Passer au contenu principal

RÉSULTATS

L'espoir finlandais est mort en 11 secondes

Publié
Mise à jour

SOMMAIRE

MONTRÉAL – Pendant 40 minutes, les Finlandais ont joué comme les mal-aimés orgueilleux, solidaires et acharnés qu'ils arrivent souvent à incarner dans les grandes compétitions internationales.  
En onze petites secondes, ils se sont désintégrés et ont repris la forme des grands négligés qu'ils sont sur papier à la Confrontation des 4 nations.

En marquant trois buts dans les trois premières minutes de la troisième période, les États-Unis ont réussi à faire respecter la logique en battant la Finlande 6-1 jeudi soir au Centre Bell.

La soirée a été celle des frères Tkachuk, qui ont été réunis sur un même trio aux côtés de Jack Eichel en première période. Matthew a inscrit le but d'assurance sur une surface glacée encore étincelante au début du dernier vingt et a complété son doublé en enfilant le dernier but des siens. Brady a inscrit son équipe au pointage en première période et a participé au carnage en troisième.

Les frangins ont combiné leurs efforts pour fournir un total de 13 tirs cadrés et 11 mises en échec.

« [Brady] a été une bête, a complimenté Matthew après le match. Il a donné huit mises en échec, mais j'ai eu l'impression qu'il en a donné 28. Dès le départ, il a fait sentir sa présence. C'est notre manière de jouer, c'est pour ça qu'on fait partie de cette équipe. On n'arrive pas dans un tournoi comme celui-là pour changer notre style de jeu. On doit être fidèles à notre identité. »

« J'ai toujours été très excité à l'idée de participer à ce tournoi et après deux jours, je peux déjà dire que c'est la meilleure expérience de ma vie de joueur de hockey, s'enthousiasmait le cadet de la fratrie. Et c'est impossible pour moi de vous décrire le bonheur que ça m'a procuré de pouvoir jouer avec mon frère. C'est formidable. »

Eichel, qui avait commencé le match au centre de Matthew Tkachuk et Kyle Connor, a contribué deux mentions d'aide.

« Il est le joueur de centre parfait pour des joueurs comme Brady et moi, a vanté Matthew. Il a de la vitesse, il est responsable défensivement et évidemment, il est menaçant en attaque avec son tir et sa capacité à trouver les espaces. Il transporte beaucoup la rondelle, ce qui nous simplifie la vie. »

Matthew Boldy, avec le but décisif en fin de deuxième, et Jake Guentzel ont aussi contribué à l'effort offensif des Américains. Zack Werenski a terminé le match avec trois passes décisives.

La Finlande s'effondre

Une longue liste de conditions devait être respectée si la Finlande voulait parvenir à causer la surprise contre les puissants Américains. Parmi ces conditions, un engagement à défendre sans passager, une discipline stricte et une une performance irréprochable du gardien Juuse Saros.

Pendant la première portion du match, l'implication des attaquants finlandais dans la neutralisation de la force de frappe américaine a donné de bons résultats. À ce chapitre, Aleksander Barkov a sans surprise prêché par l'exemple de façon inspirante. Même Patrick Laine, qui a été utilisé pendant près de 16 minutes, a temporairement fait honneur à son capitaine.

Saros a joué de chance – Brock Nelson et Auston Matthews ont frappé la tige en première – mais il a aussi été costaud. Son arrêt sur Noah Hanifin, alors que celui-ci sortait du banc de pénalité, ressort du lot.

Sauf que la liste a pris le bord dès le début du dernier vingt, quand le portier des Predators de Nashville a laissé passer deux buts qu'il ne pouvait se permettre d'accorder.

Les chances de son équipe se sont évaporées quand il échappé un tir de la pointe innofensif du plus vieux des Tkachuk dès la 15e seconde du dernier tiers. À peine venait-il de replacer sa bouteille d'eau que Saros se faisait surprendre de nouveau, cette fois par un tir de Guentzel qui a glissé entre ses jambes.

À 4-1, la réalité venait de rattraper les vaillants hommes en blanc. La Finlande a aussi écopé de trois pénalités mineures dans les 21 dernières minutes du match. Joel Armia a notamment fait deux passages au cachot. Les deux buts de Matthew Tkachuk ont été inscrits en avantage numérique.

En récoltant trois points, les États-Unis ont pris la tête du classement de la compétition, un point devant le Canada. Les deux équipes s'affronteront samedi soir dans le duel le plus attendu du tournoi.

« Ça va être le plus gros match que j'aurai joué dans toute ma carrière », anticipe Brady, qu'on ne pourra pas accuser de ne pas prendre ce tournoi au sérieux.

« J'ai vraiment hâte. On parle de ce match en particulier depuis longtemps et j'ai hâte de le vivre. Les deux jours d'attente seront très long, mais mon niveau d'enthousiasme sera inégalé. »