LAS VEGAS - Les 30 gouverneurs de la LNH entérineront rapidement les recommandations de leurs directeurs généraux quant aux changements à apporter à la prolongation, aux demandes d’appel des entraîneurs-chefs et aux procédures de mises en jeu. Ils pourraient s’entendre autour des cafés qui leur seront servis dès 8 h – trois heures plus tard au Québec – dans le cadre du déjeuner offert avant leur grande réunion annuelle que ça ne me surprendrait pas du tout.

Flanqués de leurs adjoints, Geoff Molson et ses 30 homologues seront bien plus préoccupés par le processus d’expansion qui leur sera proposé aujourd’hui par Gary Bettman. Une expansion souhaitée, voire réclamée, par le milliardaire Bill Foley qui est à la base du projet d’attirer la LNH à Las Vegas.

Croisé par le RDS.ca alors qu’il arrivait au quartier général de la LNH au MGM Grand Hotel mardi soir, John Collins, le grand responsable des opérations de mise en marché de la Ligue, a convenu que la candidature de Las Vegas était sérieuse et que le marché Vegas suscitait de l’intérêt. Il s’est toutefois bien gardé d’aller plus en détail dans ses commentaires. Le fait que plus de 13 000 personnes et/ou entreprises aient signé des promesses d’acquisition de billets de saison – l’objectif était de 10 000 – démontre un intérêt certain. Sans compter qu’à trois coins de rue de MGM Grand Hotel où se tiendra le gala annuel de la LNH ce soir et à quatre coins de rue de l’hôtel Bellagio où les gouverneurs sont réunis, la structure du Las Vegas Arena – un amphithéâtre de 17 500 places – se fait une place entre les hôtels majestueux du centre-ville de la capitale du jeu.

Selon ce que John Collins m’a indiqué mardi, Bill Foley n’accueillera pas les gouverneurs à leur arrivée au Bellagio pour mousser une possible expansion. Il aura bien le temps de le faire si le commissaire Bettman confirme plus tard aujourd’hui que les gouverneurs l’ont mandaté d’amorcer une telle procédure.

Par le biais des médias locaux qui suivent avec attention le développement du dossier, Bill Foley est toutefois très actif et ne rate pas une occasion de marteler ses intentions et de faire connaître ses plans. Des plans qu’il a modifiés au cours des dernières semaines. Car s’il est acquis que Las Vegas sera prêt au printemps 2016, Foley convient aujourd’hui qu’il serait utopique de viser une entrée dans la LNH dès la saison 2016-2017. Il retarderait cette entrée d’une année afin de mieux structurer son organisation et maximiser ses chances de réussite. À noter que Foley mentionne les noms de Sharks de San Jose, des Ducks d’Anaheim et des Predators de Nashville comme sources d’inspiration. Comme organisations à copier pour mousser ses chances de succès.

Pourquoi pas Vegas?

Bien qu’ils soient à Las Vegas pour profiter du soleil, des piscines, des casinos et des terrains de golf, les joueurs invités au gala de la LNH ont tous été questionnés sur le projet d’expansion qui pourrait leur permettre un jour de faire des escales dans la capitale du jeu ou d’y élire domicile.

De Carey Price à Andrew Ladd en passant par tous les autres candidats aux honneurs individuels, les joueurs semblaient tous ouverts à la possibilité d’installer le hockey dans le milieu du désert du Nevada. « Ça ferait changement des moins 50 qu’on a connus l’hiver dernier », a indiqué Price. « L’objectif premier d’un joueur de hockey est de gagner la coupe Stanley. Peu importe l’endroit où il joue. Mais je crois qu’il est facilement de comprendre que le fait d’aller travailler en bermudas et en sandales soit plus intéressant que d’avoir à enfiler un gros parka », a ajouté le capitaine des Jets de Winnipeg.

Candidat au titre d’entraîneur-chef de l’année, Alain Vigneault a souri lorsqu’on lui a demandé s’il imposerait des mesures plus strictes à ses joueurs lors d’éventuelles visites dans la capitale du jeu.

« L’expansion ne relève pas de moi alors je vais laisser la Ligue cheminer dans ce dossier. Il semble clair que Vegas est un marché intéressant et que les amateurs semblent être intéressés. Si jamais la Ligue va de l’avant et qu’on vient jouer ici un jour, il faudra certainement être plus vigilant en raison des offres de divertissement qui sont nombreuses », a répondu Vigneault avec un sourire aux lèvres.

Vigneault aurait pu ajouter que de telles mesures sont déjà en place lorsque les équipes – pas seulement ses Rangers – font escale à Montréal, Los Angeles, dans le sud de la Floride et les autres villes où les « offres de divertissement » sont abondantes.

Glendale et Québec

Pendant que le Las Vegas Arena prend forme au centre-ville de la capitale du jeu, le nouveau Colisée est prêt à faire revivre les Nordiques à Québec. Il sera intéressant de voir si le nom de Québec – peut-être aussi celui de Seattle – sera associé à celui de Vegas en guise de destinations éventuelles dans le cadre d’une expansion.

Sans oublier qu’au grand dam de Gary Bettman, il est toujours possible que des relocalisations soient nécessaires en raison des ennuis des Panthers de la Floride et des Coyotes de l’Arizona. Car pendant que le Colisée et le Las Vegas Arena se cherchent des locataires, le Gila River Arena pourrait être vide un jour si la ville de Glendale obtient gain de cause dans le bras de fer amorcé contre les Coyotes dans le but d’obtenir l’annulation du contrat de 15 ans et 225 M$ qui lie les deux parties.

Il est d’ailleurs certain que la Ligue et les Coyotes devront informer les 29 autres formations quant aux développements possibles de cette saga amorcée il y a quelques semaines.

Une chose est claire : le calendrier de la LNH est déjà complété. Il a été remis aux 30 équipes au cours des derniers jours et il sera dévoilé au cours des prochains jours. Et c’est bel et bien à Glendale que les Coyotes joueront l’an prochain. Pour combien des temps encore? Personne ne le sait vraiment. Mais il est clair que les Coyotes – avec l’aval de la LNH – prendra tous les moyens pour maintenir son bail signé il y a deux ans, à moins de trouver des solutions avantageuses pour les Coyotes et leurs propriétaires.

Un retour à Phoenix pour partager un nouvel amphithéâtre avec les Suns de la NBA soulève déjà pas mal d’intérêt à 450 kilomètres au sud-est de Las Vegas.

Parlant du calendrier, Marc Bergevin a indiqué qu’il n’était jamais totalement satisfait du calendrier présenté par la Ligue. «O n trouve toujours qu’il y a trop de « back to back » et de séquences de trois matchs en quatre soirs, mais on doit composer avec ça », a indiqué le directeur général du Canadien.

L’an dernier, le Canadien avait tenté, sans succès, de faire changer le quatrième match de la saison alors que le Tricolore complétait à Tampa Bay une séquence de quatre matchs sur la route amorcée à Toronto, Washington et Philadelphie. Après trois victoires dont deux en tirs de barrage à Washington et Philadelphie, le Canadien s’était fait rosser 7-1 par le Lightning.

On reviendra sur le calendrier du Canadien une fois qu’il sera dévoilé.