OTTAWA – Erik Karlsson impressionne au point qu’on en vient parfois à oublier son partenaire. Pourtant, Marc Methot accomplit un rôle colossal et diversifié au sein des Sénateurs d’Ottawa. Pour une rare fois, ce fut à son tour de recevoir des compliments.

Methot fait penser à un grand frère. Vous savez, le plus costaud de la famille qui prend soin des autres quand c’est nécessaire, qui aime rire avec tout le monde le reste du temps et qui n’a pas besoin d’attirer l’attention vers lui pour être heureux.

Ça ne veut pas dire pour autant que sa mission n’est pas cruciale dans l’organisation de sa région natale. Maintenant que les Sénateurs reçoivent plus de mérite puisqu’ils s’approchent d’une présence en finale de la coupe Stanley, on sent qu’il y a une corrélation avec le respect attribué au gaucher de six pieds trois pouces et 228 livres.

Certains ont même prétendu qu’il avait joué son meilleur match, mercredi soir, quand il a amassé un but et une aide tout en menottant les Penguins offensivement.

« Je ne dirais pas que c’était son meilleur. C’est probablement son match qui a été le plus vu, mais il a réussi d’autres performances semblables avant. Je trouve qu’il a connu une saison remarquable. Ce que vous avez remarqué dans cette partie, il l’a fait pendant toute l’année », a vanté Guy Boucher.

« Il n’est pas seulement le partenaire d’Erik. Bien sûr, ça fait que son rendement passe plus inaperçu, mais sa mobilité est si impressionnante considérant son physique. Ça lui permet de ne jamais laisser trop d’espace aux adversaires, il est toujours dans leur face dès qu’ils attaquent », a poursuivi l’entraîneur qui mise sur cette combinaison pour freiner les meilleurs éléments adverses.

Derick Brassard a connu Methot en 2007-2008 alors que les deux joueurs évoluaient pour le club-école des Blue Jackets de Columbus.

« J’ai commencé avec lui dans la Ligue américaine. J’ai toujours cru en son potentiel. Les défenseurs comme lui sont difficiles à trouver, on est chanceux de l’avoir », a mentionné Brassard qui a adoré la performance de Methot dans la troisième rencontre.

« Honnêtement, il a été une force pour nous. Il a été excellent, il a gardé des rondelles en zone offensive et il est dur à battre à un contre un. Il est dominant depuis le début des séries et c’était incroyable de le voir aller dans ce match. Pour que notre équipe se rende en finale, il va falloir qu’il continue à jouer comme ça. Je suis vraiment impressionné par la façon dont il joue présentement », a décrit Brassard.

À 31 ans, Methot s’approche du plateau des 600 parties régulières dans la LNH après avoir patienté pendant près de 200 matchs dans la LAH. Présentement, il semble en plein contrôle à la suite d’une saison durant laquelle il n’a pas été en mesure d’acheter un seul but en 68 rencontres.

ContentId(3.1232834):Les Sens mènent rapidement par deux
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« On savait qu’il était dû. Il s’est libéré d’une grande pression en obtenant un premier but (contre les Rangers). Il prend maintenant plus de chances, il s’aventure plus dans le territoire offensif, c’est souvent une question de confiance et de sensation », a commenté Bobby Ryan qui a pris un malin plaisir à à le taquiner pour ses célébrations après son but.

Quelques minutes à la suite du triomphe, mercredi, Methot a accompagné Brassard sur le podium devant les médias. Il a préféré jouer la carte de la modestie sans oublier sa touche d’humour habituelle en parlant de son but contre Marc-André Fleury, son deuxième du printemps.

« Je voulais juste lancer haut parce que Fleury était sur la patinoire. Bien sûr, j’ai été chanceux que la rondelle frappe cinq joueurs pour se retrouver dans le filet, mais je vais le prendre », a-t-il dit en souriant.

Ce rendement convaincant est encore plus impressionnant quand on se souvient que Sidney Crosby lui a pratiquement arraché un doigt, il y a huit semaines, le 23 mars. Sans que ce soit encore parfait, Methot a retrouvé son aplomb à la suite de sa blessure la plus souffrante en carrière.

Si près de la coupe Stanley

Le travail de Methot et de ses coéquipiers a permis aux Sénateurs de s’approcher à six petites victoires de la coupe Stanley. La prudence psychologique demeure importante, mais c’est impossible de ne pas y songer.

« Oui, c’est dur de ne pas le faire. On sait qu’avec deux victoires de plus, on sera en finale. Je ne sais pas trop quoi dire, on y va une par une », a indiqué Brassard avec un visage illuminé.

« Toutes les séries que tu passes, ça donne plus de confiance à ton équipe. Là, on affronte la meilleure équipe de la LNH et, à chaque match qu’on gagne, on réalise qu’on a une chance et qu’on peut les battre. »

Les Sénateurs n’ont pas remporté le championnat depuis leur renaissance en 1992-1993. Brassard serait ravi que ça survienne dès l’année de son échange à Ottawa.

« Je ne croyais pas que c’était possible quand j’ai été échangé, mais pas parce que je n’avais pas confiance en ma nouvelle équipe. C’est juste que c’est tellement dur de faire les séries, passer une ronde, battre deux bonnes équipes et se rendre jusqu’au bout. Quand je suis passé aux Sens, je n’avais aucune idée que ç’allait arriver », a conclu Brassard.