CHICAGO – Cole Caufield sera-t-il le prochain Alex DeBrincat? Avant le repêchage, ils ont été plusieurs recruteurs à comparer l’espoir du Canadien à l’impressionnant attaquant des Blackhawks de Chicago. Même Tony Granato, le nouvel entraîneur de Caufield, a utilisé cette référence pour décrire celui qui poursuivra son développement avec les Badgers de l’Université Wisconsin.

 

DeBrincat a eu vent de cette histoire et ça lui fait bien plaisir que son nom soit utilisé comme comparatif pour un hockeyeur affichant un tel potentiel. Il faut savoir que les petits joueurs se tiennent entre eux; on sent qu’ils s’entraident et qu’ils poussent les uns pour les autres afin que ça fonctionne pour chacun dans la LNH.

 

« Je lui ai parlé un peu avant le repêchage. Sa situation est un peu différente de la mienne dans le sens que bien des prédictions le plaçaient aussi haut qu'au troisième rang au repêchage et d’autres plus bas. C’est pas mal cool ce qui est arrivé avec lui. Il a été choisi en première ronde et c’est assez bien de sortir au 15e rang. En fait, c’est pas mal haut pour un gars petit comme lui. C’est bien de voir la LNH emprunter cette direction et ne plus craindre autant de repêcher de petits joueurs », a confié DeBrincat, qui avait été sélectionné au 39e échelon en 2016, lors de tournée médiatique des joueurs de la LNH à Chicago.

 

« C’est plutôt difficile de passer sur un joueur comme lui. Il a l’air pas mal bon », a ajouté DeBrincat qui était, selon quelques personnes, dans la mire du CH en 2016.

 

Le patineur de 21 ans n’était pas surpris de répondre à plusieurs questions sur ce sujet. Il considère d’ailleurs que Caufield possède un avantage sur lui.

 

« Il peut tellement placer la rondelle dans de si petites ouvertures, je l’ai vu marquer plus d’un but de cette manière. Il est probablement donc un peu plus précis que moi. Il semble être un bon joueur, un peu différent, mais très semblable dans le sens qu’on possède un petit gabarit et on adore compter des buts », a répondu DeBrincat au RDS.ca.

 

Après des récoltes de 52 points (dont 28 buts) et 76 points (dont 41 buts) lors de ses deux premières campagnes dans le circuit Bettman, DeBrincat frôle l’élite des athlètes moins imposants. Pour lui, les Patrick Kane et Johnny Gaudreau demeurent les modèles à suivre.

 

« C’est rafraîchissant de voir de petits joueurs exceller autant, ce sont les grandes vedettes des petits joueurs de la LNH si on peut dire. Sans eux, je ne serais sans doute pas dans la LNH aujourd’hui. Je comprends que toutes les équipes aiment encore leurs gros gars, mais c’est bien de voir l’ouverture », a décrit le droitier originaire du Michigan.

 

Une partie du mérite revient aussi aux Hawks qui lui ont laissé suffisamment de liberté pour s’exprimer sur la patinoire.  

 

« Dans le junior, tu apprends de tes erreurs, tu commences à réaliser ce que tu peux essayer sans que ça ne vire mal. Mais avec ma façon de jouer, on m’a laissé jouer sans craindre de faire des erreurs », a souligné le sympathique patineur de cinq pieds sept pouces.

 

Alex DeBrincatAvec la progression qu’il a affichée, DeBrincat s’est classé dans le top-10 des buteurs de la LNH dès sa deuxième saison. Plusieurs observateurs s'interrogent à savoir si son talent lui permettra de se hisser près du sommet là où les joueurs marquent régulièrement 50 buts par année pour l’obtention du trophée Maurice-Richard.  

 

« J’aimerais croire que je peux [appartenir à cette catégorie]. Mais pour ce qui est des joueurs qui comptent 50 buts année après année, ça se résume pas mal à [Alex] Ovechkin, a précisé DeBrincat en souriant. J’aimerais compter autant de buts que lui, mais c’est difficile à dire. C’est l’un de mes objectifs d’être dans le portrait tous les ans, sauf que je veux gagner avant tout et aider mon club de plus d’une façon. »

 

Voilà où il ouvre la porte vers un côté moins poli de son arsenal. Loin d’être mauvais défensivement, il n’a pas été satisfait de cet aspect en 2018-2019.   

 

« Je trouve que je peux être meilleur à ce chapitre. Mon jeu défensif a été un peu moins bon l’an dernier. Notre équipe, dans l’ensemble, n’était pas très bonne pour empêcher les buts adverses et on travaille là-dessus pour la prochaine saison. Personnellement, j’ai peut-être un peu triché et je veux m’ajuster. On veut créer de l’attaque sans tricher, sans prendre de raccourcis », a-t-il souhaité.

 

Le rendement de DeBrincat repose également sur les prestations collectives. La saison dernière, l’entrée en scène du jeune entraîneur Jeremy Colliton n’a pas permis aux Hawks d’accéder aux éliminatoires.

 

« Je pense qu’on sera une bien meilleure équipe que l’an passé. Un camp d’entraînement complet sous les ordres de Jeremy sera très utile. La transition avec un nouvel entraîneur a été un peu plus longue qu’on le prévoyait. Tout ça a fini par nous coûter des matchs. C’était totalement de la faute des joueurs, il avait implanté un bon système », a jugé l’attaquant.

 

Colliton a été nommé en poste le 6 novembre, mais c’est surtout à partir de la fin décembre que les Blackhawks ont retrouvé une partie de leurs repères.