La dernière année a été celle des grands changements pour le hockeyeur Nicolas Deslauriers : changement de position, changement d'agent et changement d'équipe. De plus, sur le plan personnel, le jeune homme âgé de 23 ans est papa depuis six mois.

Deslauriers espère que la saison 2014-15 qui s'amorce se déroule sous le sceau de la stabilité pour lui et qu'elle soit celle où il s'établira dans la LNH, chez les Sabres de Buffalo.

« J'ai parcouru beaucoup de chemin en un an, mais je n'estime pas être rendu à destination, a-t-il imagé, en entrevue récemment à La Presse Canadienne. Je ne me considère pas comme un membre à part entière des Sabres. Mais le plus de matchs que je jouerai, le mieux ce sera pour moi. J'aimerais tous les jouer. Ce serait un bel accomplissement. »

Deslauriers a pris part aux 13 premières rencontres des Sabres, avant celle contre le Canadien mercredi. Il y a un an très précisément, il broyait du noir dans l'organisation des Kings de Los Angeles. Il se demandait où sa carrière s'en allait.

Les dirigeants des Kings, après l'avoir rétrogradé à leur équipe-école de Manchester, lui ont proposé de changer de position, de faire la transition de défenseur à attaquant. Deslauriers a accepté parce qu'il voyait bien qu'il n'y aurait pas d'ouvertures de sitôt en défense chez les Kings.

« J'y ai vite pris goût parce que j'ai eu du succès dès les premiers matchs préparatoires que j'ai joués comme ailier gauche dans la Ligue américaine. Mais dès que la saison a commencé, on m'a utilisé sur le quatrième trio et ça n'allait vraiment pas bien. J'ai contacté mon agent pour qu'il passe le message aux Kings que je voulais être échangé.

« Mais après 10 matchs, on m'a promu sur le premier trio et j'y suis resté jusqu'à mon départ, a continué Deslauriers, auteur de 18 buts et de 39 points en 60 matchs chez les Monarchs. Entretemps, j'ai changé d'agent. Ç'a été une grosse décision parce que deux mois plus tard curieusement, à la date limite des transactions, les Kings m'ont échangé aux Sabres. Tout a changé pour le mieux. »

Deslauriers a fait appel aux services comme nouveau conseiller de Philippe Lecavalier, frère du hockeyeur Vincent Lecavalier. Il dit être plus à l'aise de composer avec un agent francophone. Il a confié que la communication avec son ancien agent anglophone était parfois laborieuse.

À son arrivée chez les Sabres, on lui a permis de faire ses débuts dans la LNH. Il a disputé 17 matchs, réussissant un but. À l'été, l'équipe lui a offert un contrat de deux ans s'élevant à 1,275 million $ US.

« J'étais content, c'est un bon contrat, a-t-il mentionné. J'ai passé l'été à Buffalo pour m'entraîner sérieusement. Je voulais mériter un poste. J'ai mis toutes les chances de mon bord. Je préfère nettement jouer sur un quatrième trio dans la Ligue nationale que sur un premier trio dans la Ligue américaine. »

Défenseur à caractère offensif dans les rangs juniors, l'athlète de Saint-Anicet, près de Valleyfield, est devenu un attaquant... à caractère défensif!

« Avec mon physique (six pieds un pouce, 209 livres), je sais ce que je dois faire. Je garde les choses simples et je complète mes mises en échec. Je vais vers le filet et je lance le plus souvent possible. J'ai marqué un but cette saison (but gagnant à San Jose). Ce n'était pas le plus beau. Je me suis dirigé vers le filet et j'ai récupéré la rondelle libre. Ce sont des buts comme ça que je vais marquer.

« Mon objectif est de pousser dans le dos des gars des deuxième et troisième trios, a-t-il résumé. Je ne cherche pas nécessairement à ravir leur poste, mais je veux leur passer le message qu'ils doivent se grouiller parce que je suis là derrière. »

Chez les Sabres, Deslauriers passe beaucoup de temps en compagnie du Québécois Torrey Mitchell, un attaquant de Greenfield Park, sur la rive-sud de Montréal. Le défenseur franco-ontarien André Benoît est l'autre francophone de l'équipe.