Dimanche dernier, les Panthers de la Floride ont célébré l’Halloween en avance et leur entraîneur Gerard Gallant s’est assuré d’effectuer une brève visite sans toutefois revêtir de déguisement.

S’il avait eu à le faire pour le plaisir, Gallant aurait pu opter pour un costume de magicien pour imager le tour de force défensif qu’il a opéré jusqu’à maintenant avec sa nouvelle formation. 

Bien sûr, le premier quart de la campagne n’a même pas été franchi, mais les Panthers ont réussi un impressionnant revirement de situation au chapitre des buts alloués à l’adversaire. Après un portrait préliminaire de sept matchs pour un dossier de 2-2-3, la formation floridienne semble s’être débarrassée de ses habitudes trop généreuses. À preuve, elle avait conclu la saison 2013-2014 à l’avant-dernier rang de la LNH avec un total de 268 concédés tandis qu’on la retrouve dans le top-10 quelques mois plus tard. 

Jusqu’à présent, les hommes de Gallant ont limité leurs opposants à un but ou moins en temps régulier dans quatre de leurs sept rencontres ce qui n’est pas banal pour cette organisation qui cherche à reprendre du poil de la bête.

« On ne veut pas reproduire notre rang au classement de l’an dernier et les joueurs sont très positifs et confiants jusqu’à maintenant. Ça se reflète en partie dans notre jeu et on pourra obtenir du succès si on continue de contenir l’adversaire comme c’est le cas présentement. Bien sûr, il faudra parvenir à compter plus souvent, mais on travaille là-dessus », a raconté Gallant, conscient que le total de 10 buts comptés est très décevant.  

Ce travail défensif a permis aux Panthers de récolter six points sur une possibilité de huit lors d’un séjour de quatre parties à l’étranger contre les Sabres, les Capitals, l’Avalanche et les Coyotes.

À un certain point, l’ancien adjoint de Michel Therrien se dit étonné par cette efficacité précoce.

« Je suis surpris qu’on se débrouille aussi bien sans la rondelle. Quand un nouvel entraîneur arrive avec un système différent, les joueurs sont parfois hésitants dans les premiers matchs, mais ça fonctionne bien présentement », a-t-il affirmé mardi en entrevue au RDS.ca.

Roberto LuongoGallant attribue avant tout cette prestance défensive à leur gardien numéro un, Roberto Luongo, qui a été employé dans six matchs sur sept.

« Il a été merveilleux et il est notre joueur clé présentement. Il est parvenu à nous garder dans le coup à tous les matchs. Outre une période moins réussie pour nous contre les Devils, il a été notre meilleur joueur et il exerce un rôle de leadership au sein de notre équipe », a confié Gallant avec reconnaissance.

« Ça commence vraiment avec le travail de nos gardiens et notre groupe a adhéré à notre effort collectif dans notre territoire. Toutes les équipes mettent l’accent là-dessus et nous avons réussi, mais la saison demeure jeune », a-t-il enchaîné.

De retour avec son ancienne organisation, Luongo se retrouve dans un climat plus propice que celui de ses dernières saisons à Vancouver pour influencer positivement ses coéquipiers. En plus de Luongo, les vétérans attirés en Floride durant la saison morte participent à cet effort.

« Nous avons ajouté six vétérans pour cette saison (Jussi Jokinen, Shawn Thornton, Willie Mitchell, Dave Bolland, Derek MacKenzie et Al Montoya). On entend souvent que notre équipe est très jeune et c’est vrai que nous misons sur de très bons espoirs, mais on dispose aussi d’un noyau intéressant de vétérans qui s’occupent du leadership », a noté Gallant en vantant l’apport de Mitchell, le capitaine.

Ce contexte revampé permet au groupe d’aborder les défis qui se présentent avec une attitude revigorée.

« Je suis convaincu que l’ambiance est différente (cette saison). Tout le monde sent la présence plus significative des vétérans. Avant tout, ils sentent qu’ils ont une chance de gagner tous les soirs, ce qui n’était pas nécessairement le cas la saison dernière. Parfois, les joueurs n’étaient pas assez confiants en entamant certains matchs », a révélé Gallant sur l’équipe qui s’était contentée d’un dossier de 29-45-8 incluant une série de 9 revers.

Un entraîneur à l’image de son équipe

Comme il le décrit, les Panthers représentent un adversaire plus coriace grâce à la dose d’expérience dénichée par les dirigeants. De la même façon, Gallant se considère un meilleur entraîneur à sa deuxième tentative à la suite de ses mandats accomplis comme adjoint avec le Canadien et les Islanders ainsi que celui comme entraîneur-chef des Sea Dogs dans la LHJMQ.

« Je ne dirais pas que je fais des choses différentes, mais je les accomplis avec plus de vécu et ça m’aide énormément. À ma première occasion comme entraîneur, mon bagage était assez limité derrière un banc de la LNH. J’ai appris plusieurs choses au fil du temps et ça me permet d’être plus à l’aise et confiant dans mon travail quotidien », a convenu celui qui a disputé 615 matchs dans la LNH.

Sa contribution et celle des piliers de l’organisation procurent un climat favorable pour l’éclosion du premier choix au dernier repêchage, Aaron Ekblad. Le défenseur de 18 ans frôle déjà les 22 minutes d’utilisation moyenne et il ne déçoit pas, loin de là. 

Aaron Ekblad et Chris Neil« Il a été sensationnel dès le départ. Il s’est amélioré et il profite du fait qu’il est très costaud pour son âge. Son gabarit (six pieds trois pouces et 216 livres) l’aide à jouer avec confiance et intelligence. Soupy (le surnom de Brian Campbell) est son partenaire et il l’aide beaucoup dans son développement », a jugé Gallant à propos d’Ekblad qui a amassé deux mentions d’aide.

Malgré ces signes encourageants, les Panthers doivent améliorer plusieurs aspects de leur rendement. Si Gallant se dit heureux de ses débuts, il désire surtout s’assurer que son équipe devienne constante tout au long de la saison.

Les Panthers auront l’occasion de faire un autre pas dans cette direction jeudi soir alors qu’ils accueilleront les Coyotes. Du même coup, les Panthers retrouveront leurs partisans qui ont été peu nombreux à assister à leurs matchs.

« On se présente seulement à l’aréna avec le désir de nous défoncer sur la patinoire, on ne peut pas se soucier de cet aspect. On se concentre à bâtir une équipe solide et on sait que les fans reviendront en plus grand nombre quand nous jouerons de l’excellent hockey », a conclu Gallant qui affrontera le Canadien et Therrien pour une première fois le 30 décembre devant une foule qui risque de se ranger derrière le clan montréalais.