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Et si le plafond montait plus vite que prévu

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MANALAPAN, Floride - Malgré la faillite annoncée du réseau américain Bally qui diffuse les matchs régionaux de 12 de ses équipes, la LNH assure que sa santé financière est excellente.

 

« Nous connaissons une saison exceptionnelle sur la patinoire comme à l'extérieur alors que nos revenus globaux dépassent les six milliards $ » qu'un Gary Bettman visiblement très fier a lancé après avoir clos la grande réunion annuelle des 32 directeurs généraux.

 

La faillite du réseau Bally est toutefois suivie de près par la LNH. Les matchs des 12 formations associées à ce réseau – Ducks, Coyotes, Huricannes, Blue Jackets, Stars, Red Wings, Panthers, Kings, Wild, Predators, Blues, Lightning –  seront diffusés jusqu'à la fin de la saison régulière. La diffusion des matchs de séries éliminatoires revenant aux détenteurs de droits nationaux, la faillite de Bally n'entraînera donc aucune perte lors des éliminatoires.

 

L'an prochain? C'est une autre histoire.

 

« Nous suivons ce qui se passe avec Bally et avons mis en place des plans de contingence pour la saison prochaine dans l'éventualité où les diffusions cesseraient. Nous pourrions assumer la production des matchs de ces 12 formations, mais, comme on le voit avec ce qui arrive à Bally, la gestion d'un réseau de sports coûte très cher sans quoi Bally ne serait pas dans la situation actuelle », que le commissaire a convenu.

 

Il n'y a rien de surprenant à voir Gary Bettman glorifier la santé financière de sa ligue. C'est de bonne guerre. Comme il est de bonne guerre le fait qu'il ait répété mercredi que les directeurs généraux étaient grandement satisfaits du niveau de jeu et du niveau de compétition dans la LNH.

 

« Les modifications étudiées cette semaine – élargissement des paramètres de contestations et de reprises vidéos, réduction des bagarres après des mises en échec légales – ne sont que de petits ajustements qui seront peut-être apportés plus tard », que Bettman a indiqué presque du bout des lèvres.

 

Le commissaire a été beaucoup plus percutant quand il a été questionné sur la hausse des revenus après la glissade vertigineuse provoquée par la COVID-19 et ses contrecoups.

 

« Nous avons accusé des pertes de 1,2 milliard, mais il ne reste qu'une centaine de millions $ à récupérer pour effacer ces pertes. Nous sommes en avance de près de deux ans sur nos projections initiales », que Bettman a confirmé.

 

Hausse de 1 ou de 4,5 millions $

 

En quoi cette nouvelle est importante?

 

Tant que les derniers 100 millions $ ou à peu près ne seront pas remboursés, la hausse du plafond salarial sera limitée à 1 million $ annuellement.

 

Une fois les 100 millions $ remboursés, la hausse annuelle projetée serait de 4,5 millions $.

 

Est-ce que cette hausse pourrait être accordée aux équipes dès cette année?

 

« C'est peu probable, mais c'est possible », que Gary Bettman a lancé.

 

Le remboursement vient des sommes retenues en fiducie (Escrow) sur les salaires des joueurs. Est-ce que la Ligue et le syndicat de ses joueurs pourraient amorcer des négociations pour tenter de trouver une entente qui permettrait d'accélérer ce remboursement et d'ouvrir la porte à une hausse plus généreuse du plafond?

 

« Nous sommes bien sûr ouverts aux discussions », que le commissaire Bettman a confirmé tout en souhaitant la bienvenue à Marty Walsh, le nouveau directeur général de l'Association des joueurs de la LNH.

 

« Il entre d'ailleurs officiellement en fonction aujourd'hui, il me semble », que Gary Bettman a ajouté avec un sourire au visage.

 

Une hausse de 4,5 millions $ serait plus que bienvenue pour les nombreuses équipes qui ont le nez collé au plafond salarial. Sans compter que plusieurs autres doivent avoir recours aux allégements offerts par la présence de joueurs sur la liste des blessés à long terme pour le respecter.

 

Une hausse du plafond serait aussi la bienvenue pour les Cole Caufield et autres joueurs, jeunes ou vieux, qui sont en quête de lucratifs contrats. Car plus il y a d'espace disponible sous le plafond, plus les joueurs dans la situation de celle de Caufield pourront négocier de meilleures hausses de salaire.

 

Cela dit, les joueurs comme Nick Suzuki, qui sont assis sur de très riches, mais très longs contrats, n'ont rien à gagner de cette hausse du plafond. Pourquoi? Parce qu'ils pourraient voir les retenues en fiducie perçues par la Ligue augmenter davantage dans l'éventualité où les projections de revenus de la LNH ne seraient pas atteintes.

 

La ligue et les joueurs partagent les revenus à 50-50. C'est pour s'assurer de «protéger» les revenus anticipés que la LNH perçoit des retenues sur les salaires des joueurs. De cette manière, si la Ligue se retrouve avec un manque à gagner, elle le comble avec les retenues imposées aux joueurs.

 

Vente des Sénateurs

 

Les contrecoups financiers de la faillite du groupe Bally risquent de faire mal à la LNH. Surtout aux 12 formations qui lui sont associées.

 

Mais la vente des Sénateurs semble en voie de permettre à Gary Bettman de se bomber le torse plus encore tant le processus semble prendre de l'ampleur.

 

« Nous venons d'amorcer la phase deux du processus. Au cours de cette phase, les parties ayant franchi la première étape pourront démontrer plus encore la portée de leur intérêt. Cet intérêt est vigoureux – Gary Bettman a utilisé le mot «robust» en anglais – et la deuxième permettra aux candidats de bonifier leur niveau d'intérêt », a indiqué le commissaire qui avait des signes de dollar US dans les yeux en parlant de ce processus.

 

Gary Bettman a refusé de spécifier le nombre de candidatures impliquées dans la phase deux. Il s'est limité à dire que les noms avancés n'étaient que pures spéculations et que la conclusion du dossier se calculait en semaines sans préciser le nombre de semaines…

 

De la pression sur les Coyotes

 

Parallèlement à la vente des Sénateurs, les noms d'Atlanta et de Houston ont été avancés à titre de candidates en vue d'une éventuelle expansion.

 

« Nous n'avons pas d'expansion en vue », a assuré Gary Bettman qui a assuré que des groupes d'Atlanta et de Houston, tout comme c'est le cas pour Québec, signifiaient régulièrement leur intérêt à la LNH en vue de l'obtention d'une équipe.

 

L'intérêt renouvelé de Houston et l'entrée en scène d'Atlanta pourraient servir la cause de Gary Bettman et de la LNH. Car avec d'autres éventuelles destinations prêtes à recevoir une équipe, la Ligue peut mettre un peu de pression sur les propriétaires des Coyotes de l'Arizona dans leur quête de se trouver un domicile fixe dans la région de Phoenix.

 

« Nous attendons comme tout le monde le référendum qui se tiendra le 26 mai prochain à Tempe afin d'obtenir l'aval de la population quant au projet de construction d'un nouvel amphithéâtre. Nous espérons que la ville obtiendra le feu vert et que les Coyotes trouveront une solution définitive », a plaidé Bettman.

 

Atlanta a obtenu une deuxième chance dans la LNH lorsque les Thrashers ont vu le jour en 1999. Ils ont quitté la Géorgie 11 ans plus tard alors que la Ligue a déménagé le club à Winnipeg parce que les propriétaires des Thrashers refusaient de prendre des engagements à long terme. Si Atlanta devait obtenir une troisième chance, ce serait avec un tout nouveau groupe de propriétaires et dans un autre amphithéâtre que le Phillips Arena.

 

Dans le cas de Houston, il ne faut pas se surprendre du retour à la surface de cette ville du Texas. D'abord, Houston est un marché de hockey. Les Aeros de l'AMH et de la Ligue internationale y ont déjà joué.

 

Plus encore, Tilman Fertitta, le propriétaire des Rockets dans la NBA, qui est aussi propriétaire du Toyota Center, a déjà indiqué qu'il était prêt à recevoir une équipe dès que la Ligue déciderait de lui en confier une.

 

Il ne resterait que le montant à inscrire sur le chèque. Avec une fortune personnelle de 8,1 milliards, Fertitta ne craindrait pas que le chèque ne passe pas à la banque.

 

Québec dans tout ça?

 

La patience est toujours de mise. Mais je ne peux pas croire une seconde que la Ligue préfèrerait retourner une troisième fois à Atlanta que de faire confiance à un retour des Nordiques dans la capitale.

 

Ce serait non seulement injuste, mais aussi difficilement justifiable.