Tant attendue, la date limite des transactions n'aura finalement été que très peu animée dans l'Est. Aucune équipe n'a fait un pas de plus vers la coupe Stanley, si bien que les Bruins et les Rangers sont toujours les deux prétendants à battre dans l'Association.

Les directeurs généraux actifs n'ont fait qu'apporter un peu de profondeur à leur formation afin de pallier à d'éventuelles blessures.

À commencer par les Bruins qui, privés de Nathan Horton, ont notamment rapatrié le vétéran Brian Rolston des Islanders. Doté d'un bon lancer frappé, l'attaquant était surtout utilisé au point d'appui lors de son précédent séjour à Boston entre 1999 et 2004. Il risque d'occuper un rôle semblable au sein de la troupe de Claude Julien.

Ayant également fait l'acquisition des défenseurs Mike Mottau et Greg Zanon, les champions en titre de la coupe Stanley mise sur la robustesse, le talent et un excellent gardien pour rééditer leurs exploits de l'an dernier.

Leurs principaux rivaux, les Rangers de New York, ont semble-t-il tout fait pour acquérir le convoité Rick Nash, mais en vain. C'est aussi bien ainsi.

Pour ce faire, Glen Sather aurait dû sacrifier trois joueurs, possiblement Brandon Dubinsky, Michael Del Zotto et Ryan Mcdonagh. Or, pareille transaction aurait assurément bouleversé la chimie dans le vestiaire des New-yorkais. Les conditions favorisant une grosse transaction n'étaient donc pas réunies.

Les Rangers misent sur le meilleur gardien au monde présentement, une défensive efficace et des joueurs en confiance, notamment Brad Richards et Marian Gaborik. Reste à voir comment ils se comporteront une fois en séries.

Les Sabres perdent au change

Les Sabres ont peut-être troqué Zach Kassian et Marc-André Gragnani pour obtenir des Canucks l'attaquant Cody Hodgson, la perte de Paul Gaustad est beaucoup plus douloureuse à mon avis.

En l'échangeant aux Predators en retour d'un choix de premier tour en 2012, les Sabres ont soudainement moins de caractère. Gaustad, un joueur de troisième trio, peut de plus de greffer à une première ou deuxième unité.

Du côté des Capitals, qui sont toujours impliqués dans une lutte à finir dans la division Sud-Est, un peu plus de muscle ou de hargne n'auraient certainement pas fait de tort. Avec le talent des Ovechkin, Semin, Green et cie, ils ne leur manquent plus qu'un peu de constance devant le filet.

Les Capitals n'ont peut-être plus l'éclat offensif qu'ils avaient, ils sont capables d'éclater à tout moment. Comme le dit le proverbe, il ne faut pas réveiller l'ours qui dort.

À Ottawa, l'arrivée du défenseur Matt Gilroy, acquis du Lightning en retour de l'arrière Brian Lee, ne révolutionnera pas le système de jeu des Sénateurs. C'est comme échanger quatre trente sous pour une piastre.

Bryan Murray, directeur général des Sénateurs, a répété au cours des dernières semaines qu'il n'était pas prêt à sacrifier de jeunes espoirs pour s'améliorer en vue des séries et il a tenu parole. Si son équipe parvient à accéder aux éliminatoires, ce sera déjà impressionnant puisqu'on ne les imaginait pas en pareille posture avant le début de la campagne.

L'espoir est là à Ottawa, il s'agit d'être patient.

Du côté du Lightning, qui a aussi obtenu les services des défenseurs Mike Commodore et Keith Aulie au cours de la journée, l'objectif était visiblement de renforcer une brigade défensive qui doit composer avec un duo de gardiens chancelants.

Le directeur général Steve Yzerman a d'ailleurs précisé qu'il était à la recherche d'un jeune gardien capable d'évoluer Tampa Bay à long terme. Il n'était pas question pour lui d'acquérir un vétéran gardien. Il l'a fait l'an passé avec Dwayne Roloson et parions qu'il s'en mord encore les doigts…

Une chance pour Geoffrion

Terminons avec le Canadien. En obtenant deux choix au repêchage des Predators en retour d'Andrei Kostitsyn, Pierre Gauthier a-t-il obtenu sa juste part ? Je crois que oui. La demande pour le mal-aimé du Canadien n'était pas aussi grande que plusieurs peuvent le croire.

Un choix de deuxième et cinquième ronde en 2013 ça ne patine peut-être pas encore, mais il suffit que le Canadien effectue de bonnes sélections.

Kostitsyn évoluant maintenant sous d'autres cieux, la situation pourrait maintenant profiter au jeune Blake Geoffrion, rappelé des Bulldogs d'Hamilton lundi soir. À 24 ans, il n'a joué que 42 matchs dans la LNH et il n'y pas meilleur moment pour voir s'il appartient à cette ligue.

Quant à Chris Campoli, son salaire a peut-être repoussé plusieurs directeurs généraux. Dans le cas de Yannick Weber, c'est toutefois dommage. Je suis persuadé qu'il aurait pu venir en aide à beaucoup d'équipes sur le jeu de puissance.

Propos recueillis par Mikaël Filion.