Au cours du prochain mois, le RDS.ca vous propose un tour d’horizon des 30 formations de la LNH qui auront l’obligation de soumettre une liste de protection en vue du repêchage d’expansion du Kraken de Seattle du 21 juillet prochain, et des décisions qui attendent les directeurs généraux.

Aide-mémoire : les règlements du repêchage d'expansion

Avant de tomber en panne sèche en fin de saison, les Coyotes de l’Arizona se sont retrouvés au plus fort de la lutte à l’obtention du quatrième et dernier rang donnant accès aux séries dans la division Ouest pendant plusieurs semaines, et même jusqu’à la fin avril. C’est déjà davantage que ce qui était attendu d’un club qui, avouons-le, n’avait rien de terrifiant sur papier.

Si Rick Tocchet n’a pas réussi à extraire le maximum d’un groupe de joueurs qui ne regorge vraiment pas de vedettes – encore moins après que Taylor Hall ait choisi de lever le nez sur les Coyotes l’automne dernier – il n’était pas bien loin de l’avoir fait. Quelques joueurs ont saisi l’opportunité que laissait entrevoir cet alignement dégarni et pris les bouchées doubles en 2020-2021, tandis que ce qu’on croyait être un très bon duo de gardiens s’est peut-être finalement transformé en un trio, avec l’émergence d’Adin Hill durant les absences simultanées de Darcy Kuemper et Antti Raanta.

Malgré qu’il soit parvenu à en soutirer beaucoup d’un effectif plutôt limité, Tocchet et les Coyotes ont décidé d’un commun accord qu’il était temps de passer à autre chose. Le 9 mai, on annonçait que l’entraîneur-chef ne serait pas de retour après que son club ait été écarté des séries d’après-saison pour la septième fois en huit ans. Le vétéran de 18 saisons dans la LNH était arrivé de Pittsburgh en 2017.

COMMENT S'ANNONCE L’AVENIR DES COYOTES?

Les candidats à venir chambouler l’ordre établi dans la hiérarchie des Coyotes ne courent pas les rues. La réalité est que la banque d’espoirs de la formation de l’Arizona appartient au dernier tiers des 31 équipes. Le premier nom vers lequel on se tourne est naturellement Barrett Hayton, que John Chayka avait réclamé au 5e rang au total en 2018, au moment où il occupait toujours les fonctions de directeur général.

Sur la scène internationale avec Équipe Canada junior, Hayton avait fourni des indices permettant de croire qu’il était promis à un brillant avenir. Sans dire que les choses ne débloqueront pas pour lui, on tarde à voir le même éclat dans ses performances offensives chez les professionnels. 

Le défenseur Victor Söderstrom (1er choix en 2019) et Hayton sont les deux espoirs que les partisans des Coyotes suivent le plus attentivement chez les Roadrunners de Tucson. À voir les résultats immédiats de l’arrière suédois de 20 ans, un stage prolongé dans la LAH ne ferait pas tort, question de poursuivre l’ajustement aux réalités du jeu nord-américain sans la pression de devoir aider les Coyotes immédiatement. Avec la présence de plusieurs joueurs autonomes sans compensation parmi le groupe de défenseurs, il ne serait surprenant toutefois que Söderstrom monte rapidement dans la hiérarchie et qu'il doive jouer dès l'an prochain.  

LA LIGNE BLEUE CENTRALE AUX FONDATIONS 

Pour une équipe dont l’efficacité est principalement attribuable à du jeu défensif étanche et à de bonnes performances des gardiens, il n’est pas étonnant que ce soit à la position de défenseur qu’on retrouve deux des meilleurs éléments. Le capitaine Oliver Ekman-Larsson n’a plus besoin de présentation, et les Coyotes se sont assurés qu’il demeure avec la seule formation qu’il ait connue depuis son arrivée dans la LNH en lui offrant une prolongation monstre de huit ans d’une valeur annuelle de 8,25 M$. 

L’entente d’Ekman-Larsson est assortie d’une clause de non-mouvement, et il n’y aucune raison de croire que les Coyotes lui demanderaient de lever cette clause avant le repêchage d’expansion, faisant automatiquement du défenseur no 1 de l’équipe un des joueurs protégés en juillet en vertu des règlements.

L’arrière russe Ilya Lubushkin a accepté de prolonger son contrat d’une saison à la mi-avril, et même si elle peut sembler anodine, cette signature permettait de facto aux Coyotes de remplir une condition bien précise, soit celle de rendre disponible au moins un défenseur ayant disputé 40 matchs l’année dernière ou 70 matchs au total des deux dernières saisons tout en étant sous contrat pour la saison 2021-2022. Jusque-là, le seul défenseur qui répondait à cette description en Arizona était Jakob Chychrun. Bien entendu, les Coyotes n’allaient jamais laisser se pointer à l’horizon un scénario dans lequel ce dernier allait être disponible au Kraken de Seattle dans deux mois.

Déjà solide année après année depuis son entrée dans la LNH à 18 ans en 2016-2017, Chychrun a franchi une nouvelle étape de sa belle progression ces derniers mois pour s’élever au rang des meilleurs de la division, particulièrement dans l’aspect offensif avec son tir frappé foudroyant. Ses 18 buts et ses 23 mentions d'aide représentaient deux sommets en carrière, à sa cinquième campagne.

QUI FORME L’ÂME OFFENSIVE DES COYOTES?

Au sein d’une équipe qui tend à connaître d’importants passages à vide collectifs du point de vue offensif, c’est un exercice plus difficile que d’identifier les attaquants qui méritent de voir leur nom figurer sur la liste de protection des Coyotes.

Il y a cinq ans, lorsqu’ils ont jeté leur dévolu sur Clayton Keller au 7e rang du repêchage de 2016, il n’était pas rare d’entendre des comparaisons entre son jeu et celui de Patrick Kane. Il serait aujourd’hui absurde de mentionner les deux noms dans la même phrase, mais Keller n’a toujours que 22 ans et si on veut être honnête, l’ailier américain aurait sa place au sein d’à peu près tous les top-6 de la LNH avec sa combinaison de rapidité et d’habiletés de passeur. 

À 33 ans, Phil Kessel n’approchera peut-être jamais les statistiques compilées à ses trois dernières années avec Pittsburgh, mais sa saison 2020-2021 a été bien plus convaincante que sa sa première en Arizona. C’est à son 50e match qu’il a égalé la production qu’il avait affichée l’année dernière en 70 rencontres. Il reste une saison à un contrat de huit saisons (et 8M $ annuellement) que Kessel avait paraphé avec... les Maple de Leafs de Toronto, en 2013. Tout comme Ekman-Larsson, le contrat du vétéran de plus de 1100 matchs est assorti d'une clause de non-mouvement.

Finalement, Nick Schmaltz et Christian Dvorak ont occupé les fonctions de deux premiers centres des Coyotes cette année, et bien qu’aucun des deux ne soit un joueur de premier trio, ils sont tous deux capables d’une production avoisinant les 50 points sur un calendrier complet de 82 matchs. Et à un salaire aussi raisonnable (surtout dans le cas de Dvorak, à 4,45 M$), de tels joueurs ont leur valeur.

HILL SERA-T-IL SACRIFIÉ?

Compte tenu de ses performances antérieures, les Coyotes avaient peut-être déjà une opinion très favorable d’Adin Hill et de ses chances de devenir un gardien régulier de la LNH. Mais de le voir garder les buts avec d’autant d’aplomb et d’assurance durant sa quinzaine de départs en 2020-2021 n’avait rien de banal.

Le gardien de 24 ans mesure 6 pieds 6 pouces et, un peu comme Darcy Kuemper, Hill laisse très peu d’espace aux tireurs adverses de marquer dans la partie supérieure. Bien sûr, on ignore les plans du Kraken à la position de gardien car il y aura un certain nombre d’options valables dans chaque division, mais la perspective qu’un de Kuemper ou Hill soit disponible est alléchante.

Kuemper n’a « que » 30 ans et son ascension au rang des meilleurs gardiens du circuit a été tout ce qu’il y a de plus impressionnant depuis son arrivée en Arizona en février 2018 (pour Tobias Rieder et Scott Wegdewood... Ouch!) Au final, l’aspect « sécuritaire » additionnel amené par le portier canadien sera possiblement ce qui aidera le DG Bill Armstrong à faire ce difficile choix qui semble se profiler entre Kuemper et Hill, les deux premiers gardiens d'Équipe Canada, qui a été médaillée d'or au Championnat du monde de hockey sur la glace, à Riga en Lettonie. Parions que le gardien que les Coyotes se résigneront à sacrifier pourrait être échangé avant que le Kraken n'ait l'opportunité de le repêcher sans que l'Arizona n'en retire quoi que ce soit.

Prédictions du RDS.ca

Ce n’est pas nécessairement à l’attaque que réside la principale force des Coyotes, mais parions qu’ils vont néanmoins opter pour le format « 7 attaquants, 3 défenseurs et un gardien », entre autres parce qu’Alex Goligoski, Niklas Hjalmarsson, Jason Demers et Jordan Oesterle se dirigent tous vers l’autonomie complète cet été.

Attaquants (7)

Clayton Keller
Phil Kessel (Clause de non-échange à 23 équipes)
Nick Schmaltz
Christian Dvorak
Conor Garland
Michael Bunting
Lawson Crouse

Défenseurs (3)

Oliver Ekman-Larsson (Clause de non-mouvement)
Jakob Chychrun
Kyle Capobianco

Gardien (1)

Darcy Kuemper

Principaux éléments non-protégés

Adin Hill (G)
Antti Raanta (G / Joueur autonome sans compensation)
Johan Larson (A)
Christian Fischer (A)
Dryden Hunt (A)
Ilya Lubushkin (D)

Le portrait des équipes de la LNH

Ducks Anaheim Coyotes Arizona Bruins Boston
Sabres Buffalo Flames Calgary Hurricanes Caroline
Blackhawks Chicago Avalanche Colorado Blue Jackets Columbus
Stars Dallas Red Wings Detroit Oilers Edmonton
Panthers Floride Kings Los Angeles Wild Minnesota
Predators Nashville Devils New Jersey Islanders New York
Rangers New York Sénateurs Ottawa Flyers Philadelphie 
Penguins Pittsburgh Sharks San Jose  Blues St. Louis
Lightning Tampa Bay Maple Leafs Toronto Canucks Vancouver 
Capitals Washington  Jets Winnipeg Canadien Montréal