petit détail, chaque élément qui pouvait faire une différence dans le résultat d'un match, vous pouvez être assuré qu'il y voyait.

"Ses superstitions pouvaient devenir fatigantes, jure Labonté. La place où on était allé manger la dernière fois qu'on avait visité telle ville, la chaise sur laquelle j'étais assise, la cravate que je portais… Je ne pense pas qu'il croyait vraiment à ça, mais c'était sa façon de se faire du plaisir, de relaxer. La pire, c'était sa fameuse casquette des Nordiques. Elle était sale, maganées, mais il continuait de la mettre et on continuait à gagner. À un moment donné, on l'avait cachée. On n'avait pas eu le droit de le refaire souvent. Quand il était fâché, il était fâché!"

Lorsque Crosby a touché un généreux boni de signature lors de son entente commerciale avec Reebok, il a tenu à en faire bénéficier tout son monde.

"Il a donné des cadeaux à tout le monde qui était dans l'autobus, raconte Michel Germain. Qu'il ait partagé son boni avec tous les gens avec qui il voyageait depuis deux ans, ça m'impressionne énormément."

Au fond, Crosby mettait tout en oeuvre pour bien paraître sur la patinoire, mais aussi hors de la glace.

"Il aimait beaucoup l'image qu'il dégageait à l'extérieur de la glace, assure Dumais. Il n'est pas une tête enflée, mais c'est un bonhomme qui prenait soin de son image. Essayer d'être le plus parfait possible.

"Il allait patiner sur les patinoires extérieures à 6h00 du matin avant de venir rejoindre ses coéquipiers à 9h00, s'exclame M. Tanguay. Il était exceptionnel. Il était mature comme un gars de 25 ans."

"Pour tous les joueurs qu'il a côtoyés en deux saisons à Rimouski, le numéro 87 restera quelqu'un de très spécial."

"C'est certain qu'un jour, je vais dire à mes enfants avec une grande fierté que j'ai évolué avec ce gars-là", imagine Coulombe.