CHICAGO – Où était Jack Eichel, le 12 juin, lorsque les Blues de St Louis ont soulevé la coupe Stanley au domicile des Bruins de Boston? Et si on vous disait qu’il n’était qu’à une dizaine de rangées de l’action, à un endroit privilégié pour épier son bon ami Ryan O’Reilly soulever le précieux trophée dont il rêve.

 

C’est plutôt inusité de voir un joueur de la LNH se rendre sur place pour assister au triomphe d’une autre équipe, mais Eichel tenait à y être. Il ne voulait rien savoir de suivre l’action à la télévision du coin de l’œil ou bien de déguerpir en voyage pour se changer les idées comme plusieurs de ses comparses du circuit Bettman.

 

Son choix original reposait sur deux facteurs bien précis. D’abord, il savait qu’il verrait un ami – peu importe l’équipe victorieuse – savourer le championnat. Ensuite, il est tanné de perdre après quatre saisons avec les Sabres qui ont été écartés des séries pour une huitième année de suite, la plus longue léthargie de la LNH.

 

« Je voulais y assister pour l’expérience, je savais que je verrais un ami lever la coupe Stanley. C’est à 30 minutes de la maison de mes parents donc c’était facile de s’y rendre. Je voulais être sur place, c’était enrichissant. Tu vois les célébrations, les émotions sur les visages des gars. Ça fait simplement que tu veux encore plus gagner. C’est l’une des choses les plus cool à voir », a raconté Eichel à Chicago lors de la tournée médiatique de la LNH.

 

« L’histoire des Blues démontre que c’est toujours possible d’accéder aux séries. J’étais vraiment content de voir Ryan l’emporter, c’est un bon ami », a-t-il ajouté en parlant de son ancien coéquipier.

 

Originaire du Massachusetts, l’ancien de l’Université de Boston ne pouvait faire autrement que de grandir en tant que partisan des Bruins. En 2011, Eichel était en extase quand ils ont remporté les grands honneurs. Huit ans plus tard, il se faisait reconnaître et taquiner par plusieurs partisans lors du match ultime.

 

Maintenant, il souhaite que ce soit au tour des Sabres d’être couronnés. Le moment ne pourrait être mieux choisi au printemps 2020. C’est le cas puisque les Blues n’avaient jamais remporté la coupe Stanley depuis leur arrivée dans la LNH en 1967. Désormais, la plus longue disette - pour les équipes qui n'ont jamais remporté le championnat - appartient aux Sabres et aux Canucks de Vancouver qui évoluent dans le circuit depuis 1970.

 

Pour que ce scénario se réalise, Eichel devra poursuivre sa progression. Certes, il a été un excellent deuxième choix derrière Connor McDavid en 2015, mais il ne pense pas avoir atteint sa vitesse de croisière en quatre saisons.

 

« Ça résume surtout à devenir encore meilleur. Par rapport à l’an passé, j’aimerais surtout compter plus de buts. C’est l’un de mes objectifs et je veux aussi être un meilleur meneur », a indiqué le capitaine des Sabres qui a inscrit 28 buts et 54 aides (82 points) en 2018-2019.

 

Le centre droitier ne voulait surtout pas sonner arrogant, mais il est persuadé de pouvoir toucher la cible plus souvent. Il entend notamment modifier son approche en ne pensant pas toujours à fabriquer des jeux en priorité. Le nouvel entraîneur, Ralph Krueger, sera une ressource de premier plan pour l’encourager dans cette voie.

 

« Mes premières impressions sont très bonnes, je suis bien excité de pouvoir jouer pour lui. Ce qui frappe d’abord, c’est sa personnalité. Tu as le goût de passer du temps avec lui et devenir une meilleure personne à ses côtés. C’est possible d’échanger avec Ralph sur n’importe quel sujet. Il est très calculé et intelligent, il sait ce qu’il veut », a décrit Eichel avec enthousiasme.

 

Krueger a hérité d’une formation qui avait trouvé le moyen de connaître un début de saison prometteur incluant une fascinante séquence de 10 victoires. La suite a plutôt ressemblé à l’effondrement d’un château de cartes et on peut citer une portion de 24 matchs avec 3 minuscules victoires.

 

« C’est difficile, c’est clair. On avait des attentes pour notre club. Pour nous, il ne faut pas laisser les attentes des autres nous affecter. Notre réussite commencera par un bon camp et un bon début de saison. On a entamé la dernière année en force et on a fini du mauvais pied, c’est tout le contraire des Blues. On sait que la constance est l’une des choses importantes dans la LNH », a mentionné Eichel.Jack Eichel

 

Dans un monde idéal, les Sabres compteraient sur Rasmus Ristolainen pour lancer le train sur les rails.  Le défenseur – qui est une pièce maîtresse de la brigade défensive – est malheureux à Buffalo, mais il est toujours sous contrat pour trois saisons.

 

Eichel souhaite aussi profiter de l’arrivée de son ami Jimmy Vesey, qui a été acquis des Rangers cet été, pour aider les Sabres à rebondir.

 

« La dernière saison en a été une d’apprentissage, c’est le cas quand ça ne fonctionne pas bien », a reconnu le numéro neuf des Sabres qui n’est même pas satisfait de son pointage dans le jeu vidéo EA Sports.

 

« Tu penses toujours que c’est trop bas », a conclu Eichel en se consolant, avec humour, par la beauté du graphisme de ses cheveux et de son visage.