TAMPA - S’il n’en tient qu’à lui, Steven Stamkos sera de la première rencontre de la série opposant le Lightning aux Devils jeudi soir à Tampa.

« Je suis prêt », a assuré le capitaine à la dizaine de journalistes qui l’entourait à son retour au vestiaire après l’entraînement du Lightning. Un entraînement soutenu, presque intensif, qui s’est échelonné sur près de 90 minutes.

 

Après avoir multiplié les exercices sur l’une des deux patinoires de leur centre d’entraînement, les joueurs du Lightning ont pris la deuxième surface d’assaut afin de peaufiner leur travail en avantage et en désavantage numérique.

 

Au terme de cette deuxième portion d’entraînement, Stamkos s’est installé au centre de la patinoire pour diriger la séance d’étirements marquant la fin officielle de l’entraînement. Aux yeux de Yanni Gourde, le geste de Stamkos était prémédité. « Après deux journées consécutives d’entraînements au cours desquels il a patiné à fond, c’est clair qu’il nous lançait le message qu’il sera du premier match. Steven est un leader incroyable sur la patinoire comme à l’extérieur. C’est un gars qui mène en donnant l’exemple bien plus qu’en prenant la parole. Il jouera demain et je peux t’assurer que ce sera lui qui donnera le ton. Il nous dirigera et exigera qu’on le suive », a indiqué le Québécois qui en sera à son premier match des séries dans la LNH.

 

Si Stamkos se dit et se sent prêt à amorcer les séries du bon pied, le capitaine du Lightning profite également de la bénédiction de son entraîneur-chef. « Il me semblait en très bonne forme encore ce matin. Le plan est de lui offrir la chance de jouer demain (mercredi) et on s’ajustera ensuite », a indiqué Jon Cooper.

 

Venger l’exclusion de l’an dernier

 

Ennuyé par des malaises à un genou, Steven Stamkos a raté les trois derniers matchs de la saison régulière. C’était plus qu’un simple retrait préventif. Et c’est pour cette raison que l’état-major du Lightning tient, malgré l’importance de son capitaine, à jouer de prudence.

 

Il faut dire qu’en raison des blessures qui ont miné sa carrière au fil des dernières années, il est normal de jouer de prudence avec Stamkos qui disputera le 50e match de séries de sa carrière seulement mercredi soir. Le capitaine du Lightning a raté 16 des 17 matchs éliminatoires que son équipe a disputés en 2015-2016 en raison d’une thrombose veineuse sous la clavicule droite. Au fil de ses 49 premiers matchs de séries, Stamkos a marqué 15 buts et amassé 35 points.

 

À 28 ans, dans le cadre de sa 10e saison dans la LNH, le capitaine du Lightning a enfilé 27 buts et totalisé 86 points en 79 rencontres. Il a raté les trois derniers matchs de la saison après s’être blessé dans le cadre d’un match contre Nashville le 1er avril dernier.

 

À l’aube d’une cinquième participation en séries depuis le début de sa carrière, Stamkos est conscient que le Lightning qui a établi des records cette saison avec 54 victoires et 290 buts marqués – le plus haut total de la LNH – est considéré comme favori non seulement en première ronde, mais aussi pour se rendre loin, voire très loin, en séries.

 

« Nous formons un groupe spécial cette saison. Nous avons beaucoup de talent, beaucoup d’équilibre. Je suis vraiment enthousiaste à l’aube de cette série qui commence demain. C’est bon d’être de retour en séries cette année après la déception que nous avons connue l’an dernier avec une première exclusion en quatre ans. J’étais blessé, mais en dépit mon absence nous avions un club capable de se rendre en séries. Je crois que la déception vécue au cours d’un été trop long et difficile nous a tous motivés et explique le fait que nous soyons partis si fort en début de campagne », a convenu le capitaine du Lightning.

 

Quant au fait que son équipe parte gagnante aux yeux de bien des observateurs, Stamkos refuse de se laisser endormir.

 

« Je vous l’ai dit tantôt. Nous formons une bonne équipe. Nous le savons. Mais les bonnes équipes gardent leur concentration sur ce qui compte. ET ce qui compte c’est le match de demain. Le premier match. La première présence et ensuite la suivante. Pas question de croire que ce sera facile, car nous savons que ça ne sera pas », a ajouté le capitaine qui entend servir cette mise en garde à son équipe.

 

Passage à vide salutaire

 

Il faut dire qu’en matière de mise en garde, la dernière portion du calendrier a permis aux joueurs du Lightning de réaliser qu’ils ne sont pas invincibles. Fort d’un début de saison qu’il leur a permis d’amasser 65 points en 43 parties (31-9-3), Tampa s’est " contenté " de 48 points (23-14-2) lors de ses 39 dernières rencontres. Pis encore, le Lightning a joué pour ,500 (6-6-1) à ses 13 derniers matchs.

 

Sans parler de chute libre, Jon Cooper souligne que ce petit passage à vide s’explique facilement et surtout qu’il n’est pas annonciateur de mauvais karma.

 

« Regarde autour de la Ligue. La majorité des clubs de tête ont connu des séquences moins positives. Il est illusoire de croire que tu puisses maintenir pendant une saison entière, le niveau de jeu qui a caractérisé nos trois premiers mois de la saison. Nous savions que nous étions assurés d’une place en série et il est clair que nous n’avons abordé certains matchs avec un peu trop d’aisance. Mais si tu reviens sur notre fin de saison, tu verras que nous avons disputé de très bonnes parties lorsque nous affrontions des rivaux de pointe. Nous n’avons pas nécessairement gagné ces rencontres, mais nous avons disputé de bonnes parties. C’est ce qui compte le plus pour moi », a expliqué Cooper en ajoutant être convaincu que ces défaites serviront d’exemple à ses joueurs.

 

« La ligue est tellement forte maintenant que dès que tu lèves le pied ou que tu prends un match à la légère tes chances de gagner baissent de plus de la moitié. Mon club est prêt. Il sait que le défi qui nous attend sera plus difficile que tous le prétendre. Les Devils forment un bon club. Un club qui travaille. Un club qui nous a battus trois fois et contre qui nous avons eu de la difficulté à marquer. Nous pouvons marquer des buts. C’est clair. Nous avons du talent, de la profondeur, de la vitesse, de l’expérience, mais il faudra d’abord et avant tout jouer de la bonne façon et s’assurer de prendre les moyens à prendre pour gagner et non simplement croire que nos qualités nous transporteront vers la victoire. »

 

Pour contrer Taylor Hall qui est le catalyseur de l’attaque des Devils, ou des Devils tout court, le Lightning fera appel au trio piloté par Brayden Point flanqué d’Ondrej Palat et Tyler Johnson.

 

Devant le filet, le Lightning peut compter sur un Andrei Vasilevskiy en pleine forme.

 

Le jeune gardien qui a chassé Ben Bishop de Tampa a signé 44 victoires – il partage le premier rang de la LNH avec Connor Hellebuyck des Jets – cette année, dont huit par jeu blanc un autre sommet dans la LNH qu’il partage avec Pekka Rinne des Predators de Nashville. Il inspire confiance avec sa moyenne de 2,62 buts alloués par partie et une efficacité de 91,9 %.

 

À l’entraînement mercredi, Vasilevskiy semblait s’amuser ferme. Non seulement a-t-il multiplié les arrêts aux dépens de coéquipiers qui le canardaient de tous bords tous côtés, mais Vasilevskiy s’est permis d’effectuer quelques arrêts en déployant la mitaine derrière son dos. Un geste qu’il a réalisé plus tôt cette saison au Centre Bell aux dépens de Charles Hudon alors que le Canadien et le Lightning s’affrontaient en tirs de barrage.