Chaque saison, la tenue des gardiens en séries éliminatoires retient l’attention, souvent pour de bonnes raisons, parfois pour de moins bonnes...

Certains duels semblent inégaux, d’autres plus serrés. Jetons un coup d’œil ensemble à certaines de ces confrontations devant le filet.

De l’expérience à revendre

À mon avis, le duel entre Marc-André Fleury et Jonathan Quick est le plus intrigant du premier tour. Il pourrait aussi être le plus difficile à départager.

Malheureusement, j’ai comme l’impression que si cette bataille est serrée, la série basculera à l’avantage des Kings, plus aguerris et plus expérimentés.

Les Golden Knights se tournent clairement vers leur cerbère qui a déjà goûté aux grands honneurs. Fleury a été spectaculaire tout au long de la saison et il évolue derrière une brigade défensive qui a ses faiblesses, surtout en mobilité.

Quick, qui a mis la main sur le trophée Jennings en 2017-2018, a l’expérience et la santé pour propulser son équipe vers le prochain tour. Et, comme je le mentionnais précédemment, il n’a qu’à faire jeu égal selon moi, ce qui ne sera pas une mince tâche face à l’attaque bien répartie de Vegas.

Et la jeunesse là-dedans?

Connor Hellebuyck et Andrei Vasilevskiy ont été très occupés cette saison. Ils ont tous deux amorcé 64 parties pour leur équipe respective et se partagent le premier rang de la LNH avec 44 victoires. Ils représentent la moitié des gardiens en séries qui ont obtenu plus de 60 départs, un nombre considérable en 2018. En compagnie de Matt Murray, qui a déjà deux coupes Stanley à son actif, et John Gibson, l’as des Ducks, ils sont les plus jeunes gardiens à amorcer les éliminatoires et ce printemps constitue pour les deux gardiens au gabarit imposant une première expérience en la matière.

Vasilevskiy devra se battre contre la fatigue qui semble l’avoir embêté en deuxième moitié de parcours et minimiser les erreurs de concentration. Hellebuyck, lui, doit être en mesure de poursuivre le plus longtemps possible sur sa lancée en faisant fi de la pression supplémentaire qui vient avec ce temps de l’année, derrière une équipe qui est capable de marquer des buts à la tonne. Finalement, Gibson en aura plein les bras face aux Sharks, mais il a démontré la capacité de voler un match à lui seul. Une série toutefois, ça reste à voir.

Les inattendus

À Washington, Barry Trotz a choisi Philipp Grubauer au détriment du récipiendaire du trophée Vézina en 2016, Braden Hotlby. Il faut dire que depuis la mi-février, alors que Holtby a ressenti de la fatigue, ils ont tous deux obtenu quatorze décisions. Holtby a pendant cette période présenté une fiche plus qu’ordinaire de 6-6-2 avec une moyenne de 3,79 et un taux d’efficacité de ,880 comparativement à 11-3-0, 2,00 et ,934 au passage pour Grubauer. L’Allemand de 26 ans a aussi connu du succès dans les rangs juniors, remportant la coupe Memorial avec Windsor en 2010. Fera-t-il le poids face à Sergei Bobrovsky des Blue Jackets? Il s’agira assurément d’un élément clé de cette série.

Chez les Devils, c’est à Keith Kinkaid que John Hynes confiera le soin d’affronter la redoutable attaque du Lightning. Non seulement l’ancien gardien d’Union College a-t-il tenu le fort en l’absence de Cory Schneider, blessé, il l’a supplanté à son retour en santé. Un défi imposant pour l’auxiliaire de carrière.

Les valeurs sûres

Les Sharks et les Predators peuvent entrer en séries la tête tranquille. Il n’y aura pas de controverses dans ces deux marchés. Leurs gardiens titulaires jouent avec aplomb et connaissent les rouages du tournoi printanier. Martin Jones, Pekka Rinne et Murray savent gagner et ils inspirent confiance à leurs formations, même si Murray a inquiété en fin de saison régulière.

Voilà donc pour le premier tour qui ne verra que deux gardiens québécois en action, Fleury à Vegas et Jonathan Bernier avec l’Avalanche.

Ah oui, et toujours un point d’interrogation chez les Flyers, un disque qui saute à Philadelphie...

On reconnecte pour le deuxième tour. Bonnes séries!