LAS VEGAS - Marc-André Fleury et ses coéquipiers des Golden Knights tenteront ce soir de prendre le plein contrôle de la série qui les oppose aux Sharks de San Jose.

 

Une victoire propulserait les Knights en avant 3-1 dans la série. Les Sharks feraient alors face à l’élimination dès jeudi alors que les deux équipes se croiseront à San Jose dans le cadre du match numéro un.

 

Au surlendemain d’une victoire convaincante de 6-3 au cours de laquelle il s’est imposé avec quelques arrêts solides, Marc-André Fleury est bien conscient que la série est loin d’être gagnée. Mais le gardien québécois assure que lui et ses coéquipiers sont prêts à faire face à ces défis. De fait, ils sont prêts à les relever ces défis afin de prouver à tout le monde que leurs succès de l’an dernier n’étaient pas simplement attribuables à l’effet de surprise qui a permis aux Knights de se rendre en finale de la coupe Stanley.

 

« On a senti dès le début de l’année qu’on était plus attendus par nos adversaires. C’est clair que les attentes à notre endroit étaient bien plus hautes que celles de l’an dernier alors qu’il n’y en avait presque pas. Mais ces attentes étaient plus hautes pour nous aussi à l’intérieur du vestiaire. On tenait à commencer par accéder aux séries et nous les avons atteintes. On prend maintenant les moyens pour continuer à gagner en séries », a expliqué le gardien sorelois.

 

Adversité salutaire

 

Sans dire que les choses ont été faciles l’an dernier pour les Knights, ils ont quand même pris la Ligue par surprises en signant des victoires lors de leurs trois premières parties. Ils ont gagné huit de leurs neuf premiers matchs en route vers une saison de 54 victoires qui les ont propulsés au premier rang de la division Pacifique.

 

Ils ont deux séquences seulement de trois revers consécutifs en temps réglementaire et leur pire passage à vide s’est limité à une portion de huit rencontres au cours de laquelle ils n’ont gagné que deux fois (2-5-1).

 

Cette année, les choses ont été plus difficiles. Ils n’ont gagné qu’une de leurs quatre premières rencontres. Après 22 matchs, ils n’affichaient que neuf gains (9-12-1). Leur pire séquence s’est étendue du 10 janvier au 22 février, alors qu’ils ont perdu 12 fois en 17 matchs (5-11-1). Comme si ce n’était pas suffisant, les Knights n’ont gagné qu’une seule fois lors des huit derniers matchs de la saison (1-5-2).

 

« Nous avons traversé de l’adversité cette année et c’est une très bonne chose, car les joueurs ont réalisé qu’ils ne pouvaient simplement attendre que les succès de l’an dernier ne se répètent d’eux-mêmes. Nos joueurs ont aussi été blessés plus souvent que l’an dernier ce qui n’a pas aidé, mais globalement, je sens que mon groupe a appris de cette deuxième saison plus difficile », expliquait Gerard Gallant lors d’un entretien plus tôt cette semaine.

 

« C’est vrai que certaines équipes nous ont peut-être pris un peu à la légère en début de saison l’an dernier, mais après les Fêtes on ne l’a pas eu facile. Notre but demeure toujours le même : gagner tous les soirs », a ajouté le gardien Marc-André Fleury qui sera en quête ce soir de sa 78e victoire en séries éliminatoires.

 

Un gain qui lui permettrait de s’emparer seul du 7e rang des gardiens comptant le plus de victoires en séries éliminatoires devant Mike Vernon.

 

« C’est plus qu’une simple statistique, car Vernon est un gardien que je regardais quand j’étais petit. C’est le fun de me voir rejoindre ces grands noms», dont la prochaine cible est maintenant Ken Dryden qui occupe le sixième rang avec 30 gains en carrière en séries. À noter que de Dryden à Patrick Roy qui domine la LNH avec 151 gains en séries éliminatoires, tous les gardiens qui devanceront Fleury – Martin Brodeur (113), Grant Fuhr (92), Ed Belfour (88) et Billy Smith (88) sont les autres – sont tous membres du Temple de la renommée du hockey.

 

« J’essaie de donner une chance de gagner à mon équipe tous les soirs. Des arrêts comme ceux réalisés lors du dernier match – Fleury s’est particulièrement imposé devant Joe Pavelski en fin de première période et devant Evander Kane en échappée plus tard dans le match – sont toujours plaisants à faire, car ils te donnent vraiment le sentiment d’avoir contribué à la victoire de ton équipe. Ça m’aide à sourire pendant la partie », a convenu le gardien qui a signé ses 62 premières victoires en séries dans l’uniforme des Penguins de Pittsburgh.

 

Le titre de laissés pour compte ne tient plus

 

En plus d’être qualifié de club Cendrillon l’an dernier, les Golden Knights ont aussi porté le titre moins enviable de club composé de laissés pour compte puisque la grande majorité des joueurs de la première heure ont été largués par leur ancienne équipe dans le cadre du repêchage d’expansion.

 

Ces deux titres ne conviennent plus aux yeux de Fleury.

 

«Tout ce qui était vrai l’an dernier ne l’est plus. On ne prend plus la ligue par surprise on prend les moyens pour confirmer que les succès de l’an dernier étaient justement bien plus que simplement attribuables à l’effet surprise. Quant aux titres de laissés pour compte, quand je regarde Paul Stastny, Max Pacioretty et Mark Stone je vois d’excellents joueurs de hockey que l’organisation a pris les moyens pour aller chercher. Et peu importe la manière dont nous sommes arrivés dans ce vestiaire, je peux t’assurer que tous les joueurs ici ont un très fort sentiment d’appartenance à l’équipe.»

 

Sans Thornton et Vlasic

 

Battus 6-3 et surtout dominés par les Knights dans la grande majorité, voire dans tous les aspects du jeu dimanche, les Sharks devront être bien meilleurs qu’ils ne l’ont été lors du troisième match s’ils veulent prolonger la série.

 

Ils devront être meilleurs en dépit deux absences de taille : celle de Joe Thornton que la LNH a suspendu pour une rencontre pour sa mise en échec à la tête de Tomas Nosek et celle de Marc-Édouard Vlasic toujours incommodé par une blessure indéterminée.

 

L’absence de Vlasic fait très mal aux Sharks. Car bien qu’ils comptent sur des défenseurs de premier plan dans la facette offensive du jeu en Brent Burns et Erik Karlsson, ils ont démontré une grande vulnérabilité dimanche dans leur zone.

 

Vulnérabilité dont les Knights ont profité pour marquer six buts, dont un, au cours de la première minute des première, deuxième et troisième périodes.

 

« Vlasic est notre pilier en zone défensive et c’est évident que son absence nous fait mal. Nous devrons donc être meilleurs collectivement pour diminuer l’impact négatif de son absence », a souligné Evander Kane qui est au centre d’une guerre de mots aigres-doux l’opposant à Ryan Reaves des Golden Knights.

 

Quant à Thornton, son entraîneur-chef Peter DeBoer a déploré la décision de la LNH de lui imposer une suspension tout en admettant que cette sanction concordait avec les mesures prises par la LNH pour diminuer les coups à la tête.

 

Le principal intéressé qui a fait une vingtaine de minutes de temps supplémentaire avec les autres réservistes des Sharks s’est gardé de faire tout commentaire sur la sanction que lui a imposée la LNH.

 

« C’est une belle journée et je me sens très bien », a répété après les cinq ou six questions qui lui ont été posées avant de lancer aux journalistes en riant : « Vous avez attendu tout ce temps-là pour ça? Vous auriez dû aller profiter du soleil un peu au lieu de m’attendre. »

 

Quand on a souligné à Thornton qu’il pleuvait à l’extérieur il a ajouté en riant : « je vous ai donc permis d’éviter de perdre quelques dollars au casino... »

 

À bientôt 40 ans, Joe Thornton en est peut-être à sa dernière tentative de mettre la main sur la coupe Stanley. À défaut de disputer une 164e partie en séries ce soir, le fait qu’il n’ait été suspendu que pour une rencontre lui donnera au moins la chance d’être en uniforme jeudi si jamais ce match devait être le dernier des Sharks cette saison.

 

Le dernier en carrière dans la LNH de Joe Thornton.