L’Avalanche pourrait soulever la coupe Stanley dès vendredi devant ses partisans entassés dans le Ball Arena.

Et ce n’est pas parce qu’ils profitent d’une avance plus que confortable de 3-1 en grande finale que Jared Bednar et ses joueurs entendent prendre Andrei Vasilevskiy et le Lightning à la légère. Pas question de leur donner une chance de mousser des chances, aussi minces soient-elles, d’amorcer une remontée qui pourrait les guider jusqu’à un troisième titre consécutif.

Bednar et ses joueurs savent que la coupe Stanley sera au Ball Arena ce soir. Ils savent qu’elle sera frottée et polie par ses gardes du corps, Phil Pritchard et Mike Bolt, et qu’elle sera donc prête à venir les rejoindre sur la patinoire en cas de victoire. Ils tiennent donc à profiter de l’occasion pour la soulever et la présenter à leurs partisans qui attendent son retour à Denver depuis 21 ans.

«Nous avons une belle opportunité devant nous et nous devons la saisir. Je veux que nos joueurs transforment toutes les formes d’énergie, même la nervosité, de manière positive afin de sauter sur la patinoire et de jouer avec le plus de passion possible», que Jared Bednar a indiqué après l’entraînement matinal de son équipe.

Malgré l’absence du capitaine de Gabriel Landeskog et de plusieurs joueurs importants, dont Nathan MacKinnon et Nazem Kadri, l’entraîneur-chef de l’Avalanche a assuré que tous les absents sur la glace ce matin sont en mesure de jouer ce soir.

Andre Burakovsky, qui est demeuré à Denver pendant que ses coéquipiers sont allés diviser les deux parties disputées, à Tampa, contre le Lightning, pourrait lui aussi réintégrer la formation. Il a patiné avec ses coéquipiers au Ball Arena et on l’a vu discuter avec les soigneurs et préposés à l’équipement.

Une glace dure et lisse et non une piscine

L’objectif de l’Avalanche est donc clair : gagner la coupe Stanley.

Pour maximiser leurs chances d’y arriver, les joueurs de l’Avalanche entendent profiter d’un retour en altitude et d’un retour sur leur patinoire pour prendre le contrôle du match dès les premières minutes.

«La glace sera belle, dure et rapide ce soir. Rien à voir avec la piscine sur laquelle on a joué à Tampa Bay lors des deux derniers matchs alors que la patinoire était molle et recouverte d’eau», m’a indiqué un membre de l’Avalanche croisé ce matin au Ball Arena.

Vrai que l’altitude jouera un rôle de premier plan encore ce soir. À 1,6 km au-dessus du niveau de la mer, l’oxygène se fait plus rare. Il devient vite difficile pour un athlète qui n’est pas habitué à ce genre de condition – et plus encore pour un simple journaliste je vous l’assure – de rivaliser avec un adversaire qui a non seulement vaincu, mais appris à performer en dépit les contrecoups associés à l’altitude.

L’altitude et le climat sec qui enveloppe Denver alors que Tampa baigne dans l’humidité permettent aussi aux préposés à la patinoire d’offrir une bien meilleure surface de jeu aux joueurs de l’Avalanche. Une surface dure et lisse qui leur permet de profiter, bien plus qu’ils ne l’ont fait à l’Amalie Arena à Tampa, de leur vitesse. Une vitesse que leurs adversaires du Lightning peinent à égaler.

Sans lendemain pour Tampa

Le Lightning n’a pas le choix. Il doit gagner sinon Jon Cooper et ses joueurs passeront l’été à se demander ce qu’ils auraient pu faire de mieux pour prolonger à trois leur série de conquêtes consécutives de la coupe Stanley.

Bonne nouvelle pour les «Bolts», ils ont déjà en main les moyens à prendre pour éviter l’élimination.

«En plus de l’altitude dont ils savent profiter, nos adversaires qui sont déjà redoutables sont motivés par des partisans très bruyants et impliqués. C’est électrisant jouer ici. Je suis convaincu que cela aide l’Avalanche à connaître de bons débuts de matchs. Quand on analyse les deux premières parties, ils ont pris le contrôle en marquant rapidement dans les deux matchs. En plus, nous leur avons offert des avantages numériques. Ce soir (vendredi) il faudra tout mettre en œuvre pour éviter de leur donner le contrôle du match rapidement. Ce sera la clef pour nous», a indiqué Jon Cooper.

Rappelons ici que l’Avalanche a marqué trois buts dans chacune des premières périodes disputées lors des matchs un et deux. Les «Avs» ont gagné la première rencontre 4-3 en prolongation avant de lessiver les «Bolts» 7-0.

L’entraîneur-chef du Lightning a aussi assuré que le poids de longues saisons et de longues séries pour une troisième année consécutive ne privait pas ses joueurs d’une chance de gagner.

«Les saisons sont très difficiles à traverser. Mais comme on joue pour accéder aux séries, il faut maintenir le niveau d’implication et s’astreindre aux sacrifices nécessaires pour y arriver. Une fois en séries, c’est plus dur encore. Mais c’est aussi dur pour l’Avalanche que ce l’est pour nous. Je suis convaincu qu’ils ont des joueurs qui jouent en dépit de différentes blessures eux aussi. C’est normal. C’est ça les séries. C’est ça la finale. Et vous savez quoi, nous sommes très heureux d’être ici et d’avoir la chance de gagner la coupe Stanley. Sommes-nous épuisés? Bien sûr. Et n’oubliez pas que la fatigue mentale est souvent plus lourde à porter que la fatigue physique. Gagne ou perds, tu pousses un long soupir quand c’est terminé. Si tu gagnes, tu remets à plus tard le repos. Si tu perds, comme c’est arrivé en 2015 – les Blackhawks de Chicago ont battu le Lightning en six matchs – tu passes plusieurs jours au lit pour refaire tes forces.»

Pour éviter d’avoir à plonger dans leur lit pour plusieurs joueurs, tous les joueurs du Ligthning sont attendus sur la patinoire ce soir. Malgré des bobos, malgré des blessures.

Brayden Point qui a raté les deux derniers matchs s’est entraîné. Erik Ciernak qui n’a pas joué après qu’il eut bloqué un tir frappé de Nathan MacKinnon en fin de première était sur la patinoire.

«Cernak va mieux. Je crois vraiment qu’il sera à son poste ce soir», que Jon Cooper a indiqué.

Point? Aucune précision. Pas plus du côté d’Anthony Cirelli qui a été blessé – lacération au bras droit après un contact avec la lame du patin d’Alex Killorn – ou de Nikita Kucherov qui semble jouer à 50 % de ses capacités.

Mais dans un match sans lendemain, on peut s’attendre à ce que tous ces joueurs fassent tout en leur possible pour aider la cause de leur équipe.

Parlant de match sans lendemain, les 18 journalistes invités à prendre part au scrutin visant à offrir le trophée Conn Smythe au joueur le plus utile des séries seront sollicités ce soir pour la première fois.

Je peux vous annoncer qu’en dépit les grandes qualités et les grandes contributions des Nathan MacKinnon, Mikko Rantanen, Gabriel Landeskog et autres Valeri Nichushkin, mon vote ira sans l’ombre d’un doute à Cale Makar.

Makar pourrait même être un choix unanime.