ST.LOUIS - À quelques heures du match qui pourrait leur permettre de soulever la coupe Stanley pour la première fois de leur histoire, les Blues affichaient ce matin un brin de fébrilité, mais surtout deux brins de confiance.

Les Blues devront contrôler leurs émotions

Il faut dire que les Blues présentent un dossier de 7-1 dans les cinquièmes, sixièmes et septièmes matchs disputés depuis le début des séries. Qu’ils sont 4-0 dans les matchs six et sept. Qu’ils ont mis fin à leurs trois premières séries dès qu’ils en ont eu la chance.

Dans le camp des Bruins, on sentait une inquiétude évidente face au défi qui se dresse devant ce club de toute évidence amoché et qui se demande comment diable il pourra échapper à l’emprise des Blues qui frappent fort et souvent.

Avec Ivan Barbashev confiné au vestiaire en raison de la suspension d’un match que la LNH lui a imposée pour sa mise en échec illégale à la tête de Marcus Johansson, les Blues avaient besoin d’un joueur pour venir en relève.

Ce joueur sera Robert Thomas.

À l’écart du jeu lors des quatre derniers matchs, Thomas a frappé à la porte de son entraîneur-chef Craig Berube pour dire qu’il était prêt.

«Il voulait jouer depuis un moment, mais nous étions convaincus qu’il avait besoin de repos pour retrouver la forme. Il sera donc mieux préparé à venir nous aider ce soir», a indiqué Craig Berube.

Thomas a été victime de la dure mise en échec assénée par Torey Krug en troisième période du premier match. Krug avait soulevé la foule du TD Garden en partant du fond de la zone des Bruins pour ensuite traverser toute la patinoire avant d’aller frapper son adversaire.

«Cette mise en échec n’avait absolument rien à voir avec le retrait de Robert de la formation», a tranché Berube sans ajouter la nature exacte de la blessure – ou des blessures – qui gardait son joueur à l’écart du jeu.

À la lumière de l’entraînement matinal des Blues, on peut avancer que Thomas retrouvera ses compagnons de trio : Tyler Bozak et Patrick Maroon.

Samuel Blais qui évoluait au sein de ce troisième trio lors des deux derniers matchs sera donc relégué au quatrième trio pour remplacer Barbashev et évoluer aux côtés d’Oskar Sundqvist et Alexander Steen au sein de l’excellent quatrième trio des Blues.

Il s’agit d’une troisième affectation pour le Québécois depuis le début de la grande finale qu’il avait amorcée à la gauche de Ryan O’Reilly et David Perron. Des changements qui sont loin de déranger le principal intéressé.

«C’est un troisième changement, mais ça ne change rien au mandat que je dois remplir et à la manière dont je dois jouer. Je vais continuer à m’impliquer physiquement et à aider la cause de l’équipe. On est en finale de la coupe Stanley. On est tous prêts à faire n’importe quoi pour le bien de l’équipe», a indiqué Samuel Blais.

Kuhlman préféré à Backes : signe de panique?

Comme on s’y attendait, les Bruins reviendront à six défenseurs ce soir maintenant que Zdeno Chara est convaincu de pouvoir donner son plein rendement en dépit le fait qu’il joue avec la mâchoire fracturée.

L’entraîneur-chef Bruce Cassidy a toutefois réservé une surprise de taille lorsqu’il a annoncé qu’il fera appel ce soir à Karson Kuhlman et non au vétéran David Backes pour compléter le groupe de 11 attaquants.

Kuhlman se retrouvera donc à la droite de David Krejci et Jake DeBrusk au sein d’un deuxième trio qui doit se remettre en marche si les Bruins veulent mousser leur chance de victoire ce soir.

«Karson est un patineur rapide. Il est bon le long des bandes. Il est énergique et son principal défi ce soir sera le même que pour tous nos joueurs : tenter de se faufiler et de se faire de l’espace au milieu de cette grosse équipe. Il nous a aussi démontré au fil de la saison qu’il pouvait être très efficace lorsqu’on le ramenait au sein de la formation même après une longue période à l’écart. Il affiche de belles qualités malgré son jeune âge. Il a gagné dans les rangs universitaires, il est habitué de contribuer dans un rôle de soutien. Toutes ces raisons motivent notre décision de faire appel à ses services ce soir», a plaidé Bruce Cassidy.

Loin de moi l’intention de balayer toutes ces explications du revers de la main.

Mais il est clair qu’au-delà des motifs bien valables, il est clair que les Bruins se retrouvent dans une position très précaire avec un deuxième trio qui ne fait rien de rien depuis le début de la grande finale. David Backes a ralenti. C’est évident. Il représente donc une cible facile pour son entraîneur-chef. Mais Krejci s’en tire très bien lui alors qu’il est autant, sinon plus, responsable des ennuis de son trio. En plus, les entraîneurs l’utilisent toujours au sein de la deuxième vague d’attaque massive.

Peut-être que cette décision sauvera le deuxième trio et les Bruins.

Mais en attente de résultats probants, cette décision démontre un sentiment d’urgence et laisse même entrevoir une certaine panique.

Jamais repêché, Kuhlman, 23 ans, a disputé 11 matchs avec les Bruins cette saison. Il n’a disputé que six matchs depuis le début des séries. Il n’a pas joué depuis le 30 avril dans un revers de 2-1 que les Bruins avaient encaissé aux mains des Blue Jackets de Columbus. En 13 :22 de temps d’utilisation, l’Américain originaire du Minnesota avait récolté une passe.

Lorgner la coupe…mais pas trop

Parce que la coupe Stanley sera au Entreprise Center, ce soir, et que lui et ses coéquipiers pourraient la soulever tout à tout à bout de bras dans l’éventualité d’une victoire, Samuel Blais convient, qu’il est difficile de contenir les émotions à quelques heures du sixième match. Et que ce le sera davantage encore au fil des heures qui rapprocheront les Blues de la mise en jeu initiale.

«On a maintient les mêmes routines depuis le début des séries. J’ai fait mes petites affaires hier (samedi) on a dormi à l’hôtel comme on le fait depuis le début des séries la veille des matchs à la maison et on retournera à l’hôtel cet après-midi. On a été une bonne équipe sur la route toute l’année et en séries – fiche de 9 victoires 3 revers – et on espère que cela nous aidera», a ajouté Blais.

Pour des raisons bien difficiles à comprendre ou à expliquer, les Blues ne jouent que pour ,500 (six victoires, six revers) à St.Louis depuis le début des séries.

Plus détendu que son vis-à-vis des Bruins – et c’est un peu normal considérant la situation des deux équipes – Craig Berube a indiqué que lui et ses adjoints verraient à contenir le niveau d’émotions des joueurs au cours des prochaines heures.

«Il est impossible de ne pas penser à ce qui arrivera si nous gagnons le match de ce soir. Il est toutefois évident que nos gars comprennent qu’ils ne doivent pas se perdre dans ces pensées et regardant trop loin en avant. On sait ce qui est à l’enjeu ce soir. Mais pour y arriver, il faudra faire comme nous l’avons fait depuis le début des séries : penser à court terme; penser à ce qui doit être fait pour gagner les batailles. Nous devrons être prêts ce soir. Nous devrons jouer du hockey désespéré, du hockey physique et discipliné parce que les Bruins joueront eux aussi de cette façon. Nous devrons jouer une grosse première période et c’est sur cette période que je veux que nos gars se concentrent pour le moment», a conclu Berube.