Avant match Lightning c. Stars

Dire que le Lightning part favori à quelques heures du sixième match de la grande finale qui les oppose aux Stars est un euphémisme.

Le Lightning forme la meilleure équipe comme les cinq premières parties l’ont démontré. Bon! Peut-être pas la première, mais pour les quatre autres ça sautait aux yeux.

Les « Bolts » sont meilleurs à l’attaque, à la ligne bleue et devant le filet. Leurs meilleurs joueurs ont d’ailleurs éclipsé les meilleurs joueurs des Stars depuis le début de la finale.

Malgré la confirmation, dimanche, que Steven Stamkos rejoindra ses coéquipiers seulement pour recevoir la coupe Stanley, le Lightning est moins miné par les blessures que le sont les Stars. Beaucoup moins même alors que Dallas doit composer avec les absences de trois réguliers l’attaque, Roope Hintz, Blake Comeau et Radek Faksa. Ces trois joueurs n’ont pas l’envergure de Stamkos. C’est clair. Mais ces trois joueurs ont rempli des rôles importants pour aider les Stars à se rendre en grande finale. Sans oublier le fait que le Lightning a des munitions abondantes qui lui permettent de composer avec la perte de son capitaine.

Chez les Stars, c’est moins évident.

Ajoutez à ça les absences du défenseur Stephen Johns et le fait que le gardien numéro un Ben Bishop est toujours sur la touche – Anton Khudobin s’est très bien repris samedi soir – et vous avez des indications claires et nettes que les Stars, en plus d’être moins talentueux, sont aussi les plus hypothéqués au niveau de la fatigue.

De fait, ce qui était évident vendredi et encore samedi dans le cadre d’un deuxième match en deux soirs qui n’avait rien pour les aider, c’est que les Stars sont fatigués. Usés. Brûlés. Kevin Bieksa, qui en passant est rien de moins qu’excellent dans ses analyses durant les entractes au réseau Sportsnet, s’est assuré de bien nous faire comprendre les conséquences de la fatigue sur les performances des joueurs. Même des joueurs d’élite.

Ancien défenseur des Canucks et des Ducks d’Anaheim, Bieksa a relevé plusieurs erreurs des pourtant excellents Miro Heiskanen et John Klingberg à la ligne bleue. Des erreurs avec la rondelle sur des sorties de zone bâclées. Des erreurs sans la rondelle avec des prises de décision loin d’être avisées.

« Quand tu es brûlé physiquement, ça affecte tous les aspects de ton jeu », que Bieksa a démontré avec des séquences pas très valorisantes mettant en vedette les deux meilleurs défenseurs des Stars.

Un commentaire qui met en lumière le fait que Victor Hedman est de loin le meilleur défenseur de la LNH alors qu’il offre du jeu sans faille dans les deux sens de la patinoire et qu’il multiplie les bonnes décisions sur la glace même s’il y est toujours... ou presque avec une moyenne de temps d’utilisation de 26:31 par match.

Pour toutes ces raisons, je croyais bien que les Stars, après avoir pris les devants dans le match et vu le Lightning non seulement revenir de l’arrière, mais prendre les devants en troisième, plieraient bagage samedi.

Nous savons tous maintenant que ce n’est pas arrivé. Dominés outrageusement en première période de prolongation, les Stars ont complété leur neuvième remontée gagnante des séries. C’est beaucoup. C’est énorme en fait. C’est une remontée gagnante de moins que le record établi par les Penguins de Pittsburgh en 2009.

En plus d’un manque à gagner au niveau du talent, en plus d’être les plus amochés et les plus fatigués, les Stars doivent aussi composer avec d’autres statistiques qui sont loin de les favoriser. Des statistiques qui sont même trop lourdes pour être balayées du revers de la main.

Du moins jusqu’ici.

Car dans les 27 grandes finales au cours desquelles un club s’est retrouvé avec un recul de 1-3 à combler, un seul est arrivé à soulever la coupe Stanley. Les Maple Leafs de 1942 qui ont même comblé un déficit de 0-3 contre les Red Wings de Detroit.

Quatre autre fois, une équipe a poussé la série finale à la limite des sept parties. Une belle consolation, mais une simple consolation quand même.

Je continue à croire que le Lightning gagnera la coupe. Cette équipe est trop bonne et joue trop bien pour ne pas y arriver. Surtout que depuis le début des séries, le Lightning a gagné les cinq matchs qu’il a disputés suivant une de ses rares défaites.

Ce serait une très bonne idée d’en gagner un sixième de suite ce soir.

Car en dépit des statistiques historiques qui les défavorisent, et le mot est faible, en dépit le manque à gagner en talent, les blessures et la fatigue, les Stars de Dallas deviendront les favoris dans le cadre d’un éventuel septième match.

Car si la finale se décide mercredi, toute la pression sera sur le Lightning. Après le balayage en quatre parties en première ronde des séries l’an dernier, le Lightning se retrouverait mercredi dans une autre situation où un revers effacerait tout ce qu’il a fait de bien, de beau et de grandiose dans les cas des Brayden Point, Nikita Kucherov et Hedman pour ne nommer que ceux-là depuis le début des séries.

Alors que les Stars eux n’auraient qu’à demeure le plus opportunistes possible pour peut-être réaliser leur remontée gagnante la plus importante des séries. La deuxième remontée gagnante de l’histoire de la LNH dans le cadre d’une finale au cours de laquelle une équipe tirait de l’arrière 1-3.

Avec des vétérans comme Joe Pavelski et Corey Perry qui s’imposent depuis le début des séries et en grande finale, cette éventuelle remontée gagnante ne serait pas que théorique.

Mais encore faut-il un septième match.

Peu importe ce qui arrive ce soir, et au-delà toutes les prédictions qui pourraient être mises en péril dans le cadre d’un septième match, je nous souhaite un autre solide match de hockey ce soir.

Car cette finale offre du hockey de grande qualité. À l’image du hockey offert par la LNH depuis la reprise de ses activités. Du hockey bien meilleur que celui auquel on s’attendait après une si longue pause et dans le cadre d’une reprise bien incertaine.

Peu importe l’issue de la finale, la coupe Stanley couronnera une reprise qui sera le plus bel exploit de l’histoire de la LNH. Elle couronnera aussi des champions qui auront le mérite de gagner la coupe Stanley la plus difficile à gagner de l’histoire de la Ligue également.

Car cela fait 65 jours aujourd’hui que les joueurs vivent dans les bulles sécurisées alors que leurs familles – du moins la majorité – vivent à l’extérieur de celle-ci. Rien pour faciliter la conquête d’un trophée qui est déjà très difficile à gagner.

Bon match!