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LAS VEGAS - Marc-André Fleury aime mieux louanger le travail de ses coéquipiers qu’analyser ses propres exploits.

Il était comme ça à son arrivée dans la LNH à Pittsburgh. Ses trois conquêtes de la coupe Stanley avec les Penguins ne l’ont pas changé. Pas plus que l’effervescence de Las Vegas.

Avec 12 victoires, une moyenne de 1,68 but alloué par partie, avec une efficacité de 94,7 % -- la meilleure de l’histoire des séries de la LNH pour un gardien ayant disputé au moins 12 matchs – avec un jeu blanc de plus (quatre) que de revers à sa fiche, avec un petit but concédé à ses adversaires en trois matchs décisifs contre Los Angeles, San Jose et Winnipeg, Marc-André Fleury mérite toutefois plus que sa part d’accolades dans les succès des Golden Knights en saison comme en séries.

« C’est notre plus grand des grands », a d’ailleurs lancé d’un trait le cousin Pierre-Édouard Bellemare lorsque ma collègue Chantal Machabée lui a demandé de qualifier le travail de Fleury devant le filet des Knights.

Fleury a été tellement bon depuis le début des séries qu’il est clair qu’il héritera du trophée Conn-Smythe s’il ajoute quatre victoires aux 12 déjà à son actif. Le débat est déjà lancé à savoir s’il devrait, ou non, hériter du titre de joueur le plus utile malgré une victoire des Capitals.

On verra!

Quand on demande à Fleury ce dont il est le plus fier dans cette poussée improbable de son équipe, il demeure très loin de ses statistiques personnelles. «Ce qui me réjouit le plus est d’être rendu où nous sommes rendus. On joue pour gagner. On joue pour se rendre à la coupe Stanley. Les statistiques c’est bien beau, mais ce sont les victoires collectives qui comptent le plus. Je suis très fier de notre équipe. De ce qu’on a accompli jusqu’ici. D’être un membre de cette équipe d’expansion qui prouve à bien des gens qu’ils ont eu tort de nous négliger», a-t-il indiqué.

Un émule de Sidney Crosby

À l’aube de sa cinquième présence en grande finale, une première active depuis la conquête de 2009 avec les Penguins, Marc-André Fleury admet qu’il est un peu moins nerveux qu’à sa première. « Je sais à quoi m’attendre », a indiqué le gardien québécois.

S’il est un peu moins nerveux, Fleury est toujours aussi souriant et aussi gamin devant son filet et sous son masque. Une bonhommie qui inspire et calme ses coéquipiers. Une attitude que Marc-André Fleury doit à son ancien coéquipier et toujours ami Sidney Crosby et à son idole de jeunesse Patrick Roy.

«J’étais un partisan du Canadien quand j’étais petit et Patrick Roy avait l’habitude de remercier ses poteaux lorsqu’ils lui venaient en aide. J’ai donc adopté cette habitude. Pour le reste, j’ai du plaisir à jouer au hockey. Que ce soit lors des matchs ou des entraînements, j’aime jouer. J’aime effectuer des arrêts contre mes coéquipiers et mes adversaires. Sidney Crosby a toujours été comme ça. Il a toujours affiché une bonne humeur sur la glace comme dans le vestiaire. Sidney est le meilleur joueur de hockey au monde. J’ai toujours voulu copier cette attitude qu’il affichait chaque jour», a expliqué Fleury.

En deuxième ronde, Sidney Crosby a été incapable de tenir tête une fois de plus à son grand rival Alexander Ovechkin en séries.

Alors qu’il était coéquipier de Crosby avec les Penguins, Marc-André Fleury a contribué autant que son ancien capitaine à prolonger le calvaire d’Ovechkin en séries. L’an dernier, en relève à Matt Murray, Fleury a d’ailleurs réalisé un très gros arrêt aux dépens d’Ovechkin dans le cadre du septième et dernier match de la série opposant Washington et Pittsburgh en deuxième ronde. Match que Fleury avait gagné (2-0) par jeu blanc.

Pourrait-il réussir en finale là où Crosby a échoué en deuxième ronde?

Fleury se garde bien d’y aller d’une prédiction. En bon professionnel, il s’assure même de rendre hommage à Ovechkin qui n’a jamais été aussi près de la coupe Stanley qu’il ne l’est aujourd’hui.

« Les Capitals et Ovechkin n’ont jamais été loin derrière les Penguins lorsque nous avons connu du succès contre un. Cette année, ils ont battu les Penguins en deuxième ronde. Ils ont battu une très bonne équipe (Tampa) en finale de l’Est. Ils sont forts. Ce sera un très gros défi», a admis Fleury qui reconnaît qu’à lui seul Ovechkin représente un gros défi à affronter chaque fois qu’il tire en direction du filet.

«Tu as beau savoir où il se tient. Tu as beau savoir que c’est lui qui va tirer quand tu effectues ton déplacement sur la droite pour affronter son tir, mais tu n’as pas le choix qu’espérer que la chance soit aussi un peu de ton côté. Il a encore l’un des meilleurs tirs de la Ligue. C’est un gars dangereux. Il sait utiliser les défenseurs pour tirer entre leurs jambes. La rondelle vient vite. Ce n’est pas évident» a ajouté Fleury en convenant que le défi est toutefois très satisfaisant à relever.

« Quand il ne marque pas, c’est le fun de l’affronter », lance Fleury en riant.

Barbe et poignée de main victorieuse

Plus sérieusement, il reconnaît qu’il n’y a pas meilleure sensation au hockey que de donner la main à un adversaire dans une circonstance victorieuse au terme d’une série. «Donner la main quand tu as la tête haute, c’est le plus beau feeling qu’il y a au hockey.»

Cette sensation, Marc-André Fleury la vivra avec ses Golden Knights si le gardien et ses coéquipiers maintiennent le niveau de jeu qu’ils affichent depuis le début des séries.

Histoire de mettre toutes les chances de son côté et d’attiser une superstition qui l’a bien servi jusqu’ici, Marc-André Fleury taillera sa barbe – il affiche encore une barbe d’adolescent malgré ses 32 ans – avant le premier match pour ensuite la laisser pousser jusqu’à la dernière partie.

Comparaison Capitals/Golden Knights