QUÉBEC – Kevin Roy continue de démontrer qu’il est plus que la sensation YouTube qu’il était devenu il y a déjà plus d’une décennie grâce à ses prouesses avec un bâton de hockey et une rondelle.

Sélectionné par les Ducks d’Anaheim en quatrième ronde lors du repêchage de 2012, Roy a privilégié un développement universitaire avec les Huskies de Northeastern au lieu de se tourner vers les Remparts de Québec.

Ses habiletés offensives n’ont jamais posé de doute, mais Roy devait prouver qu’il pouvait s’illustrer au prochain niveau. Il a rempli ce mandat haut la main devenant le capitaine du club.

La même question revenait sur le tapis. Allait-il être en mesure de se démarquer dans la Ligue américaine maintenant ? La réponse a été sans équivoque avec une production de 46 points (16 buts et 30 aides) en 67 parties à sa première saison complète avec les Gulls de San Diego qui sont dirigés par Dallas Eakins.

« J’ai connu une bonne année. J’ai beaucoup appris et on avait une excellente équipe. Je veux continuer sur cette voie en me préparant bien et je serai prêt pour le camp avec les Ducks », a commenté le patineur de 24 ans de cinq pieds 10 pouces et 170 livres.

Le gaucher à l’agilité déconcertante avait pu se faire une idée de ce qui l’attendait dans la LAH grâce à une brève apparition de deux matchs l’année précédente.

Bref, Roy croyait bien être en mesure de tirer son épingle du jeu. 

« Je ne pense pas que j’ai été surpris (de sa récolte de 46 points). J’ai confiance en mes atouts offensifs. Il faut plus que je m’assure de jouer un style complet. C’est essentiel quand tu veux jouer au prochain niveau. Tous les gars en sont conscients », a-t-il exprimé.

Roy savoure donc son été puisque son rendement l’encourage pour la suite des choses.

« C’est très intéressant surtout que je suis dans une très bonne organisation qui prend le temps de développer ses espoirs pour les mener à des carrières fructueuses », a évoqué le participant au Boot Camp de Québec.

Nul doute, il y avait un aspect rassurant pour lui d’avoir été capable de s’adapter de cette manière à des adversaires plus puissants et plus vieux.

« En étant plus petit, j’ai appris à jouer différents styles pour être capable de me débrouiller avec mon gabarit. C’est la même chose au niveau professionnel, ça se passe juste un peu plus vite et avec plus de force. Il faut jouer de manière intelligente, savoir où aller et quand s’y rendre et comment te placer pour avoir le dessus sur les gars plus imposants », a résumé celui qui a ajouté cinq points en dix parties éliminatoires.

Avec son diplôme de psychologie en poche, Roy a pu se concentrer entièrement sur sa carrière avec les Gulls.

« C’est vrai qu’on joue plus de matchs, mais c’est la seule chose à faire, il n’y a pas d’école. Après la pratique, si quelque chose te dérange avec ton physique, tu peux prendre le temps et agir en professionnel », a-t-il ciblé.

Évidemment, la prochaine cible de Roy demeure la plus importante, celle de pouvoir accéder à la LNH. Ça devrait commencer par un rappel qu’il attendra avec réalisme.

« C’est la chose que je vise, je veux jouer au plus haut niveau. Je travaille en ce sens, mais je comprends que c’est la même chose pour les autres. »

D’ici là, Roy s’affaire à exécuter les recommandations de l’organisation.

« Je dois m’assurer d’être présent partout sur la patinoire, être toujours au top même sans la rondelle et se présenter tous les soirs peu importe les circonstances », a relevé le joueur qui risque d’enflammer la foule en tirs de barrage.

Pour ses débuts dans la Ligue américaine, Roy a pu observer quelques vétérans comme Jeff Schultz et Nate Guenin qui ont respectivement disputé 409 et 205 parties dans le circuit Bettman.

Bien entendu, il en profite aussi pour faire le plein de conseils quand il participe à des étapes de développement avec les Ducks.

« À l’université, t’es entouré de plusieurs personnes et j’avais quand même une bonne idée des choses sur lesquelles je devais travailler donc j’ai développé mon jeu avec les entraîneurs. Ensuite, c’est clair que ça aide beaucoup de passer du temps dans l’entourage des Ducks. Tu retiens plusieurs éléments pour la saison suivante », a mentionné celui qui a déménagé du Massachusetts à la Californie.

Le plan est donc simple : rester en Californie, mais pour y jouer avec les Ducks. Jusqu’à présent, il prétend ne pas avoir vécu de moment trop décourageant dans son cheminement.

« Non, je sais que je peux me rendre. Il faut juste avancer chaque jour », a conclu Roy.