De la grande visite dans le camp américain
MONTRÉAL – Après s'être soumis à la traditionnelle photo d'équipe, mardi matin, les joueurs américains ont défilé à une extrémité de la patinoire du Centre Bell pour une série de portraits thématiques.
Kyle Connor et Connor Hellebuyck, fiers représentants des Jets de Winnipeg, ont pris la pose ensemble. Même chose pour le lourd contingent des Rangers de New York composé de J.T. Miller, Vincent Trocheck, Chris Kreider, Adam Fox et le directeur général Chris Drury. Tous les joueurs qui sont capitaines de leurs équipes respectives ont aussi été rassemblés dans le même cliché.
À un certain moment, un homme à la glorieuse moustache est venu s'immiscer entre Kreider, Matthew Boldy et Noah Hanifin. Son visage est désormais trop facilement reconnaissable. Il s'agit de Guy Gaudreau, le père de Johnny et Matthew Gaudreau, tragiquement décédés l'été dernier dans un accident de la route.
Comme l'ont fait les Flyers de Philadelphie, les Flames de Calgary et les Blue Jackets de Columbus plus tôt cette saison, les dirigeants de l'équipe américaine ont invité Gaudreau à passer du temps dans leur environnement en amont de la Confrontation des 4 nations. Il a participé à un dîner d'équipe lundi soir et est resté sur la glace pour la séance d'entraînement le lendemain matin.
Le directeur général de la sélection américaine, Bill Guerin, n'a pas donné de détails sur la durée du séjour du père endeuillé avec son groupe, mais « c'était important pour moi qu'il soit ici », a-t-il affirmé. L'équipe américaine réservera aussi un casier dans son vestiaire pour y accrocher un maillot de Johnny Gaudreau.
« Les entraîneurs le voulaient sur la glace pour la pratique et les joueurs le voulaient dans la photo. L'esprit de ses fils est avec nous et c'est un plaisir de l'avoir dans l'entourage de l'équipe », a dit Guerin.
Les trois joueurs qui se sont fait photographier avec Gaudreau ont en commun d'avoir joué leur hockey universitaire à l'Université Boston College, la même institution fréquentée par ses défunts fils. En plus d'avoir joué avec Johnny pendant quatre saisons à Calgary, Hanifin a été le coéquipier de Matthew pendant sa seule saison dans la NCAA.
« On patinait ensemble avant l'entraînement et on parlait des courbes de nos palettes et du flex de nos bâtons. C'est un vrai passionné de hockey. Plusieurs gars dans l'équipe connaissaient très bien Johnny, étaient ses bons amis, alors plusieurs de nos visages lui sont familiers. On aimerait qu'il puisse rester jusqu'à la fin. »
« Nos parcours s'étaient croisés dans le passé, mais c'était la première fois que je le rencontrais hier soir, s'emballait Boldy. Je trouve que sa présence aide à mettre les choses en perspective. Bien sûr qu'on veut gagner, on veut bien faire, mais il faut aussi profiter de tous les moments que ce tournoi nous apporte et s'amuser. De toute façon, quand on prend du plaisir, la qualité de notre jeu est généralement affectée positivement. »
Guy Gaudreau n'est pas le seul invité spécial des dirigeants de l'équipe des États-Unis. Mike Eruzione et Mike Modano accompagnent aussi les représentants du drapeau étoilé.
Aujourd'hui âgé de 70 ans, Eruzione a donné la victoire aux grands négligés américains lors du Miracle des Jeux olympiques de Lake Placid en 1980. Modano a représenté son pays à plusieurs compétitions internationales. Il faisait partie de l'équipe qui a remporté l'or à la Coupe du monde en 1996.
« [Le film Miracle] est l'un de mes films favoris, s'emportait Matthew Tkachuk. C'est en le regardant que j'ai appris à connaître le nom de tous ces joueurs qui ont écrit une page d'histoire. Je sais que tout ce qu'on retrouve dans le film n'est pas nécessairement arrivé dans la vraie vie, mais justement, c'était cool de pouvoir en parler avec lui et d'écouter ses histoires. »
« J'ai pas mal parlé avec Mike Modano, a partagé Connor Hellebuyck. On a grandi dans la même région du Michigan, on a joué sur les mêmes patinoires dans notre jeunesse. Il a l'air aussi jeune qu'à ses belles années, ça nous a bien fait rire. C'est rare de décrire ce que de telles rencontres peuvent créer. J'ai l'impression de me sentir plus connecté à l'équipe et au programme grâce à ça. »