MONTRÉAL – Le 19 décembre dernier, lorsque le Canadien était de passage à Denver, RDS a profité de l’occasion pour diffuser un documentaire sur l’histoire de famille qui se cache derrière le succès de l’épatant défenseur Samuel Girard.

 

Il faut vraiment avoir un cœur en pierre pour ne pas être ému par ce récit d’une dizaine de minutes scindé en deux parties. Les émotions transpercent l’écran et Girard ne cache pas que lui et sa famille ont été grandement touchés par ce travail.

 

« Girard » - 2e partie

« Il y a beaucoup de gens qui ont partagé la vidéo et tout le monde trouvait ça beau. J’étais vraiment content du résultat. Mes parents étaient au Colorado pendant ce moment et c’était beaucoup d’émotions quand je l’ai regardé après la partie. Ça m’arrive de le regarder à l’occasion et ça me touche encore », a confié Girard qui sera appuyé par une importante délégation, samedi soir, au Centre Bell. 

 

Ce court documentaire raconte le sacrifice effectué par l’un de ses frères. Ce dernier s’est retiré du hockey compétitif pour permettre à ses parents d’investir les sommes importantes nécessaires pour le développement de Samuel, le plus doué des quatre enfants (trois frères et une sœur).

 

« Je vais toujours m’en rappeler, c’était un très bon joueur lui aussi. Il a laissé sa place pour moi pour que ça coûte moins cher à mes parents. Il savait que j’étais un peu plus talentueux que lui, mais c’était aussi la chose qu’il voulait faire dans la vie », a convenu Girard.

 

« Je me rappelle au repêchage, il m’a serré dans ses bras et il m’a dit qu’il était content de vivre ça avec moi. ‘J’aurais aimé être toi et me faire repêcher, mais j’ai la chance aujourd’hui de vivre ce rêve avec toi’ », a confié Girard.

 

Généreux comme il l’est, Girard s’assure que son frère puisse accéder à ce monde privilégié.

  

« Il vient faire son tour parfois au Colorado et il me dit après les matchs ‘Je capote, je vis ton rêve dans ma tête aussi, je le vis en même temps que toi’. On est une famille qui se soutient et qui s’aime. Je pense aussi à mon autre frère et ma sœur, ils ont toujours été là pour moi. Ils m’encouragent encore. On s’appelle presque tous les jours », a-t-il précisé.

 

L'Avalanche a perdu son erre d'aller

 

Derrière le brio des Nathan MacKinnon, Mikko Rantanen et Gabriel Landeskog, le patineur de 20 ans se démarque pour son jeune âge. Girard doit se contenter d’une récolte d’un point depuis 19 matchs, mais il patrouille la ligne bleue de l’Avalanche près de 20 minutes par rencontre.

 

Son ralentissement offensif survient en même temps que la léthargie de l’Avalanche qui a dû se contenter d’un gain depuis neuf sorties (1-6-2).

 

Samuel Girard« Ça arrive à toutes les équipes de traverser des périodes difficiles. C’est notre tour présentement et il faudra se soutenir pour repartir dans la bonne direction », a commenté l’athlète originaire de Roberval.

 

Girard ne risque pas de jeter l’éponge, il affiche cette confiance fascinante. Après tout, comment un défenseur de cinq pieds dix pouces et 162 livres pourrait accomplir ce qu’il fait sans cet atout. Voilà d’ailleurs sa réponse quand on lui sa recette pour réussir malgré un petit gabarit.

 

« Ce n’est pas vraiment un défi de jouer contre des gros comme ça. C’est vraiment naturel, je sais que je dois utiliser mes qualités, ma vitesse va m’aider. Si je vois un gars de six pieds trois pouces et 240 livres arriver derrière moi, je vais savoir quoi faire pour ne pas qu’il me frappe. Il y a bien des chances que je sorte de là avec une épaule cassée… Je dois juste être intelligent. Je ne vais pas essayer de le ramasser, c’est moi qui va revoler », a expliqué Girard comme si c’était la chose la plus simple au monde.

 

Même s’il retrouve sa touche offensive sous peu, Girard aura besoin d’aide pour relancer son équipe. Le capitaine Gabriel Landeskog croit que la saison médiocre en 2016-2017 permettra d’éviter de sombre dans un long passage à vide.

 

« On a appris de cette saison. Tous les joueurs qui ont vécu cette année de misère ne veulent pas recréer ce mauvais sentiment. On s’est tous regardés dans le miroir et on a choisi de rebondir. On a  utilisé assez d’excuses par le passé », a mentionné Landeskog.

 

Cela dit, le groupe actuel est jeune et l’inexpérience peut prolonger une période plus ardue.

 

« Oui, probablement que c’est un peu plus difficile. Il y a des joueurs qui ont moins d’expérience dans ce vestiaire. Tu ne sais pas comment ils réagiront dans l’adversité. Mais ce n’est pas plus facile pour les vétérans. On sait qu’on mérite mieux. Si on continue à jouer ainsi, on aura de meilleurs résultats », a assuré le capitaine.

 

Ce serait aussi idiot de nier la vérité, il faut que les gardiens de l’Avalanche retrouvent leur aplomb pour arracher davantage de victoires.

 

« Leurs performances sont sous la moyenne récemment, on a  besoin qu’ils soient meilleurs. Dans les deux derniers matchs notamment. Ce n’est pas un manque d’effort, mais il faut que ce soit mieux », a indiqué l’entraîneur Jared Bednar.

 

« On doit aider nos gardiens un peu plus. On a marqué des buts et on a retrouvé notre confiance de ce côté, mais on concède trop de bonnes chances de marquer, des échappées, des deux contre un, des tirs de l’enclave », a jugé MacKinnon qui s’est empressé de jaser avec Dominique Ducharme dans le cadre du duel en décembre contre le Canadien à Denver.  

 

« On a bâti une belle relation à Halifax. Ils sont chanceux de l’avoir, c’est un excellent entraîneur. Je prenais des nouvelles et j’étais heureux de le voir. Il a été incroyable pour ma carrière. Je me rappelle mon premier camp à Halifax quand j’avais 15 ans. Il m’a dit qu’il ne voulait plus me voir d’ici trois ans et que je devais être dans la LNH. Il voulait que je travaille fort chaque jour pour atteindre ce rêve. Certains entraîneurs au niveau junior veulent que tu restes le plus longtemps possible, mais il voulait que je sois dans la LNH à 18 ans. Il est l’une des raisons pour lesquelles j’ai réussi à le faire », a conclu MacKinnon.