Section spéciale des séries
 

LAS VEGAS - Parce que Marc-André Fleury a donné à son équipe ce que Martin Jones a été incapable de donner à la sienne, c’est-à-dire quelques arrêts importants, les Golden Knights de Las Vegas pourront éliminer les Sharks dès jeudi à San Jose.

 

Fleury a stoppé les 28 tirs dirigés vers lui, dont 18 au cours de la seule première période, pour signer une victoire de 5-0. Sa 78e en carrière.

 

Le gardien québécois se hisse donc seul au septième rang des gardiens les plus victorieux de l’histoire de la LNH en séries éliminatoires tout juste devant Mike Vernon et à deux gains de Ken Dryden qui occupe le sixième rang.

 

C’était aussi sa 15e victoire par jeu blanc. Fleury se détache donc des Jacques Plante, Ed Belfour et Dominik Hasek avec qui il partageait le 5e rang des gardiens comptant le plus de blanchissages en carrières en séries éliminatoires et rejoint Chris Osgood au 4e rang.

 

Trois gardiens seulement devancent maintenant Fleury : Curtis Joseph (16), Patrick Roy (23) et Martin Brodeur qui domine le groupe avec 24 jeux blancs signés en séries.

 

« J’ai été chanceux de jouer avec de bonnes équipes depuis le début de ma carrière et c’est encore vrai cette année », a souligné Fleury qui a apprécié la complicité de ses poteaux mardi soir.

 

« Ils (les Sharks) ont vraiment amorcé le match avec force, ils fonçaient au filet, ils ont beaucoup lancé, ça roulait pas mal en première période surtout. Ensuite on a vraiment bien joué. On ne leur a pas donné beaucoup de chances. Il y a aussi eu quelques poteaux, mais ça fait toujours un bon son le fun », a soutenu un Fleury qui a été beaucoup trop humble au goût de son entraîneur-chef.

 

« Certains jeux blancs sont des blanchissages obtenus en équipe, mais Marc-André est entièrement responsable de celui de ce soir. Je n’ai pas aimé nos deux premières périodes. Les Sharks nous ont dominés au chapitre des tirs et aussi en fait d’occasions de marquer. Même si nous les avons blanchis en quatre occasions, notre jeu en désavantage numérique n’était pas à point ce soir et c’est encore Marc-André qui nous a sauvés », a souligné Gerard Gallant après la rencontre.

 

Que ce soit en raison de son talent, de sa vitesse, de quelques coups de chance, Fleury a miné les espoirs de victoire des Sharks avec ses arrêts répétés.

 

À l’autre bout, c’est tout le contraire qui est arrivé alors que Martin Jones a moussé les espoirs des Knights et de leurs partisans en concédant deux buts sur les sept tirs qu’il a affrontés au cours de la première période.

 

Remplacé par Aaron Dell après le premier entracte, Jones n’est jamais revenu retrouver ses coéquipiers au banc des joueurs. À ses trois derniers départs, Jones a accordé 11 buts sur 54 tirs ce qui lui confère une efficacité de 79,6 %. Avec de telles statistiques, personne ne se surprendra du fait que l’entraîneur-chef Peter DeBoer l’a sorti de son filet à deux occasions.

 

En relève, Dell a accordé trois buts sur les 20 tirs qu’il a affrontés. Il n’a pas été un facteur dans la défaite surtout qu’il a été complètement abandonné en troisième alors que ses coéquipiers, en proie à beaucoup de frustrations, ont écopé plusieurs pénalités.

 

Pacioretty explose en séries

 

Étiqueté comme joueur qui s’évanouissait une fois en séries par ses détracteurs, Max Pacioretty a une fois encore joué un rôle de premier plan dans la victoire de son équipe. Il a marqué deux buts, ses troisième et quatrième de la série en plus de récolter ses cinquième et sixième passes.

 

Pacioretty a lancé son équipe en avant dès la 71e seconde du match en décochant un bon tir au terme d’une descente à deux contre un orchestrée par Mark Stone. Il a récidivé plus tard dans le match en sautant sur un retour accordé par Dell qui venait de réaliser un très bel arrêt à ses dépens. Le gardien de Sharks a été incapable de garder la rondelle dans sa mitaine et Pacioretty a ensuite tiré dans une cage presque déserte.

 

Avec ses quatre buts et 10 points amassés en quatre matchs, Pacioretty se reprend de belle façon alors qu’il avait été limité à une passe en six parties lors de sa dernière présence en séries. C’était au printemps 2017 alors que les Rangers de New York avaient éliminé le Canadien en six matchs malgré des performances époustouflantes de Carey Price.

 

En quatre matchs éliminatoires avec les Golden Knights, Pacioretty revendique seulement neuf points de moins que son total – 19 points, dont 10 buts – en 38 matchs de séries disputés avec le Canadien de Montréal.

 

Ce n’est pas rien!

 

Pacioretty bénéficie bien sûr de la complicité qui s’est installés avec ses compagnons de trio Mark Stone (deux passes mardi) et Paul Stastny.

 

De fait, Pacioretty (4 buts, 10 points) et Stone (6 buts, 10 points) sont les premiers coéquipiers à revendiquer neuf points et plus après les quatre premiers matchs de séries éliminatoires de leur équipe depuis 1992 alors que Bernie Nicholls et Joe Murphy avaient réalisé l’exploit avec les Oilers d’Edmonton.

 

« Les choses vont vraiment bien pour notre trio, mais nous avons joué de chance à quelques occasions. C’est vrai que nous revendiquons beaucoup de points, mais encore ce soir tous les joueurs de l’équipe ont pris une part active dans la victoire. Nos victoires sont bien plus que le simple résultat obtenu par notre trio », a souligné Pacioretty après la rencontre.

 

Le trio de Marchessault pas encore réveillé

 

Bien qu’ils aient complètement dominé les Sharks lors des trois derniers matchs et qu’il profite d’une avance confortable de 3-1, Marc-André Fleury, Max Pacioretty et Jonathan Marchessault assurent que la série est loin d’être terminée.

 

« Ils restent un club dangereux. Surtout chez eux où c’est toujours difficile de gagner. C’est un club qui est très difficile à battre lorsqu’il prend confiance et obtient le momentum. C’est pour cette raison qu’il faudra garder la pédale au plancher et espérer en finir au plus vite », a souligné le gardien québécois.

 

« Nous n’avons pas disputé un match parfait ce soir. Loin de là. Eux non plus. On doit s’attendre à ce qu’ils soient beaucoup meilleurs, jeudi, alors qu’ils retrouveront leurs partisans. Cette équipe ne lâchera pas. C’est pour cette raison qu’ils sont si bons et je suis convaincu qu’ils nous attendront de pied ferme. Il faudra être prêts pour éviter de leur ouvrir la porte », a mentionné Max Pacioretty.

 

Jonathan Marchessault entend prendre exemple des Blue Jackets de Columbus et des Islanders de New York qui ont complété, mardi, les balayages du Lightning de Tampa Bay et des Penguins de Pittsburgh comme source de motivation.

 

« Tu regardes les équipes qui gagnent, est-ce des équipes qui ont beaucoup de talent? Pas nécessairement, ce sont surtout des équipes qui travaillent fort. On prend justement de la fierté à être une équipe qui travaille. On n’est pas obligé d’avoir les joueurs qui ont les plus grands noms dans le vestiaire, car on obtient du succès en travaillant fort. Mais c’est sûr que la série est loin d’être finie », a indiqué Marchessault qui se sert des performances du trio de Stastny, Pacioretty et Stone comme motivation.

 

« On est vraiment content qu’ils nous amènent autant de production offensive surtout qu’ils jouent bien défensivement aussi, c’est incroyable à voir et le côté le plus positif c’est de voir que notre trio ne s’est pas encore réveillé, mais qu’on mène quand même la série 3-1 », a conclu Marchessault qui a marqué le cinquième but de son équipe en fin de rencontre. Son premier de la série.

 

Sans Vlasic point de salut

 

S’il est de bon ton que les joueurs des Golden Knigts respectent leurs adversaires en assurant qu’ils sont en mesure de rebondir, la réalité semble bien différente.

 

Privés de Marc-Édouard Vlasic dans un deuxième match de suite, les Sharks ont encore été complètement déboussolés dans leur territoire. Ils ont manqué d’aplomb. Ils ont manqué de conviction. Ils ont manqué de stabilité ce qui est loin d’avoir aidé la cause de leur gardien.

 

Erik Karlsson qui n’est pas l’ombre de lui-même a effectué une chute à la ligne bleue des Knights ce qui a créé le revirement qui a permis à Stone et Pacioretty d’orchestrer la séquence qui a mené au premier but du match.

 

Karlsson a aussi eu l’air d’un cône en début de troisième lorsque Alex Tuch l’a contourné facilement dans l’enclave pour ensuite déjouer Aaron Dell.

 

Karlsson a été victime de 13 des 17 buts marqués par les Knights depuis le début de la série. Il semble clair qu’il soit toujours ennuyé par les contrecoups de la blessure à l’aine qui l’a miné en deuxième moitié de saison. Mais quand même. Karlsson et même Brent Burns qui s’est fait prendre plusieurs fois mardi dévoilent en l’absence de Vlasic leur très grande vulnérabilité et témoignent du fait qu’ils ont obtenu leur trophée Norris respectif bien plus en raison de leurs aptitudes offensives que leurs compétences en défensive.

 

Les Sharks retrouveront Joe Thornton jeudi après que le vétéran joueur de centre eut raté la rencontre de mardi en raison de sa suspension d’une partie pour la mise en échec dangereuse à la tête qu’il a assénée à Tomas Nosek dimanche.

 

La présence de Thornton aidera. C’est clair.

 

Mais si les Sharks doivent une fois encore se passer de leur meilleur défenseur défensif jeudi, la série pourrait bien se terminer en cinq tant son équipe est vulnérable sans lui.

 

Bon! Quelques arrêts de plus de la part de Jones ou de Dell selon la décision que prendra Peter DeBoer aideraient beaucoup. Mais sans Vlasic, il semble que les Sharks n’ont point de salut.

 

En bref

 

  • C’était la 10e fois en 16 matchs opposant Vegas et San Jose que les Knights enfilaient le premier but de la partie au cours des cinq premières minutes de jeu...

 

  • C’était aussi la sixième fois lors des sept dernières périodes disputées que les Knights marquaient un but aux dépens des Sharks au cours des 91 premières secondes d’une période...

 

  • Après le combat qu’ils ont livré dimanche et la guerre des mots qui a suivi au cours des deux derniers jours, Ryan Reaves a gagné la guerre des nerfs qui opposait les deux joueurs lors du match de mardi. Bien qu’il ait frappé rondement les joueurs des Sharks dont une sincère mise en échec assénée à Evander Kane, Ryan Reaves a su garder son calme et éviter le banc des pénalités. Il en est allé tout autrement pour Kane. Le joueur des Sharks a écopé la première pénalité de la rencontre pour avoir asséné un violent coup de bâton. En troisième alors que les Knights venaient de prendre les devants 40, Kane a perdu les pédales. Sur la même séquence, il a été écopé une pénalité mineure pour un double-échec, une autre pour avoir asséné un coup de poing sournois au visage d’un adversaire en plus d’être chassé du match pour son inconduite. Résultat : Kane a ajouté 16 minutes de pénalité aux 23 qu’il avait déjà écopées lors des trois premières rencontres. Pas vraiment la meilleure façon d’aider son équipe à gagner...

 

  • Outre Ken Dryden qui, au sixième rang des gardiens de l’histoire de la LNH avec 80 victoires en séries éliminatoires, les autres gardiens qui devancent MarcAndré Fleury à ce chapitre sont : Patrick Roy (151), Martin Brodeur (113), Grant Fuhr (92), Ed Belfour (88) et Billy Smith (88). Ces six gardiens sont tous membres du Temple de la renommée du hockey...

 

  • Les Sharks sont rentrés à San Jose immédiatement après la rencontre. Les Knights mettront le cap sur le nord de la Californie en fin d’aprèsmidi jeudi...