Si les prédictions étaient une science exacte, il ne servirait à rien de disputer les 1271 matchs à l’horaire cette année dans LNH et on pourrait tout de suite offrir la coupe Stanley aux… Penguins de Pittsburgh. Ou à l’équipe que vous favorisez pour se rendre aux grands honneurs.

 

Mais voilà : les prédictions sont loin d’être une science exacte.

 

Eh bien que les Penguins représentent, encore cette année, une des puissances de la LNH et qu’il est vrai que Sidney Crosby et sa bande pourraient encore se rendre jusqu’au bout, il est périlleux de les couronner illico et de leur concéder la sixième coupe Stanley de leur histoire, dans le cadre d’une troisième conquête consécutive. Un exploit que deux équipes seulement – le Canadien de Montréal et les Islanders de New York – ont réussi depuis la première expansion de 1967.

 

Parce que j’aime vivre dangereusement et même si la saison régulière et les séries éliminatoires encore davantage sont remplies de surprises – qui eut cru que les Sénateurs d’Ottawa pousseraient la finale de l’Est jusqu’en deuxième période de prolongation d’une septième et décisive partie le printemps dernier – je vais non seulement couronner les Penguins premiers de la division atlantique et champions de la conférence prince-de-Galles, mais je vais aussi leur donner la coupe Stanley.

 

Avec les risques qu’une telle prédiction ne me retombe sur le nez.

 

Possible, pas vraiment, pas du tout

 

Réaliser le triplé sera difficile pour les Penguins. Très difficile même.

 

D’où viendra l’opposition? D’un peu partout. Des Blues Jackets et des Capitals dans leur propre division, du Lightning de Tampa Bay dans la division atlantique. De Chicago, Nashville, Dallas, Anaheim et peut-être même Edmonton dans l’Ouest.

 

Avant de défiler mes projections en matière de classement dans les quatre divisions, voici une appréciation des chances que j’accorde aux 31 équipes de la LNH de gagner la coupe Stanley.

 

J’offre des chances réelles bien sûr aux Penguins et j’ajoute donc dans la catégorie des conquêtes possibles – l’ordre n’est qu’alphabétique – Anaheim, Chicago, Columbus, Dallas, Edmonton, Nashville, Tampa Bay et Washington.

 

Au-delà ma sélection «dangereuse» favorisant Penguins pour soulever la coupe en juin prochain, je crois donc vraiment que les grands gagnants viendront de l’une ou l’autre des neuf destinations « possibles ».

 

Ce n’est pas parce qu’ils occupent la catégorie « pas vraiment » que Boston, Calgary, Floride, Minnesota, Montréal, New York (Rangers), Ottawa, San Jose, St. Louis, Toronto et Winnipeg n’ont aucune chance de se rendre jusqu’au bout. Mais disons que je ne gagerais pas plus d’un huard sur une telle conquête.  

 

À l’opposé, je suis bien disposé à parier une pelletée de huards que les chances des 11 autres formations – Arizona, Buffalo, Caroline, Colorado, Detroit, Los Angeles, New Jersey, New York (Islanders), Philadelphie, Vancouver et Vegas sont nulles… ou à peu près.

 

Les sept prochains mois détermineront le vrai du faux, du rêve au réveil brutal à la réalité.

 

Dans ma chronique consacrée aux chances du Canadien d’accéder ou non aux séries, je vous ai déjà offert mon classement anticipé.

 

Je le reprends ici au cas ou…

 

Division atlantique :

 

  1. Tampa
  2. Toronto
  3. Ottawa
  4. Montréal (2e club repêché)
  5. Floride
  6. Boston
  7. Buffalo
  8. Detroit

 

Columbus chauffera Pittsburgh

 

Les Blue Jackets de Columbus qui étaient très bons l’an dernier et devraient être normalement meilleurs cette saison. À moins que John Tortorella ne perde son vestiaire comme il en a perdu plusieurs autres au fil de sa carrière.

 

Il ne serait d’ailleurs pas le premier coach à perdre sa chambre et peut-être même sa job la saison suivant son titre d’entraîneur-chef de l’année à titre de récipiendaire du trophée Jack Adams.

 

Mais je crois aux chances de Jackets et de leur gardien Sergei Bobrovski de faire une lutte assez serrée aux Penguins pour la première place dans la division métro.

 

Les Capitals seront forts. Encore. Forts à l’attaque, forts devant les buts, forts derrière le banc. Mais les «Caps» ont prouvé qu’ils n’étaient pas assez forts – je me retiens pour ne pas écrire faibles – là où ça compte vraiment : entre les deux oreilles.

 

Cette équipe qui regorge de talent et de vedettes manque cruellement de confiance et/ou de conviction lorsque les choses deviennent sérieuses. Lorsque les batailles sont difficiles à gagner sur la patinoire et le long des bandes. Lorsque la pression monte et qu’on peut distinguer les exceptionnels.

 

Derrière Pittsburgh, Columbus et Washington, ça va se bousculer.

 

Je suis d’accord avec tous ceux, et ils sont nombreux, qui identifient les Hurricanes de la Caroline comme l’un des clubs les plus améliorés dans l’Est. Ce club compte sur l’une des belles brigades défensives de la LNH. Mais l’attaque est encore un peu timide et je ne crois pas que le duo de gardiens sur qui les Hurricanes misent – Cam Ward a vieilli et Scott Darling peut-il assumer le rôle de numéro un – pourra pallier cette lacune.

 

Et comme je ne suis pas d’accord avec ceux qui prétendent que les Rangers de New York se sont beaucoup affaiblis et que leur gardien Henrik Lundqvist est déjà sur l’autre versant de sa carrière, je crois que les Blue Shirts pourront résister à la poussée des Hurricanes et demeurer en séries à titre de premier club repêché devant le Canadien.

 

Les Islanders? Je suis un grand admirateur de John Tavares. Je suis tout autant admirateur de Doug Weight que j’adorais comme joueur et à qui je reconnais de grandes qualités de meneurs d’hommes à titre d’entraîneur-chef. Mais les Islanders, comme organisation, ont tellement lesté les patins de leurs joueurs avec du plomb en multipliant les mauvaises décisions – à commencer par la désolation de jouer à Brooklyn – que je ne peux imaginer les voir se hisser en séries.

 

Derrière, les Flyers et les Devils se battront pour la dernière place.

 

Division métropolitaine :

 

  1. Pittsburg
  2. Columbus
  3. Washington
  4. New York (Rangers) premier club repêché
  5. Caroline
  6. New Yorl (Islanders)
  7. Philadelphie
  8. New Jersey

 


Retours des Hawks et des Stars

 

La course aux grands honneurs dans l’Ouest sera plus relevée que dans l’Est encore cette année.

 

Les Predators demeurent solides à tous les niveaux. Mais bien qu’il soit farfelu de leur retirer toute chance de se rendre en finale de la coupe Stanley encore le printemps prochain, il est plus farfelu encore de croire que c’est déjà acquis.

 

Le retour de Brandon Saad à Chicago aidera grandement Jonathan Toews à mousser sa production offensive et redonnera aux Hawks deux très solides premiers trios.

 

Mais attention aux Stars. Parce qu’ils se sont enfin trouvé un vrai gardien en Ben Bishop, parce qu’ils demeurent très menaçants à l’attaque – Alexander Radulov devrait connaître une meilleure saison que l’an dernier sur le plan des statistiques personnelles, car il sera mieux entouré que l’an dernier à Montréal – les Stars sont à prendre très au sérieux.

 

Un seul doute : est-ce que Ken Hitchcock, qui est de retour à Dallas où il a remporté la coupe Stanley avec les Stars, saura ficher la paix à ses joueurs, surtout les vétérans, ou s’il se les mettra à dos en vociférant ses doléances habituelles et en les emprisonnant dans un système défensif?

 

Au-delà les blessures, c’est le comportement de «Hitch» derrière le banc de sa nouvelle et ancienne équipe qui fera foi de tout. Ou presque.

 

Les Blues sont déjà handicapés par les blessures. Les Jets sont toujours handicapés par leur indiscipline et les fluctuations de performances de leurs gardiens. Mais je les aime. Et comme on ne peut empêcher un cœur d’aimer et aussi parce que le cœur a ses raisons que la raison ne comprend pas toujours, je leur donne la chance d’être le deuxième club repêché dans l’Ouest

 

Le Wild que j’avais placé loin en bas du classement l’an dernier m’a fait mentir l’an dernier. À lui d’y arriver encore. Mais pour être bien franc, c’est Minnesota que la raison devrait me pousser à mettre à la place de Winnipeg.

 

À Denver, l’Avalanche n’est plus qu’un semblant de club de hockey.

 

Ça donne donc ceci dans la division centrale :

 

  1. Chicago
  2. Nashville
  3. Dallas
  4. Winnipeg (2e club repêché)
  5. St.Louis
  6. Minnesota
  7. Colorado

 

Duel Anaheim-Edmonton

 

Je combattrai le sommeil en regardant les matchs de la division pacifique pour une seule et bonne raison cette année : le duel entre Anaheim et Edmonton pour le premier rang.

 

Plusieurs croient que l’heure du changement de garde a sonné. Que Connor McDavid, Leon Draisaitl et le reste des Oilers chasseront les Ducks du premier rang qu’ils occupent depuis la saison écourtée de 48 matchs (en raison du lock-out) en 2012-2013.

 

Remarquez que les Oilers sont passés bien près d’y arriver dès l’an dernier.

 

Pour une raison que j’ignore – c’est bête de même – j’ai retardé d’un an la transition à la tête de la division pacifique.

 

Mais derrière les Ducks et les Oilers, je crois que le suspense sera bien terne. Les Sharks devraient hériter du troisième rang sans trop de difficultés.

 

Les Flames coifferont les Kings pour la quatrième place et je crois qu’ils devraient récolter assez de points contre leurs adversaires misérables de Vancouver, malgré les Sedin et leur chant du cygne, Vegas, malgré l’effervescence de la «strip» et de leur première saison dans la capitale du jeu et Arizona, malgré la présence des jeunes Dylan Strome et Calyton Keller qui devraient lutter pour le trophée Calder, pour s’offrir la chance d’être le deuxième club repêché en séries.

 

Division pacifique :

 

  1. Anaheim
  2. Edmonton
  3. San Jose
  4. Calgary (2e club repêché)
  5. Los Angeles
  6. Arizona
  7. Vegas
  8. Vancouver

 

Mais ce repêchage des Flames est loin d’être acquis tant les clubs de la division centrale sont plus forts que ceux de la pacifique.

 

Voilà, c’est fait. Pour le meilleur et pour le pire.

 

À vous de jouer.

 

Bonne saison!