DENVER - L’onde de choc soulevée par la tragédie routière qui a coûté la vie à 16 joueurs et membres de l’organisation des Broncos de Humboldt il y a deux semaines en Saskatchewan a été ressentie aux quatre coins de la planète hockey.

 

Elle a secoué le vestiaire de l’Avalanche du Colorado et surtout l’entraîneur-chef Jared Bednar, qui a des liens étroits avec la petite municipalité qui fait les manchettes pour des motifs désolants depuis le 6 avril.

 

« Je suis né dans une petite ville voisine qui s’appelle Yorktown, mais j’ai grandi à Humboldt où mon père – un gendarme de la GRC – a été cantonné à deux reprises au cours de sa carrière. J’ai appris à jouer au hockey à Humboldt. J’ai longtemps rêvé de jouer pour les Broncos », m’a expliqué l’entraîneur-chef de l’Avalanche croisé en fin d’avant-midi mercredi alors qu’il quittait le Pepsi Center.

 

Bednar a fait faux bond aux Broncos de la petite ville où il a grandi parce qu’il s’est retrouvé dans la « grande ligue » avec les Blades de Saskatoon où il a fait le saut dans la Ligue de hockey de l’Ouest avant d’endosser les uniformes des Chiefs de Spokane, des Tigers de Medecine Hat et finalement des Raiders de Prince Albert.

 

Bien qu’il ait établi son domicile fixe à Charleston en Caroline du Sud, Bednar maintient des liens étroits avec Humboldt. Ses parents vivent toujours dans le secteur et il compte encore plusieurs amis qui ont d’ailleurs été touchés directement par la tragédie. « Le fils d’un de mes meilleurs amis est l’un des gardiens des Broncos. Il était dans l’autobus, mais a été chanceux. Il s’en est tiré avec des blessures sérieuses, mais il est vivant. Il a subi différentes opérations dans un hôpital de Saskatoon et il aura besoin de beaucoup de temps pour s’en remettre, mais il est en vie. D’autres ont été beaucoup moins chanceux », a indiqué Bednar, qui échange depuis deux semaines des tas d’appels et des messages textes avec ses amis.

 

Copier le plan de match de lundi

 

Avant de quitter le Pepsi Center, Jared Bednar a tenu un entraînement matinal soutenu. Samuel Girard, blessé au haut du corps lors du premier match de la série face aux Predators, portait toujours un chandail rouge limitant tout contact physique. Il ne sera donc pas de la formation de ce soir.

 

Cela dit, le plan de match de Bednar à quelques heures d’une quatrième partie cruciale pour son équipe repose sur l’importance de répéter tout ce qui a bien été lors de la victoire de lundi alors que l’Avalanche a renversé les Predators de Nashville 5-3.

 

« Nous revenons avec la même formation. Nous revenons avec la même préparation afin d’obtenir le même début de match, la même intensité déployée lundi afin, bien sûr, d’obtenir le même genre de résultat », a convenu l’entraîneur-chef de l’Avalanche qui assure que la vitesse et la fougue de l’échec avant seront les clefs du match encore ce soir.

 

« Nous affrontons une très bonne équipe. Une équipe qui ne commettra pas d’erreurs et ne nous fera pas de cadeaux à moins que nous soyons très actifs et que nous les forcions à commettre des erreurs en les pressant en zone défensive », a ajouté Jared Bednar.

 

Dans le vestiaire de l’Avalanche, le capitaine Gabriel Landeskog a souri lorsque je lui ai demandé s’il était de ceux qui considèrent que les matchs pairs, ou impairs, sont les plus importants dans une série quatre de sept.

 

« Ils sont tous importants! Celui de ce soir l’est davantage puisqu’il est un match pivot. On revient à la case départ ou un accuse à nouveau un recul de deux victoires alors qu’on fera face à l’élimination. Parce qu’ils avaient l’avantage de la patinoire, nous savions d’entrée de jeu qu’il était essentiel de gagner au moins une fois là-bas pour l’emporter. On ne l’a pas fait encore. Pour maximiser nos chances, il faut éviter de perdre ici. Heureusement, nous avons une grande confiance lorsqu’on joue ici. La foule nous aide énormément et on joue du meilleur hockey. Pair ou impair? Ça ne compte plus vraiment. Car ce soir on doit gagner et ensuite tous les matchs seront cruciaux », a analysé Landeskog.

 

Pendant que plusieurs joueurs demeurent loin de la télé afin de se concentrer totalement sur la série qu’ils disputent, le capitaine de l’Avalanche s’assure de suivre le plus de matchs possible.

 

« Je suis un grand fan de hockey. Bon! L’An dernier alors que je regardais les séries une bière à la main assis dans mon salon en me répétant que nous étions exclus des séries, ce n’était pas facile. Mais cette année, je regarde les matchs avec plaisir. Mais aussi avec beaucoup d’attention. Je suis un bon élève. Je regarde les gars jouer en tentant de relever tout ce qu’ils font de bien ou de moins bien afin d’adapter ce que je vois à mon jeu si cela peut m’aide. En plus, je regarde les matchs en prenant des notes sur certaines des stratégies des équipes parce que ça pourrait être utile plus tard en séries. On verra. Ma fiancée commence à trouver que les séries prennent beaucoup de place, mais c’est ça le hockey des séries : tout est important. Les moindres détails peuvent avoir de grosses conséquences », a conclu le capitaine de l’Avalanche, qui a connu un très gros match lundi avec ses compagnons de trio Nathan MacKinnon et Mikko Rantanen.

 

Des Predators confiants

 

Dans le camp des Predators, le climat était simplement à la confiance mercredi matin. Pendant que l’entraîneur-chef Peter Laviolette a répondu à deux questions quelques-uns de ses joueurs ont sauté sur la patinoire dans le cadre d’un entraînement très facultatif.

 

Pekka Rinne, Ryan Ellis, Filip Forsberg et quelques « braves » ont patiné, mais la majorité des vedettes des Preds, dont P.K. Subban et Roman Josi, sont demeurés au vestiaire pour s’entraîner individuellement.

 

« La pression associée au match de ce soir ne compte pas. On sait très bien qu’on pourra prendre une avance imposante avec une victoire ou que la série sera égale selon le résultat final. La seule pression qui compte est celle que nous nous imposons comme équipe. Nous devons tous être meilleurs que nous l’avons été lundi. Nous le savons. Nous l’avons dit et répété. Il faut maintenant y aller et bien jouer », a indiqué Colton Sissons, qui revendique deux buts et quatre points – un sommet avec Ryan Johansen (2 buts, 2 passes) et Austin Watson (3 buts, 1 passe) – en trois affrontements contre le Colorado.

 

Même si l’Avalanche a marqué le premier but dans chacune des trois premières rencontres, Peter Laviolette a refusé d’admettre que ces buts de l’Avalanche étaient tous le résultat de mauvais débuts de rencontres de la part de son équipe.

 

« Lundi, nous avons été mauvais du début à la fin de la première période. Lors des deux premiers matchs, nous avions obtenu des chances avant que l’Avalanche ne marque. Est-ce qu’il faudra être meilleurs ce soir? Bien sûr. Et ça commencera par le début de la partie », a-t-il simplement répondu.

 

Les Predators pourraient effectuer un ou des changements à leur formation. Le vétéran Scott Hartnell pourrait disputer une première rencontre si l’état-major décide de miser sur lui pour aller se camper devant le but de l’Avalanche afin de compliquer le travail de Jonathan Bernier. Peter Laviolette a convenu qu’il étudiait la possibilité de faire des changements sans toutefois ouvrir le moindrement son jeu.

 

Hartnell tout comme Miikka Salomaki, qui pourrait écoper, ont prolongé l’entraînement optionnel ce matin. Tout comme Eeli Tolvanen et Anthony Bibetto, qui n’ont pas encore joué en séries. Yannick Weber et Calle Jarnkrok n’ont pas joué eux non plus, mais, jusqu’à preuve du contraire, ils sont toujours considérés blessés.

 

Le match débute à 22 h heure de l’Est.