CHICAGO – Le mandat est simple à comprendre, mais difficile à réaliser pour Steve Yzerman. À son époque de joueur, les Red Wings de Detroit étaient une référence dans la LNH et il doit redonner à l’organisation tout le lustre perdu dans les dernières années.

 

La bonne nouvelle, c’est que les membres des Wings possèdent une confiance absolue en Yzerman. Ils le voient comme le chef de parti qui pourra provoquer une vague positive autour de l’équipe.

 

Le retour au bercail n’a eu lieu qu’au printemps pour l’ancien numéro 19. Ça ne laisse pas beaucoup de temps pour renverser la vapeur en vue de la saison 2019-2020. Cependant, il est arrivé avec un plan détaillé qui revigore les troupes.

 

« À l’époque de Steve, jouer pour les Red Wings était LE standard dans la LNH, a lancé Dylan Larkin avec conviction. Le hockey accuse du retard au niveau de la science sportive en comparaison avec le soccer européen, la NFL et le baseball majeur. Steve a décidé d’ajouter toutes les ressources nécessaires pour une organisation de hockey. Les propriétaires lui accordent leur appui et on n’aura pas d’excuses », a raconté Larkin avec pertinence.

 

« Je pense surtout aux aspects reliés à la récupération, la nutrition et le travail à l’extérieur de la patinoire. Il a eu un impact immédiat notamment dans ce sens », a ajouté Larkin quand il a été invité à développer son idée.

 

Éloignés des séries éliminatoires pour une troisième saison consécutive, les Red Wings n’ont pas été dans le coup l’année dernière en dépit des efforts de quelques jeunes comme Larkin, Andreas Athanasiou, Anthony Mantha et Tyler Bertuzzi qui sont les meneurs de cette troupe.

 

La pente à remonter semble encore imposante puisque plusieurs rivaux de la division Atlantique, comme les Panthers de la Floride et les Sabres de Buffalo, ont déniché du renfort cet été.

 

« Ce sera toujours difficile, on connaît les puissances actuelles de notre division en Tampa Bay, Toronto et Boston. Pour nous, afin d’avoir du succès, il faudra bien jouer défensivement. On est prêts pour le camp d’entraînement en s’inspirant d’équipes comme les Hurricanes qui ont travaillé plus fort que leurs adversaires. C’est notre approche », a plaidé Larkin.

 

Voilà la carte à brandir pour les Wings et ils devront souhaiter que la profondeur dénichée en Valtteri Filppula, Patrik Nemeth et Adam Verne soit salutaire.


« Je vois un mélange de jeunes et de vétérans. Si on regroupe tous les ingrédients, on détient des éléments pour surprendre bien des gens », a maintenu l’auteur de 73 points (32 buts et 41 aides) en 76 matchs la saison dernière.

 

Voilà de bien belles paroles, mais Yzerman ne craint pas d’évoquer le mot patience. Quand le grand patron lance un tel commentaire, ça ne pourrait être plus clair. Après quatre saisons dans la LNH, Larkin a plutôt hâte que l’équipe avance aussi vite qu’il patine, mais il comprend les propos du directeur général.

 

« Je vois cela comme une motivation. On dispose d’une occasion pour accélérer le développement de notre équipe, de surprendre par cette évolution. Ça prendra du temps pour que Steve implante les bons éléments, mais, si on peut jouer à la hauteur de nos capacités, ça va accélérer le processus », a réagi Larkin qui était très heureux et surpris d’avoir été classé dans le top-50 dans le jeu LNH EA Sports. Steve Yzerman

 

Avec ses performances aux derniers Championnats du monde, une production de 14 points en neuf matchs, Mantha devra continuer son évolution offensive. Larkin le voit suivre cette tangente et il espère qu’Athanasiou, un joueur très sous-estimé, ne ralentira pas la cadence après une saison de 30 buts et 24 passes.

 

« Il a assurément le potentiel d’une grande vedette, il soulève les partisans avec ses jeux et il joue de la bonne manière », a argué Larkin à propos de ce hockeyeur aux origines grecques et indo-guyanaises.

 

Par contre, cet alliage des Wings demeure à la recherche de son véritable meneur, celui qui pourra s’inspirer du leadership démontré par Yzerman à une autre époque. Larkin a confirmé qu’il se serait senti à prêt à coudre le C du capitaine sur son chandail, mais l’état-major a choisi de poursuivre avec un comité d’assistants composé de Larkin, Justin Abdelkader, Frans Nielsen et Luke Glendening.

 

Il faut dire que les Wings ont perdu une ressource intéressante à ce chapitre en Niklas Kronwall qui a vogué vers la retraite.

 

« Je veux féliciter Nik, c’est l’une des meilleures personnes que j’ai pu rencontrer dans ma vie. Il était prêt à tout pour aider ses coéquipiers et il était toujours présent pour les enfants ainsi que les partisans. L’équipe traverse une transition vers un jeune noyau avec Mantha, Andrea, Bertuzzi et moi. C’est notre tour d’assumer ce rôle, on veut tous être de bons joueurs, on veut aider les Wings ensemble », a conclu le 15e choix du repêchage 2014.