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RÉSULTATS

« Lehky », ses vieux amis et le chemin parcouru

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MONTRÉAL – On calcule que 92 joueurs ont défilé devant les journalistes mardi à la veille de la première mise en jeu de la Confrontation des 4 nations. Si on devait faire un top-3 de ceux pour qui l'exercice a eu l'air d'une séance de torture, le nom d'Artturi Lehkonen y serait assurément. En ce sens, l'attaquant finlandais a été fidèle à ce qu'il projetait lorsqu'il a quitté Montréal il y a trois ans.

Mais Lehkonen n'est pas le même joueur que celui que le Canadien a échangé pour Justin Barron et un choix de deuxième ronde en 2022.

Le constat ne date quand même pas d'hier. Dès son arrivée avec l'Avalanche du Colorado, Lehkonen a développé une partie de son jeu qu'on n'avait vu qu'en surface dans la partie formatrice de son parcours. Dans ses nouvelles couleurs, il a récolté plus de points dans son premier parcours éliminatoire que dans les 33 matchs de séries qu'il avait joués auparavant avec le CH. Il aussi a connu une première saison de 20 buts et de 50 points.

En 396 matchs avec le Canadien : moyenne de 0,37 point par match.

En 170 matchs avec l'Avalanche : moyenne de 0,74 point par match.

Comme on disait, rien de tout ça n'est une primeur. Ce qu'on veut souligner, c'est que Lehkonen semble avoir atteint un autre niveau cette saison, à l'aube de la trentaine. Il a raté les douze premiers matchs de la campagne pendant qu'il se remettait d'une opération à une épaule. Depuis son retour, il a inscrit 23 buts en 45 matchs. Extrapolé sur une saison de 82 parties, ce rythme le mènerait à une saison de 41 buts.

Ce n'est pas rien. Mais Lehkonen n'avait pas l'air particulièrement ému qu'on le lui souligne.

« Je joue avec des bons joueurs, je trouve les bons trous, je suis aux bons endroits aux bons moments », a-t-il offert comme explication. « Je ne veux pas trop penser à ça », a-t-il ajouté pour clore le sujet.

À la Confrontation des 4 nations, les plans de l'entraîneur finlandais Antti Pennanen sont révélateurs du chemin parcouru par Lehkonen ces dernières années. Jeudi contre les États-Unis, le petit ailier devrait compléter un trio avec Mikko Rantanen et Aleksander Barkov.  

Le lien entre Lehkonen et Rantanen est facile à établir. Avant que ce dernier ne fasse partie d'une surprenante transaction il y a deux semaines et demie, les deux compatriotes faisaient la paire au Colorado. Rantanen est l'ailier avec lequel Lehkonen a été le plus utilisé dans les trois dernières années.

L'ancien numéro 96 de l'Avalanche convient que son ami n'est toujours pas apprécié à la pleine hauteur de son talent.

« C'est un joueur très complet. Désavantage numérique, jeu de puissance, il peut toucher à tout. Mais c'est un bon marqueur de buts et cette année, on le constate probablement mieux que jamais auparavant. »

Pour Barkov, il faut remonter à un peu plus loin. Lehkonen a été son coéquipier au sein des équipes nationales junior de la Finlande. Ils ont joué ensemble pour la dernière fois au Mondial junior de 2013.

« Je connais très bien Lehky, a confirmé Barkov, ses lèvres formant un grand sourire. Je l'adore. C'est un compagnon de trio de rêve, le genre de gars avec qui tu veux jouer. Il travaille toujours très fort, il se donne en échec-avant autant qu'en repli défensif, il peut jouer dans toutes les situations. Je suis vraiment heureux de le retrouver. »

Quand Barkov et Lehkonen ont participé au Championnat du monde des moins de 18 ans, Lehkonen avait terminé le tournoi au sommet du classement des marqueurs de l'équipe finlandaise avec dix points, dont sept buts, en sept parties. Au Mondial junior l'année suivante, Lehkonen avait inscrit trois buts en six matchs.

C'est avec ce joueur au flair offensif certain que Barkov a hâte de renouer.

« Honnêtement, je ne l'ai jamais considéré comme un marqueur sous-estimé, a insisté le capitaine des Panthers de la Floride. Si vous regardez ses chiffres, quand il était plus jeune, il a toujours marqué des buts. Je sais qu'il a joué un rôle différent à Montréal. Il était utilisé en désavantage numérique et dans d'autres missions défensives. Il a appris à exceller dans cette facette du jeu. Mais il a toujours eu une touche offensive. Même quand on avait 15 ou 16 ans, je me souviens, je jouais contre lui et on se disait toujours qu'il fallait le surveiller parce qu'il pouvait marquer de partout sur la patinoire. C'est ce qu'il fait cette année. »

Avec une défense rapiécée et un groupe d'attaquants moins tape-à-l'œil que ses rivaux, la Finlande est la grande négligée à la Confrontation des 4 nations. Mais avec Lehkonen aux côtés de ses deux meilleurs joueurs, son premier trio est à l'abri des doutes et des moqueries.

Ça n'aurait pas été le cas il y a quelques années. Il en a fait du chemin, Lehky.